Photo du film SOS FANTOMES : L'HÉRITAGE
Crédit : 2021 CTMG, Inc. All Rights Reserved.

S.O.S. FANTÔMES : L’HÉRITAGE, se laisser prendre – Critique

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À son décès, les héritiers d’Egon Spengler investissent la ferme que leur a laissé leur aïeul dans l’Oklahoma. Et dès lors se réveillent les fantômes de la nostalgie.

En 2016, le tollé avait été général. Face à l’excrétion SOS Fantômes réalisée par Paul Feig, la gronde fut terrible. Au-delà même du débat fondamentalement misogyne sur la féminisation du casting, le long-métrage s’était vautré dans un marasme d’humour scatophile propre à son réalisateur. Lequel avait déjà atteint ses limites dans Les Flingueuses en 2013. Entre autres reproches, les fans avaient également décrié le manque de filiation de ce reboot à l’original de 1984.

Photo du film SOS FANTOMES : L'HÉRITAGE
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Réparer ce qui a été cassé

Il fallait donc réparer l’infamie. On s’affaira alors à fouiller les archives et l’on ressortit des cartons un script écrit par Dan Aykroyd dans les années 90. Jamais exploité au cinéma, ledit script avait notamment servi à la trame narrative du jeu vidéo SOS Fantômes en 2009. Jeu d’ailleurs considéré comme une suite officielle par de nombreux fans. D’où l’évidence… Quel meilleur recours pour sauver l’entreprise Ghostbusters du précédent naufrage que ce script inusité ?

Après quelques ajustements naquit donc SOS FANTÔMES : L’HÉRITAGE. Et pour boucler la boucle, on a notamment fait appel à Jason Reitman, fils du réalisateur original. Impossible de décevoir les fans ainsi. Certes. Néanmoins, c’est un peu là que le bât blesse. En effet, ce nouvel opus de Ghostbusters semble pétrifié par les attentes de ses spectateurs. Bien qu’il veuille introduire de nouveaux personnages, il fait sans cesse appel à notre nostalgie par de nombreux appels du pied.

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Virée nostalgique

De par ses personnages, d’abord. La petite fille d’Egon Spengler se distingue par une ressemblance marquée avec son aïeul. Des vêtements à la paire de lunettes sur son nez, l’ensemble paraît presque forcé. Paul Rudd a aussi quelque chose du personnage incarné par Rick Moranis dans le film de 1984. Pour aller plus loin, le petit fils d’Egon est joué par Finn Wolfhard, l’une des têtes d’affiche de Stranger Things. De plus, l’agaçant side-kick rigolo prénommé Podcast achève d’ancrer le film dans une ambiance eighties à la Goonies.

L’imagerie sépia renforce cette impression de bulle temporelle nostalgique. D’autant que les enjeux scénaristiques du film se veulent calqués sur ceux du SOS Fantômes de 1984. De New-York, on transpose l’intrigue dans une petite ville de l’Oklahoma. Comme dans le premier film, une suractivité ectoplasmique se manifeste. Comme dans le premier film, celle-ci est due à l’arrivée imminente de Gozer le destructeur. Qu’il faudra détruire dans un ultime combat final… Tout comme dans le premier film.

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Fan service assumé

Nonobstant, n’est-ce pas agréable ? N’était-ce pas ce que nous attendions, finalement ? Un nouveau tour de piste, comme au bon vieux temps, avec nulle autre intention que de ne pas bouder son plaisir ? Et il faut dire qu’à ce jeu, SOS FANTÔMES : L’HÉRITAGE s’en sort avec les honneurs. On attendait du fan service, il nous en donne. Et même généreusement. On a relégué les équipements modernes de 2016 au placard pour ressortir Ecto-1, les packs de protons, les combis et les pièges à l’ancienne.

On apprécie, de même, le cachet vintage des effets visuels, volontairement semblables à ceux de 1984 – notamment grâce à l’utilisation d’animatroniques. Les sons, aussi. Le bruit caractéristique des fusils à protons, des pièges, de la sirène du corbillard… Les fans les plus aguerris ne manqueront pas non plus d’apprécier les discrets clins d’œil au dessin animé Extrême Ghostbusters de 1998. Ainsi donc, ils nous prennent par les sentiments. Mais le fait est que l’émotion est bien là, lorsqu’après un hommage appuyé au disparu de la bande, les mots « à Harold » apparaissent finalement à l’écran.

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Good bye, Harold…

Bien sûr, ils sont tous là. Venkman, Raymond, Winston. Bien sûr, ils ont vieilli. Mais bon, ils croisent les effluves. Près de quarante ans plus tard, on ne l’attendait plus. Alors, peut-être que le film tire un petit peu trop sur la corde de la nostalgie. Néanmoins, il ne le fait pas si mal. Et c’est peut-être le meilleur hommage que l’on pouvait rendre à Harold Ramis. Qui était, ne l’oublions pas, un réalisateur de l’entertainment, qui aimait faire transparaître le fun à l’écran. De ce point de vue-là, SOS FANTÔMES : L’HÉRITAGE a accompli sa mission.

Lily Nelson

Note des lecteurs5 Notes
Titre original : Ghostbusters : Afterlife
Réalisation : Jason Reitman
Scénario : Gil Kenan, Jason Reitman
Acteurs principaux : Carrie Coon, Finn Wolfhard, Mckenna Grace
Date de sortie : 1 décembre 2021
Durée : 2h04min
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