le ruban blanc

LE RUBAN BLANC, esthétisme marquée – Critique

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Cette dernière œuvre de Michael Haneke, attendue par beaucoup depuis son palmarès au Festival de Cannes l’été dernier (rappelons qu’il a reçu la Palme d’Or 2009), sort en salle dès aujourd’hui. Mais son parcours aurait bien pu en être autrement. Le Ruban Blanc aurait du être une fiction pour la télévision. Le scénario, remanié à l’aide de Jean-Claude Carrière, nous offre, sur grand écran, une histoire silencieuse.

Telle qu’était la volonté de Michael Haneke, ce film ne dénonce clairement aucun suspect. Or, les suspects, autour des évènements terroristes rencontrés dans un village allemand en 1913, sont nombreux. Dans une première lecture du film, les enfants du village sont pointés du doigt. Cependant, là où réside toute l’habileté de Michael Haneke, est dans cette description d’évènements qui prête à interprétation. L’incipit du film l’indique rapidement : les souvenirs ne sont peut-être pas la meilleure retranscription d’une réalité.

Avant-Première – LE RUBAN BLANC

Malgré une attitude étrange des enfants, le spectateur aura du mal à accuser ceux-ci. Au-delà de l’innocence qu’on semble accorder facilement aux enfants, Le Ruban Blanc marquera le spectateur par la dureté d’une éducation propre à l’époque. Ces enfants sont si sévèrement punis que le spectateur n’aura de cesse de prendre partie pour eux. Mais la clef se trouve peut-être cachée ici même. L’enfant ainsi brimé, se retournera contre autrui pour à son tour imposé son éducation.

Ce monde remplit de mystère est incroyablement soutenu par des acteurs remarquables, notamment ces enfants. Peu de mots leur sont autorisés. Des enfants, où plutôt de jeunes acteurs, qui ont su, par une expressivité sans égale, donner beaucoup de sens à ce film.

Le talent de Michael Haneke fera qu’on lui pardonnera les quelques longueurs qui peuvent apparaître dans Le Ruban Blanc. Paradoxalement, un film plus court aurait-il eu la même beauté ? Probablement pas. L’ennui provient justement de la volonté du metteur en scène de mettre à distance le spectateur. Celui-ci ne sera pas transi d’émotion à quelque moment que ce soit du film. Un choix de mise en scène à respecter donc mais qui risque d’imposer quelques minutes d’ennuis.

Qu’importe, ce film s’impose malgré tout par son incroyable mise en scène, le jeu d’acteur et son esthétique idéalement marquée. Un film à applaudir sincèrement.

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Blanc
Blanc
Invité.e
3 septembre 2010 12 h 40 min

Je ne dirais pas du voyeurisme mais j’ai effectivement eu comme un mal être lors du visionnage du film mais j’ai aimé, en tous cas ca fait réagir et c’est bien le but :)

HK
HK
Invité.e
27 novembre 2009 1 h 19 min

Une simple chronique villageoise du début du siècle, sortie de l’imagination d’un autrichien quelque peu obsédé par la violence, et qui ne rechigne pas à la filmer, certes avec talent, mais d’une maniére presque jubilatoire à la limite du voyeurisme !
La forme est magnifique, la performance des acteurs merveilleuse, mais le fond, par son message, est plus que discutable !
A découvrir avec recul !

Jean-François Boyé
Jean-François Boyé
Invité.e
16 novembre 2009 9 h 11 min

Le Ruban Blanc de Michael Haneke, fait le récit des violences mystérieuses qui se produisent dans un village du nord-est de l’Allemagne, à la veille, de la première guerre mondiale. Ces événements tragiques interviennent dans une société rurale, ou tout semble figé. Les coupables n’ont pas de nom, l’austérité des visages rivalise avec celle des lieux.

Le cinéaste a fait de ce récit une préface des totalitarismes du XXème siècle, et notamment du nazisme. Il se développe à travers le visage d’un pasteur protestant qui exige de ses enfants un rigorisme mortifère. L’éducation écrase les individualités, elle soumet les personnalités en leur niant toute intimité. Les châtiments sont corporels, les occasions de rire rares. Le docteur, autre figure tutélaire du village, humilie sa maitresse. Une tyrannie s’exerce, elle produit haine de soi et de l’autre, dans une violence suggérée, jamais montrée (sauf lorsque les enfants sont châtiés) qui devient l’exutoire du refoulement des sentiments.

Filmé en noir et blanc, l’effet de contraste est encore accentué par la qualité somptueuse des images de campagne, les cadrages d’une extrême rigueur, l’absence de musique. Il en résulte un effet d’intemporalité, une mise à distance qui invite à la réflexion, peu à l’empathie. C’est peut-être de là que vient un certain scepticisme. Ce film laisse songeur plus qu’il ne passionne. Peut-être parce que son formalisme rigide, s’épuise à force d’une si bienveillante neutralité.

Jean-François

léo
léo
Invité.e
3 novembre 2009 0 h 27 min

voilà 5 jours que j’ai été voir ce film et je ne le regrette en aucun cas . michael haneke confirme a nouveau son génie avec le ruban blanc film primé au dernier festival de cannes . la réussite de ce film repose avant tout avec le choix judicieux du noir et blanc magnifique . Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un film en noir et blanc au cinema . la neige le feu son filmés de fort belle manière . tous les acteurs sont formidables mention special pour l’instituteur qui est très représentatif du jeune homme del’époque (1914) certaines scènes sont poignates comme celle ou un des enfants se fait battre par son père . Monsieur Haneke nous livre une leçon de cinema on lui pardonnera les quelques longueurs la palme d’or est entièrement méritée . on regrette qu’aujourd’hui ces films là se perdent …

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