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SPIDER-MAN – NO WAY HOME, toile de confort – Critique

Miné par un scénario qui refuse toute prise de risques, ce dernier volet d’une trilogie juvénile s’avère toutefois réjouissant quand il déploie avec brio l’intertexte de l’homme-araignée.

Attendu par les fans comme le messie de cette fin d’année, SPIDER-MAN – NO WAY HOME avance masqué, émiettant depuis deux ans des arguments attrayants. La promesse d’un récit qui explore enfin les recoins du « multiverse », soit l’imaginaire débridé lié à la magie de Docteur Strange : un programme jubilatoire qui devait ouvrir définitivement les portes de la phase 4 et de nouveaux horizons, jamais entrevus depuis l’épilogue Endgame. Dans cet exergue, ne nous leurrons pas : la mission est accomplie, avec succès.

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Ce troisième volet prophétise une révolution narrative et l’explosion d’un calme post-Thanos récemment établi. Logiquement, ce statut d’objet purement transitif est lourd à porter. Le premier tiers du récit n’est qu’un croquis mal défini, qui marche langoureusement dans les pas de ses deux prédécesseurs. L’humour pesant s’y conjugue avec un désamorçage seyant des enjeux tragiques. Octopus le prouve bien : jadis touchant et complexe, aujourd’hui simple spectateur mal à l’aise, chacune de ses répliques sonne faux. Inutile d’aborder le lézard ou Electro tant ils se contentent de faire acte de présence. Même Spider-Man ne sait que penser face à un tel déferlement d’incohérences. Difficile de l’incriminer lorsque, sans raison aucune, il se lance subitement dans une quête de rédemption commune aux antagonistes, guidé par sa tante.

Ici réside la principale faille de ce nouvel opus, dont le principal objectif était de justifier cet alliage complexe d’antagonistes réputés. Placer sur le même piédestal l’ensemble des grands méchants ne fait pas sens, dès lors que leurs différents affrontements avec Peter étaient par le passé métonymiques de causes souvent opposées. Exiger une narration plus complexe de la part du MCU reviendrait toutefois à être hypocrite et ignorer la préexistence de 26 autres films, tout aussi frileux lorsqu’il s’agissait de s’engager sur la voie de l’ambition dramatique.

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Heureusement, SPIDER-MAN – NO WAY HOME finit par s’extirper des prérequis imposés par le genre quand il s’égare sur le terrain du multiverse. Sans trop en dévoiler, le dernier tiers du film est un récital, où la narration se fluidifie, au détour d’easter-eggs ou autres clins d’oeil bien pensés. Le divertissement saisonnier prend forme et l’action retrouve enfin ses lettres de noblesses bafouées jusqu’alors. Une libération salvatrice, parfois même touchante, engendrée uniquement par l’intertexte gravitant autour de la figure de Peter Parker, sa propre mythologie, rien n’émanant directement du MCU. Un paradoxe finalement réjouissant, qui donne envie de laisser une chance au futur de l’Homme-araignée au sein d’un univers doux-amer, dont il faudra assurément brosser les contours. C’est apparemment ce que le Docteur Strange s’apprête à faire devant la caméra de Sam Raimi et on ne peut que l’encourager sur cette voie.

Emeric

Note des lecteurs7 Notes
Affiche - SPIDER-MAN - NO WAY HOME, toile de confort - Critique
Titre original : Spider-Man – No Way Home
Réalisation : Jon Watts
Scénario : Erik Sommers
Acteurs principaux : Tom Holland, Zendaya, Jacob Batalon, Alfred Molina, Willem Dafoe, Jamie Foxx
Date de sortie : 16 décembre 2021
Durée : 2h35min
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Divertissant

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