Critique du film Un Jour Sans Fin (Groundhog Day) réalisé par Harold Ramis avec Bill Murray, Andie MacDowell, Stephen Tobolowsky.

[critique] Un Jour Sans Fin

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Affiche du film UN JOUR SANS FIN

Phil Connors, journaliste à la télévision et responsable de la météo part faire son reportage annuel dans la bourgade de Punxsutawney où l’on fête le « Groundhog Day » : « Jour de la marmotte ». Dans l’impossibilité de rentrer chez lui ensuite à Pittsburgh pour cause d’intempéries il se voit forcé de passer une nuit de plus dans cette ville perdue. Réveillé très tôt le lendemain il constate que tout se produit exactement comme la veille et réalise qu’il est condamné à revivre indéfiniment la même journée, celle du 2 février…

Note de l’Auteur

[rating:8/10]

Date de sortie : 28 juillet 1993
Réalisé par Harold Ramis
Film Un Jour Sans Fin
Avec Bill Murray, Andie MacDowell, Stephen Tobolowsky
Durée : 1h43min
Titre original : Groundhog Day
Bande-Annonce :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=tSVeDx9fk60[/youtube]

La comédie romantique est-elle devenue un genre post-it ? Les exemples récents du genre sont scénaristiquement navrants. Les productions semblent désormais tout miser sur un casting bankable. All-in ! comme dirait Patrick Bruel. Malheureusement, les sommets que sont Valentine’s day et Happy New Year démontrent que cela ne suffit pas. Cela entraine une forme de réticence généralisée vis-à-vis de ce genre alors qu’il compte de véritables réussites, Quatre mariages et un enterrement, Coup de foudre à Notting Hill, Pretty Woman et bien sûr Un jour sans fin.

Coincé en un 2 février glacial dans la province américaine non loin de Pittsburgh, le jour de la fête de la marmotte, Phil est condamné à revivre sans cesse cette journée. Tout est jouissif dans cette première partie du film. Le scénario se découpe selon les phases psychologiques du protagoniste. Premièrement angoissé, il prend conscience de sa situation et cherche à la comprendre. Deuxièmement, la liberté, il réalise que rien de ce qu’il fera n’aura de conséquence. Puis le découragement et la dépression, il expérimente alors toutes les formes de suicide et de morts, rien n’y fait, il se réveille tous les matins le 2 février.

Photo (1) du film UN JOUR SANS FIN

Les ressorts sont autant comiques que dramatiques, mais aboutissent toujours en un éclat de rire.

La principale qualité du film est qu’il exploite à fond son pitch. Chose rare dans une comédie romantique, les ressorts sont autant comiques que dramatiques, mais aboutissent toujours en un éclat de rire. Le film est drôle et profond à la fois. Le vide métaphysique entourant le personnage déconcerte et rend hilare (cf. les multiples scènes de suicide). Le film démontre de véritables traits de génie, comme le fait que le temps ne soit pas linéaire. Le spectateur n’a aucune idée du nombre d’occurrences que le personnage a déjà vécu. Cela rend le film toujours vivant bien que nous connaissions à l’avance les différents évènements de cette journée.

Photo (2) du film UN JOUR SANS FIN

Finalement, le personnage entamera le projet de la journée parfaite. Certes l’injonction finale à faire le bien autour de soi (comme processus salvateur) est trop puritain pour nous enthousiasmer mais le film revêt tellement d’ingéniosité que le plaisir est immense. Il faut bien avouer que sans un Bill Murray, le résultat ne serait probablement pas le même. Profitons de cet espace d’expression pour louer un acteur génial qui a su égayer le cinéma et que nous ne voyons désormais que trop rarement.

Je vous laisse avec quelques citations du film en version originale, un délice :

Phil: I have been stabbed, shot, poisoned, frozen, hung, electrocuted, and burned.
Rita: Oh, really ?
Phil: …and every morning I wake up without a scratch on me, not a dent in the fender… I am an immortal.

Phil: Well maybe the *real* God uses tricks, you know ? Maybe he’s not omnipotent. He’s just been around so long he knows everything.

Phil: I’m a god.
Rita: You’re God ?
Phil: I’m a god. I’m not *the* God… I don’t think.

Phil: You wanna throw up here, or you wanna throw up in the car ?
Ralph: I think… both.

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Rédacteur depuis le 22.04.2011

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  1. Niveau « comédie romantique », revois le récent « Beginners » ou surtout « (500) jours ensemble » ou « Two lovers » et tu oublieras toutes les guimauves citées ;)
    OK, y a pas de happy end, mais c’est la vie.

    1.  @romain J’avoue ne pas être fan du tout de (500) jours ensemble mais il me manque Beginners et Two lovers. Merci pour les idées de films.
       
      A plus

  2. L’article, au début intrigue, et ne donne pas trop envie d’aller voir le film, mais plus on avance, et plus ça donne envie!!! bien rédigé Mister!!! et évidemment on ira se faire son opinion en allant le voir!!!

  3. Tout à fait d’accord. Film culte grâce à un acteur culte (qui justifie à lui seul qu’on voit Zombiland). Humour cynique. Une référence. Dommage pour la morale trop facile, trop hollywoodienne. Mais « c’est le jour de la marmotte » entre au panthéon aux côté d’Arletty.
    On y retrouve aussi le grand principe de vie selon Nietzsche. Il faut vivre comme si nos existences devaient se répéter à l’infini. Feriez vous ceci ou cela, si vous saviez que vous allez le revivre encore et encore ?
    Bill Murray acteur nietzschéen.
     

    1.  @minos C’est clair que cela évoque l’Eternel Retour. Par contre, ça le détruit par la même occasion puisque le personnage a conscience d’un éternel recommencement (Cf. conférence d’Etienne Klein qui démonte l’Eternel Retour). Le film est d’ailleurs assez touchant sur ce point : Bill Murray tente de reproduire les moments magiques de la première fois avec Andy McDowell mais c’est un fiasco à cause de la spontanéité perdue. Sans vouloir trop étaler la confiture, Deleuze a apporté une lecture particulière de l’Eternel Retour qui est peut-être plus intéressante. L’individu conscient de la reproduction des évènements peut bénéficier de l’expérience et ainsi s’améliorer. Le film est, en quelques sortes, nietzschéen à la sauce deleuzienne  :)
       
      Bill Murray, président du monde !

Photo (2) du film TWIXT
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