LA FILLE DU TRAIN

#ADAPTATION. n°3 : LA FILLE DU TRAIN par Tate Taylor

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Nouveau numéro de notre rubrique « #ADAPTATION. », rubrique dans laquelle nous chroniquons – une fois n’est pas coutume – des LIVRES. Une rubrique qui, à partir d’une analyse des spécificités d’une oeuvre littéraire marquante, extrapolera les promesses d’une future adaptation cinématographique, en mettant en perspective les différents talents impliqués dans sa mise en chantier (auteur-réalisateur, metteur en scène, scénariste, producteur, acteurs, etc.).
Parce que le cinéma, c’est certes de grands films, mais aussi de grands livres génialement adaptés.

LA FILLE DU TRAIN, projeté à partir du 26 Octobre 2016 dans les antres cinéphiles obscures, est ainsi adapté d’après le best-seller éponyme de Paula Hawkins sorti en janvier 2015. Un premier roman qui s’est distingué en remportant le Goodreads Choice Awards Best Mystery & Thriller la même année. Un pageturner, distribué en France par la prolifique maison d’édition Sonatines, reconnue par de nombreux lecteurs comme la spécialiste du genre. Par ce biais, de nombreux auteurs émergents ont pu se faire un nom en France, parmi lesquels Gyllian Fynn (Les apparences – 2013), S.J Watson (Avant d’aller dormir – 2011), R.J. Ellory (Les anonymes – 2010)… Mais aussi, certaines ressorties de classiques incontournables, à rattraper d’urgence, tels qu’Au-delà du mal (Shane Stevens, 1973 – à lire absolument !), Il (Derek van Arman, 1975) ou bien La Traque (Rodherick Thorp, 1983). Bref, un catalogue passionnant qu’il serait dommage de laisser filer impunément.

Revenons à notre sujet – LA FILLE DU TRAIN. Difficile d’en dire trop sans trop en révéler quant à la teneur principale de l’intrigue : « Rachel prend tous les jours le même train et passe tous les jours devant la même maison. Dévastée par son divorce, elle fantasme sur le couple qui y vit et leur imagine une vie parfaite… jusqu’au jour où elle est le témoin d’un événement extrêmement choquant et se retrouve malgré elle étroitement mêlée à un angoissant mystère. »

la-fille-du-train

Sans être une révolution du genre, LA FILLE DU TRAIN fait correctement le job. Autrement dit, le polar de l’auteure anglaise décline tous les atouts d’un bon thriller à suspens : il est court, rythmé et très accessible. Si l’on considère que son intrigue est assez solide, on le dévore inéluctablement en quelques jours. Son introduction tient directement le lecteur en haleine dans une  idée séduisante, celle du voyeurisme, qui s’essouffle tout de même à mesure que le dénouement se dessine. Il est alors impossible de ne pas évoquer le maître Alfred Hitchcock, si bien vendu, alors qu’on devient complice des fantasmes du personnage principal. Cette complicité que le lecteur va développer avec Rachel fonctionne parfaitement mais le tout s’émousse au moment où l’on atteint le dernier acte du roman, alors que le suspens laisse peu à peu sa place à quelques facilités d’écriture, justement.

« Les manques dans ma vie seront éternels. Il faut grandir autour d’eux, comme les racines d’un arbre autour d’un bloc de béton ; on se façonne malgré les creux. »

Extrait de La Fille du Train – Paula Hawkins (2015)

Au delà du livre-enquête, le roman s’attache également à dresser le portrait de femmes, à travers un jeu triangulaire d’influences truffé de faux semblants. C’est au gré des points de vue de ses figures féminines, que Paula Hawkins y glisse leurs peurs, regrets et aspirations philosophiques. Ainsi, l’auteure anime une empathie dérangeante mais directe avec Rachel, en dépit de ses troubles psychologiques. Le tout est emballé dans une Angleterre moribonde et poisseuse telle qu’attendue dans un récit aussi noir que mystérieux. En effet, la météo – plus particulièrement la pluie –  y est souvent décrite, devenant un personnage à part entière et faisant écho à la fois aux sentiments des protagonistes et de signes avant-coureurs de mauvais présages. A la vue du trailer, tout y semble fidèle : de la maison en passant par le passage souterrain – place centrale de l’histoire, les dialogues, la psychologie des personnages… excepté l’horrible chant vocodé de Kanye West.

[divider]LA FiLLE DU TRAIN : TRAILER[/divider]

Si l’on se projette dans LA FILLE DU TRAIN – le film, on pense immédiatement au Gone Girl de David Fincher tant les similitudes sont évidentes. La mise en scène a été confiée au jeune Tate Taylor, dont ce sera la seconde réalisation après avoir porté un autre premier roman sur grand écran sous le titre La couleur des sentiments. Quelques ressemblances se font d’ores et déjà entrevoir puisque LA FILLE DU TRAIN aborde également un point de vue exclusivement féminin partagé entre trois personnages, rappelant le trio du premier film de son metteur en scène. Souvenez vous de La couleur de sentiments, un biopic à la réalisation assez classique mais dont le script parvenait à transcender 2h20 d’un juste combat. Tate Taylor bifurque du drama au polar et bien que son premier film dévoilait des moments de tensions intenses, ceux du polar seront de nouveaux codes qu’il sera nécessaire de maîtriser.

"THE HELP" 946_D_08558R In Jackson, Mississippi in 1963, (left to right) Skeeter Phelan (Emma Stone), Minnie Jackson (Octavia Spencer) and Aibileen Clark (Viola Davis) together take a risk that could have profound consequences for them all in DreamWorks Pictures' drama, "The Help", based on the New York Times best-selling novel by Kathryn Stockett. Ph: Dale Robinette ©DreamWorks II Distribution Co., LLC.  All Rights Reserved.
Le trio de La couleur des sentiments

Coté casting, c’est Emily Blunt (Sicario  Denis Villeneuve, 2015) qui tiendra le rôle principal de Rachel, personne très instable et la plupart du temps, complètement ivre. Un beau challenge, donc, où il faudra brillamment alterner entre hystérie, alcoolisme et dépression. La performance d’Emily Blunt sera regardée, à la loupe, il ne faut point en douter. On espère également qu’elle égalera – à minima – la britannique Rosamund Pike tandis que sa prestation hallucinée dans Gone Girl est gravée dans les mémoires. Bref, ce qui a marché pour Gyllian Flynn avec le génial Les Apparences semble repris point par point pour faire de la FILLE DU TRAIN, le thriller de cette fin d’année 2016. Souhaitons lui-même succès, aussi bien critique que public.

Sofiane

[button color= »white » size= »normal » alignment= »center » rel= »nofollow » openin= »samewindow » url= »#comments »]VOTRE AVIS ?[/button]

[divider]INFORMATIONS[/divider]
la-fille-train-poster

Titre original : La Fille du Train
Réalisation : Tate Taylor
Scénario : Erin Cressida Wilson, d’après La Fille du Train de Paula Hawkins
Acteurs principaux : Emily Blunt, Rebecca Ferguson, Haley Bennett
Pays d’origine : U.S.A
Sortie : 26 Octobre 2016
Durée : 1h52
Distributeur :  Metropolitan FilmExport

[toggler title= »Synopsis » ] Rachel prend tous les jours le même train et passe tous les jours devant la même maison. Dévastée par son divorce, elle fantasme sur le couple qui y vit et leur imagine une vie parfaite… jusqu’au jour où elle est le témoin d’un événement extrêmement choquant et se retrouve malgré elle étroitement mêlée à un angoissant mystère.[/toggler]

 

[divider]LA FILLE DU TRAIN SUR LE BLOG DU CINEMA[/divider]

Nos dernières bandes-annonces