[critique] Rapt !

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Homme d’industrie et de pouvoir, Stanislas Graff est enlevé un matin comme les autres devant son immeuble par un commando de truands.
Commence alors un calvaire qui durera plusieurs semaines. Amputé, humilié, nié dans son humanité, il résiste en ne laissant aucune prise à ses ravisseurs. Il accepte tout sans révolte, sans cri, sans plainte, c’est par la dignité qu’il répond à la barbarie.
Coupé du monde, ne recevant que des bribes d’informations par ses geôliers, Graff ne comprend pas que personne ne veuille payer la somme qui le délivrerait.
Au-dehors, son monde se fissure au fur et à mesure de la révélation de sa personnalité. Tout ce qu’il avait réussi à garder d’intimité, son jardin secret, est révélé à sa famille par l’enquête de police ou celle de la presse.
Chacun découvre un homme qui est loin de ressembler à celui qu’il imaginait.
Quand il retrouvera la liberté, ce sera pour s’apercevoir qu’il a tout perdu, l’amour des siens, l’estime de ses collègues, son pouvoir, la confiance en ses proches.
Sa libération se révélera plus difficile à vivre que sa captivité.

Note de l’Auteur

[rating:6/10]

Date de sortie : 18 novembre 2009
Réalisé par Lucas Belvaux
Film français
Avec Yvan Attal, Anne Consigny, André Marcon
Durée : 2h05min
Bande-Annonce :


RAPT de Lucas Belvaux – bande annonce
envoyé par sortiescinema. – Regardez des web séries et des films.

Sans demi-mesure, Lucas Belvaux commence son dernier opus, Rapt !, avec précision. En quelques plans d‘introduction, l’essentiel nous est présenté et le drame surgit. Stanislas Graff, président d’un grand groupe industriel est enlevé, séquestré et mutilé. Sa libération, bien évidement, ne se fera qu’à une condition : une forte somme d’argent.
Mais il ne faut pas s’y méprendre : Rapt ! n’est pas un simple film où l’action serait le leitmotiv avec quelques interventions musclées des forces de l’ordre. Bien au contraire, les policiers de la brigade criminelle, ici, ne sont pas des héros mais des hommes qui élaborent des stratégies de bureaucrate.
Alors qu’elle est le point fort de ce film ? L’histoire de la véritable vie du président que découvre au fil du temps sa famille. Rappelons que ce personnage a été inspiré de l’affaire du Baron Empain, 30 ans plus tôt.

La presse, suite à cet évènement, révèle tout au grand public. Le regard de la famille sur ce mari et père change irrémédiablement. Le spectateur attendra avec impatience cette fameuse libération pour assister à une confrontation intense et décrite avec finesse entre cet homme meurtri depuis deux mois et sa famille. La fissure qui brise la famille est trop profonde pour permettre la compréhension de leurs sentiments respectifs. La famille, qui a attendu durant des mois sa libération, ne sachant s’il allait mourir ou pas, découvrant tour à tour ses secrets, préfère rester, égoïstement, dans leur propre souffrance passée.
A l’opposé, Stanislas Graff, traumatisé par ce qu’il vient de vivre, ne peut se permettre de se mettre à la place de la famille. L’éclatement est présent.

Malheureusement le film traine parfois en longueur. Les deux parties (la demande de rançon et l’après-libération) n’étant pas négligées, prenant le temps de poser les questions escomptées, laisse le filme glisser lentement sur la longueur.
Surenchérit par un jeu d’acteur des plus froid, linéaire et contrôlé, Rapt ! nous impatiente. Un choix de mise en scène qui a pour ambition de ne pas faire de ce film un vague téléfilm qui mise tout sur la participation émotionnelle du spectateur. Un choix à respecter donc mais qui, pardonnons le lui, dérange. Il dérange d’autant plus que la prestation de l’excellent Yvan Attal est beaucoup plus sincère et spontanée (ironie pour ce personnage aux multiples vies cachées). Le contraste est frappant.
Les longues réflexions de la famille finissent par lasser, en particulier ce petit monologue que tient un jeune policier, sur ce qu’il pense de l’attitude de Stanislas Graff. Il est exact que ce film ne prend partie pour personne, mais ce discours saupoudré d’un message pacifiste de neutralité était peut-être un peu de trop.

Le personnage qu’incarne Yvan Attal est, contrairement au reste des protagonistes, un homme seul. Sa manière d’évoluer dans le film est littéralement plus passionnante. Sans un mot, il nous dessine avec précision, ce qu’aucun discours n’a pu effectuer auprès de son entourage, sa peur, ses doutes, sa solitude mais en même temps sa force.

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