LES TUCHE 2
© Pathé Distribution

[CRITIQUE] LES TUCHE 2 : LE RÊVE AMÉRICAIN

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Scénario
4.5
Interprétation
6.5
Dialogues / Humour potache
6
Humour second degré
7
Note des lecteurs18 Notes
6.5
6

Pas moins de cinq scénaristes se sont attelés à la suite de Les Tuche, dont quatre font partie des auteurs virés des Guignols en juillet dernier. Olivier Baroux s’est contenté cette fois-ci de réaliser et d’apparaître dans LES TUCHE 2 : LE RÊVE AMÉRICAIN.

Nous ne répondrons pas à la question : était-ce utile de faire une suite aux Tuche de 2010 ? Prenons pour acquis que ce n’est pas une si mauvaise idée, parce que les Tuche nous avaient bien fait marrer. Une histoire assez touchante ; pensez, de pauvres beaufs qui gagnent au loto mais qui ne parviennent pas, malgré tous leurs efforts, à se comporter et à penser comme des monégasques milliardaires. Cerise sur le gâteau, ils font changer le regard des milliardaires ! Un bon gros rire gras, une mise en scène assez lourde mais qui nous avait laissés un sourire aux lèvres et quelques répliques cultes. Alors, après tout, pourquoi se priver d’un bon moment de rigolade, seule ambition du film. C’est dans cet état d’esprit que nous sommes allés voir LES TUCHE 2 : LE RÊVE AMÉRICAIN.

Nous y retrouvons donc avec un certain plaisir la famille Tuche cinq ans plus tard, à Bouzolles. Jeff (le toujours excellent Jean-Paul Rouve) a racheté son usine pour ses collègues à qui il demande de respecter son sacro-saint principe de « travailler moins pour gagner plus« . Cathy (Isabelle Nanty, dont l’art de la transformation parvient encore à nous épater) fait toujours du gratin et des frites. Le surdoué de la famille, Donald, dit Coin Coin (Théo Fernandez), est parti aux États-Unis parfaire son anglais en camp d’été et manque à ses parents. Et comme dans le premier opus, c’est lui qui nous raconte, face à la caméra, l’histoire du rêve américain de sa famille.

Photo du film LES TUCHE 2 : LE RÊVE AMÉRICAIN
© Pathé Distribution

Disons-le, le propos du scénario est assez mince (la famille partira donc aux States fêter l’anniversaire surprise de Coin coin). Mince parce que nous avons l’impression que les scénaristes se sont bien creusés la cervelle pour remplir les quatre-vingt minutes qui se déroulent outre-Atlantique. Mais commençons donc par ce que nous avons trouvé drôle et même plutôt malin dans LES TUCHE 2. Car oui, nous avons ri, assez souvent même ! En vrac : un comique de situation certain, un second degré pas si débile, un décalage entre ce qui est raconté et la réalité… Mais aussi l’emploi détourné de proverbes, l’accent des Tuche, l’origine de la langue de Mamie Suze (Claire Nadeau) et un parallèle assez judicieux avec la famille Ingals dans La Petite Maison dans la Prairie.
Poursuivons par ce que nous avons trouvé poussif, assez ennuyeux et pas drôle du tout. Le voyage jusqu’au camp d’été est prétexte à la mise en scène de situations longues et sans intérêt. Le comique de répétition est fatigant, comme le décalage entre les sous-titres des propos de Mamie Suze et ce qu’en comprennent Jeff et Cathy. Le choc des cultures a été vu, revu et corrigé tant de fois dans d’autres films, ainsi que les accents en anglais. Enfin, de nombreux personnages sont posés là mais n’amènent rien à l’histoire et à la vie américaine de Cathy en Desesperate Housewife.

« Malgré un scénario mince et des situations poussives, LES TUCHE 2 : LE RÊVE AMÉRICAIN est un feel-good movie acidulé plutôt marrant. »

On se demande si les scénaristes ne s’étaient pas aussi donnés pour mission de caser le plus d’idées presque moralisatrices dans LES TUCHE 2. Ainsi, l’air de rien, ils amènent aussi le spectateur avide de blagues lourdasses à se poser certaines questions existentielles. Peut-on échapper à sa famille ? Peut-on mentir longtemps à sa famille ? Faut-il choisir le travail au détriment de sa famille ? Devient-on différent dans un autre environnement ? Enfin, peut-on renier ses origines, et même en avoir envie pour faire partie d’un groupe qui ne partage pas nos valeurs ?  Car LES TUCHE 2, c’est surtout de l’amour. Et c’est pour cette raison que les membres de la famille Tuche ne sont pas QUE des ploucs de Bouzolles. Ils font aussi du bien au spectateur parce qu’ils apparaissent comme gentils, généreux, naïfs, tolérants et ouverts d’esprit, tout en étant conscients de leurs limites. Des ploucs de rêve en somme !
Une attention certaine a été portée par Olivier Baroux aux décors, aux costumes et aux couleurs du film. Donnant l’impression d’évoluer dans un paquet de bonbons acidulés et pétillants, un peu comme dans les séries américaines des années 1960.
Ainsi, ceux qui ont envie de retrouver la famille Tuche, qui aiment se poiler sans trop réfléchir (mais un peu quand même), qui aiment les comiques de situation très premier degré mais accessibles aussi au second, peuvent aller voir LES TUCHE 2, en toute confiance et en mangeant « des frites, des frites, des frites !« . Les autres, trouveront un résumé du premier opus au début de ce feel-good movie et ne pourront pas dire qu’ils n’ont pas été prévenus.

Sylvie-Noëlle

D’ACCORD ? PAS D’ACCORD ?

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Affiche du film LES TUCHE 2 : LE RÊVE AMÉRICAIN

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Titre original : Les Tuche 2- Le rêve américain
Réalisation : Olivier Baroux
Scénario : Philippe Mechelen, Lionel Dutemple, Julien Hervé, Benjamin Morgaine, Nessim Chikhaoui
Acteurs principaux : Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, Claire Nadeau
Pays d’origine : France
Sortie : 3 février 2016
Durée : 1h34min
Distributeur : Pathé Distribution
Synopsis : À l’occasion de l’anniversaire de « coin-coin », le benjamin de la fratrie, la famille Tuche part le retrouver aux États-Unis : les choses ne vont pas se passer comme prévu, mais alors pas du tout.

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