Deepsea Challenge 3D, l'aventure d'une vie
© The Walt Disney Company France

[critique] DEEPSEA CHALLENGE 3D, L’AVENTURE D’UNE VIE

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Mise en scène
2
Scénario
1
Casting / Intervenants
4
Photographie
3
Musique
2
Note des lecteurs0 Note
0
2.4

[dropcap size=small]J[/dropcap]

ames Cameron est un passionné de l’océan : on ne nous apprend rien, le canadien est tout de même à l’origine de TITANIC, ABYSS et de tout une fournée de documentaires sur les fonds marins. Ce qu’on sait peut-être un peu moins, c’est que Cameron est aussi un explorateur émérite et que sa « pause » cinématographique de plus de dix ans entre les sorties de TITANIC en 1997 et d’AVATAR en 2009 n’était en rien une période de vacances pour le cinéaste. Pendant plusieurs années il développe le projet de plonger en solitaire dans le Challenger Deep, c’est à dire le point le plus profond jamais mesuré dans les océans, mission accomplie seulement une fois par le passé en 1960 quand Don Walsh et Jacques Piccard plongent à près de onze kilomètres de profondeur. En 2012, James Cameron réalise enfin son rêve et devient le troisième homme à atteindre ce fameux point – ceci après des années de recherches, de planifications, de calculs et de tests, que le documentaire DEEPSEA CHALLENGE 3D, L’AVENTURE D’UNE VIE nous raconte.

Le paradoxe de DEEPSEA CHALLENGE c’est que malgré qu’il s’agisse d’un documentaire sur des passionnés, il est réalisé sans aucune passion. Un aspect journal de bord écourté qui fait plutôt penser à un reportage onéreux diffusé en prime-time sur Discovery Channel. L’ensemble est d’un classicisme assez frappant, tentant vainement de nous faire ressentir des émotions faciles toutes les cinq minutes, mais le fait avec une telle dose de lourdeur (musique dramatique, commentaires audio envahissants) qu’il semble impossible de s’impliquer sérieusement dans cette aventure. Pourtant les fonds marins ça devrait être passionnant, non ? Les images sont souvent très belles, tout ayant été tourné avec de superbes caméras 3D, mais sont en général mal utilisées. Lorsque le documentaire en arrive à son climax – l’aboutissement de ce travail par une exploration du point le plus profond de la planète – on ne ressent absolument rien, et pour cause : tout ça est expédié en quelques minutes, assommant plus que jamais le spectateur avec sa voix off omniprésente.

© The Walt Disney Company France
© The Walt Disney Company France

Reste en tout cas l’aspect pédagogique de cette expérience. Le film, s’il est parfois un peu trop didactique, a le mérite d’être relativement riche en contenu. Pas de détails scientifiques, et c’est regrettable, mais les différentes étapes du projet sont bien exposées et parviennent à maintenir l’attention – ça semble être son objectif. Cependant, un autre aspect fâcheux de DEEPSEA CHALLENGE est sa manière agaçante de déifier son sujet, James Cameron, en le plaçant sur un énorme piédestal – l’homme n’est pas tyrannique, il essaie juste de motiver ses troupes. Il n’est pas inconscient, il est juste courageux. À un point tel qu’on pourrait croire qu’il est le seul bâtisseur de ce projet, et ce même s’il s’évertue à vanter les mérites de son « équipe », la caméra est toujours braquée sur lui.

”Un aspect fâcheux de DEEPSEA CHALLENGE est sa manière agaçante de déifier son sujet, James Cameron, en le plaçant sur un énorme piédestal”

Objectivement, DEEPSEA CHALLENGE est un documentaire raté. On en vient presque à penser se trouver devant un long épisode d’une émission qui pourrait s’appeler « Les Explorateurs de l’extrême », tant chaque scène semble pouvoir se finir par un encart publicitaire. Montage télévisuel, voix off synonyme de reportage, forme ridiculement appuyée pour tenter de créer un semblant de tension… seule la beauté de certaines prises de vue sous-marines nous ramène à la réalité : on est au cinéma, devant un film en trois dimensions pour lequel on a payé le tarif plein. DEEPSEA CHALLENGE aurait-il sa place sur le petit écran ? Sans aucun doute. Mais même dans ce contexte, il se révèle facile et forcé, son seul intérêt étant de faire découvrir l’histoire de cette passionnante aventure, celle de la réalisation d’un rêve de gosse impossible – nul doute que malgré tout, le film donne de l’espoir.

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Titre original : James Cameron’s Deepsea Challenge 3D
Réalisation : John Bruno, Andrew Wight, Ray Quint
Acteurs et intervenants principaux : James Cameron, Frank Lotito, Lachlan Woods, Paul Henri
Pays d’origine : États-Unis
Sortie : 17 septembre 2014
Durée : 1h30mn
Distributeur : The Walt Disney Company France
Synopsis : Pourquoi James Cameron, l’un des cinéastes les plus célèbres et les plus primés au monde, a-t-il mis sa vie en danger pour plonger seul à l’endroit le plus profond de la planète ? Quelle sorte de passion, quelle volonté faut-il pour tout risquer et descendre dans les profondeurs obscures et inconnues de l’océan ?
James Cameron, l’un des réalisateurs les plus connus et l’auteur des deux plus gros succès de toute l’histoire du cinéma, est aussi un explorateur océanographique passionné, poussé par le rêve de toute une vie : être le premier homme à plonger en solitaire au fond de la mystérieuse et dangereuse fosse des Mariannes. Aussi profonde que l’Everest sur lequel on aurait empilé le Mont Blanc, la fosse est l’ultime frontière sur Terre. James Cameron était bien déterminé à s’y rendre… et à en revenir vivant.
Le film documentaire DEEPSEA CHALLENGE 3D suit cette palpitante odyssée, une expédition d’une ampleur historique, comparable au risque pris pour envoyer un homme sur la Lune.

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