THE ONE

THE ONE, et si le véritable amour venait de la génétique ? – Critique

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Thème commun et exploité par tous les arts, la recherche de l’âme sœur est au cœur du postulat proposé par la série Netflix, THE ONE. Les enjeux de cette prétendue science-fiction, aux airs ambitieux, ont-ils réussi à nous faire tomber sous le charme ?

Nouvelle création de Howard Overman, à qui on doit les séries Misfits et Atlantis, THE ONE est l’adaptation d’un roman de John Marrs connu sous le titre d’Âmes Sœurs. Le scénario de la série, sortie le 12 mars sur Netflix, est fondé sur l’impact des sciences et en particulier de la génétique sur les relations amoureuses. Un seul cheveu pour trouver son âme sœur, l’amour nous est présenté comme une sorte de fatalité génétique à laquelle on ne peut échapper. De la généticienne de talent à la dirigeante manipulatrice et corrompue, on suit Rebecca Webb (Hannah Ware) dans son rôle de créatrice de l’entreprise et son application The One. La réalité de la compatibilité amoureuse génétique et son impact sur la société sont au cœur des premiers épisodes sans trop donner d’indices et en alimentant notre curiosité. On découvre rapidement une utopie née de l’alliance entre sciences et informatique qui pose problème sur l’authenticité des relations humaines.

Dès les premiers instants de la série, l’objectif est clair et défini. Dans un futur proche, ce match génétique est perçu comme une menace. Le gouvernement et certains réfractaires politiques cherchent à supprimer cette application face à la hausse considérable de divorces qu’elle provoque. Plus encore, elle suscite également un questionnement sur la manière d’apprendre à aimer : l’amour devrait relever du hasard ou de la génétique ? Bien qu’à première vue, le thème traité peut sembler idyllique, la série se révèle bien plus sombre et oppressante. Pour beaucoup gardant enfouis de lourds secrets, les personnages sont tiraillés entre amour, succès et réputation. C’est le cas notamment de la directrice de l’entreprise The One, Rebecca Webb, qui entre dans une guerre contre les médias et tout autre concurrent cherchant à faire connaître la vérité et l’origine du succès de la généticienne.

De là, naît une enquête policière principale, des intrigues secondaires liées aux relations amoureuses des différents protagonistes incarnés par des acteurs qui ont le mérite de rendre la série dynamique et palpitante. Le souci est que ces intrigues ont une fâcheuse tendance à nous faire oublier l’enjeu principal : comment la science pourrait changer l’amour.

THE ONE
© Netflix

THE ONE ne parvient pas réellement à répondre à sa promesse. La série a du mal à se trouver un genre, car elle joue sur plusieurs tableaux simultanément en empruntant au thriller, à la science-fiction aussi bien qu’au style romantique. Malheureusement, les trois registres ne coïncident pas de manière égale dans la série, et cela contribue en partie à la rendre quelque peu bancale. Si on découvre grossièrement l’origine de l’application dans les premiers épisodes (entre des tests sur des animaux et quelques données génétiques), la science passe très rapidement an arrière-plan. On rentre très vite dans des intrigues toutes imbriquées les unes dans les autres, parsemées de sursauts amoureux au sein des couples qui, malgré la hausse du nombre de divorces évoquée au début de l’histoire, restent finalement soudés.

Par conséquent, avec cette approche scénaristique, on accorde davantage d’importance aux personnages portés par un casting assez inspiré et convaincant. Bien aidée par une réalisation efficace, la série évolue dans une temporalité permettant justement de comprendre ces personnages, différents, mais tous liés par le mensonge. Cela contribue par ailleurs à les rendre plus humains à travers la découverte de leur chemin personnel, alors que l’application ne les considère que comme de simples données ADN.

Finalement, THE ONE tend à nous faire comprendre que matcher science et amour, c’est prendre un risque. Cette idée accrocheuse est traitée de façon plutôt superficielle et est noyée parmi un trop grand nombre d’intrigues secondaires. THE ONE reste une série attrayante pour les amateurs de séries dramatiques plus que pour les fans de science-fiction et de technologie dystopique.

Paul GREARD

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Titre original : The One
Créateur : Howard Overman
Acteurs : Hannah Ware, Zoe Tapper, Dimitri Leonidas
Date de sortie : 2021
Durée des épisodes : 42 minutes
2.5

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