TOUT EN HAUT DU MONDE
© Sacrebleu Productions / Maybe Movies / 2 minutes / France 3 Cinéma / Norlum

TOUT EN HAUT DU MONDE, l’animation en peinture

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Le moment n’a jamais été aussi approprié pour applaudir les artisans de l’animation à la française. Après les merveilleux Avril et le monde truqué et Phantom Boy, les ambitieux Adama et Mune, et en attendant le film Dofus, sort TOUT EN HAUT DU MONDE.

Il semble bien que les rejetons des Gobelins ou encore de La Poudrière aient finalement surpassé en terme de qualité ce qui peut se faire aux États-Unis. Alors que Pixar agonise et que les autres suivent le mouvement, ainsi qu’au Japon, où quelques rares artistes viennent combler le vide laissé par la pause du studio Ghibli – depuis un peu plus d’un an -, en France, créativité et inventivité se succèdent. Chaque mois est propice à sa leçon d’animation, qu’elle soit en 3D, en aquarelle, ou d’inspiration bande-dessinée.

TOUT EN HAUT DU MONDE est ainsi la première réalisation de Rémi Chayé. Récit d’aventure prenant place au début du XXème siècle dans la Russie impériale, Jules Verne est la première référence du film en termes de narration. Aussi bien dans la maturité symbolique du propos que dans la construction voyageuse de son geste narratif. Les personnages rappellent les figures très connues du roman fin XIXème, mais c’est surtout dans la sophistication très aboutie de son sujet que le film de Chayé justifie le parallèle.

Photo du film TOUT EN HAUT DU MONDE
© Sacrebleu Productions / Maybe Movies / 2 minutes / France 3 Cinéma / Norlum

Au-delà de l’inspiration, TOUT EN HAUT DU MONDE s’illustre par la grande précision de son écriture. Mature sans être violent, réaliste tout en restant rêveur, cette réflexion fine sur l’héritage et la prévalence éthique de la science ne prend pas son public jeune de haut et, plus important, ne s’aliène pas leurs parents. Pas d’humour cartoonesque insipide, pas de digression démagogique pour plaire aux gosses. Le film de Chayé a un caractère, une personnalité, et il s’y tient, tournant le dos aux comic reliefs et aux gags qui auraient trahi sa veine évocatrice.
Une douce saveur qui trouve un deuxième moyen pour atteindre le spectateur – l’animation. Ce n’est pas seulement magnifique, car c’est dans ce qui a été fait de plus beau dans le genre lors de ces dernières années ; une merveille de chaque instant, où les choix créatifs semblent embrasser à la perfection les lignes du récit qu’ils auraient pu se contenter d’illustrer sans risque. La composition est incroyable, chaque plan sait donner vie à ses personnages ou à ses décors, là où beaucoup de projets animés plus artisanaux se heurtent souvent à la complexité technique de l’exercice de style.

Intemporelle quête de sens passée sous le regard rêveur de nouveaux grands noms de l’animation hexagonale.

On s’émerveille, on s’émeut et on s’aventure avec TOUT EN HAUT DU MONDE. Intemporelle quête de sens passée sous le regard rêveur de nouveaux grands noms de l’animation hexagonale, impossible de camoufler son admiration pour un produit dont on peinerait à lister les défauts. Mais plus que la nouvelle itération d’une longue tradition, le premier long-métrage de Rémi Chayé est le fruit savoureux né de l’imagination d’un groupe d’auteurs d’ores et déjà passionnants. Parler aux enfants et aux parents, à la génération Tfou et aux lecteurs de Verne, ce n’est pourtant pas simple.

KamaradeFifien

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