BUNNY OPÉRATION PUSSY, l’attaque du lapin à bite géante – Critique

Photo du film BUNNY - OPERATION PUSSY
Crédits : Tiberius Film
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Série B graveleuse de 2015, BUNNY : OPÉRATION PUSSY ne constitue pas le meilleur divertissement du genre. Il n’empêche que, dans ses fulgurances, sa folie potache et trash apporte tout de même une certaine satisfaction crasse.

Un lapin géant qui fait l’hélicobite (oui)

N’y allons pas par quatre chemins. BUNNY : OPÉRATION PUSSY raconte comment une bande de jeunes gens libidineux se retrouvent agressés par un lapin humanoïde géant, doté d’un énorme phallus – très visiblement constitué de silicone. La blague consiste essentiellement à voir la créature faire l’hélicobite avec son formidable engin, tout en criant « Pussy » à qui veut l’entendre au fond des forêts finlandaises. Son but ? Baiser tout ce qui bouge jusqu’à ce que mort s’en suive. D’un mauvais goût crasse, le film de Joonas Makkonen ressemble à une vaste blague d’étudiants ivres morts et sous weed.

En effet, le scénario s’arrête à son postulat racoleur. Et l’on comprend assez mal le projet des antagonistes – sorte de groupement secret terré dans les bois. Menés par un scientifique fou, ils injectent aux hommes de passage une substance qui les transforme en lapins satyres et sanguinaires. Si le final nous apporte néanmoins quelques éléments de réponse, il nous est expédié dans une scène de fusillade insipide et fainéante. Dommage, car même si ce type de série B n’attire pas spécialement par son écriture léchée, BUNNY : OPÉRATION PUSSY manque quelque peu de substance.

Une teub tranchée par un essuie-glace (oui)

Toutefois, ce film finlandais fauché nous apporte son lot de fulgurances. Et de fulgurances assez folles. Outre le look sciemment ridicule, cradingue et outrancier du lapin tueur, BUNNY : OPÉRATION PUSSY nous régale d’une bite tranchée par un essuie-glace et d’une orgie fétichiste improbable dans sa conclusion rushée. Bien que l’on regrette de ne pas en voir beaucoup plus, quelques séquences retiennent effectivement l’attention et suscitent le rire – pour peu que l’on apprécie ce genre de spectacle bas du front. Malheureusement, on passe bien plus de temps à guetter les apparitions du lapin qu’à s’attacher au petit groupe de soulards, dont les turpitudes occupent les trois quarts du film.

D’autant plus que BUNNY : OPÉRATION PUSSY tente d’esquisser des enjeux un tant soit peu plus ambitieux, notamment un viol lesbien commis par une femme psychopathe, et les problèmes d’intégration d’une artiste introvertie, en dehors des standards de beauté en vigueur. Or, il s’y emploie avec maladresse, dans une paresse d’écriture qui intègre mal le drame à sa comédie trash. Là où le remake de Vendredi 13 en 2009 avait compris qu’il valait mieux s’en tenir à la formule « des nichons et du gore » pour se concentrer sur sa dimension fun, cette série B tente (peut-être) d’être un peu plus et échoue malencontreusement.

BUNNY OPÉRATION PUSSY, un peu maladroit quand même (mouais)

On peut néanmoins reconnaître à BUNNY : OPÉRATION PUSSY une réelle volonté d’essayer et d’avancer des thématiques encore assez peu courues dans ce type de production en 2015. En l’occurrence, une agresseuse féminine et un homoérotisme entre deux personnages masculins, qui n’ose cependant pas se concrétiser par un baiser. Les scénaristes Joonas Makkonen et Miika J. Norvanto, trop concentrés sur leur comédie potache, n’auront certainement pas remarqué qu’ils associaient le saphisme à la violence et l’homosexualité masculine à un trait d’humour encore trop stéréotypé.

Plus maladroit que mal intentionné, BUNNY : OPÉRATION PUSSY n’en demeure pas moins une petite série B graveleuse qui ose pas mal, malgré ses ratés au scénario et au montage – parfois un peu trop cut pour que l’on puisse bien comprendre tout ce qui s’opère à l’écran. Il mérite le coup d’œil pour qui se réjouit devant ce type d’exactions, sans s’attendre à un miracle scénaristique profond. Certainement pas la meilleure mouture du genre – on lui préférera Night of something strange de Jonathan Straiton ou même, bien que plus éloigné, Call Girl of Cthulhu de Chris LaMartinaBUNNY : OPÉRATION PUSSY détient tout de même la petite dose de fun irrévérencieuse qu’on était venu y chercher.

Lilyy NELSON

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