ENRAGÉS

[CRITIQUE] ENRAGÉS

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Mise en scène
7
Scénario
5
Direction Générale
5
Acteurs Principaux
7
Photographie
7
Musique
8
Note des lecteurs1 Note
8
6.5
Note du rédacteur

En offrant une relecture de l’œuvre peu connue de Mario Bava, Rabid Dogs (Cani arrabbiati, 1974), à la façon d’un polar noir, portée par un dynamisme à l’américaine, Éric Hannezo s’est montré osé pour son premier film. D’autant qu’avant de se lancer dans le cinéma, le réalisateur est passé par un tout autre genre. Du service des sports de France 2 où il réalise durant 6 ans des reportages, à l’équipe de Jean-Luc Delarue et ses documentaires aux formats 52 et 90 minutes, en passant par la production d’émissions de TF1 telles qu’Automoto ou Téléfoot. Lancé dans le grand bain avec ENRAGÉS, Hannezo ne se met aucune limite. Avec un visuel très stylisé comme on en voit rarement en France, on retrouve dans son film de vraies idées de mise en scène. Malheureusement, ce style « à l’américaine » apporte autant de qualité que de défauts à son œuvre. La faute, certes paradoxale, à cette volonté d’Hannezo de ne pas basculer entièrement dans un film américain.

Un braquage tourne mal. Les 4 criminels trouvent refuge dans un centre commercial où éclatent coups de feu et mouvements de panique. Cernés, ils abattent un homme et prennent en otage une femme. Acculés, ils arrêtent une voiture et prennent la fuite. A bord, un père et son enfant malade, qu’il doit emmener d’urgence à l’hôpital. Hors de contrôle, leur fuite va se transformer en traque sans merci. Désormais, il n’y a plus aucun retour possible pour ces chiens enragés…

ENRAGÉS

Pour ENRAGÉS, Éric Hannezo a choisi de tourner au Québec. On retrouve ainsi un style de policiers, d’immeubles et de décors qui évoque fortement les États-Unis, mais avec une variante certaine et pour un rendu étonnant. Mais nous voilà encore plus surpris au moment d’entendre les premiers dialogues en français. Car outre les acteurs principaux – Lambert Wilson, Virginie Ledoyen, Guillaume Gouix, Franck Gastambide et François Arnaud seront ensemble tout au long du film – qui parviennent à tenir leur rôle et à mettre en place efficacement l’opposition otage / braqueur, la moindre intervention de personnages secondaires nous gêne tant les dialogues font superficiels. Aussi dérangeant qu’une mauvaise VF d’un film étranger. Avec des intonations toujours trop appuyées nous voila vite agacé et mal à l’aise. D’autant plus dommage que la partie musicale de Laurent Eyquem et de l’artiste Rob, elle, se révèle particulièrement intéressante. Une musique d’accompagnement composée principalement de sons de synthétiseurs pour nous plonger, dès le générique, dans une ambiance kitsch (dans le bon sens du terme) façon années 1970-1980. L’éclairage quand à lui, marqué d’une lumière rouge très présente et bien étudiée par le directeur de la photographie Kamal Derkaoui, nous emmène vers le cinéma fantastique italien – on pense à Suspiria de Dario Argento. Le mélange des deux plonge ainsi ENRAGÉS dans une ambiance particulière, cette fois agréablement dérangeante.

« Bien qu’original et intriguant, ENRAGÉS détonne pour le meilleur et pour le pire. »

Il y a donc bel et bien un potentiel dans le film d’Éric Hannezo. Ce dernier étant capable de proposer en introduction une course poursuite puissante et efficace, de nous maintenir sous pression constante en faisant avancer son film par de courtes ellipses – ce qui renforce ainsi une impression de direct – et de rester durant la quasi-totalité du film dans une voiture avec les braqueurs et les otages. Malheureusement sur la longueur le film s’essouffle. Avec ce scenario un peu mince, Hannezo n’a d’autres choix que de combler les baisses de régime de ce qui devient un road movie en campagne Québécoise, par des retours mal exploités sur le passé des protagonistes. Cherchant à donner d’avantage de profondeur à ses personnages, il ne parvient qu’à rendre l’ensemble confus. De vraies faiblesses qu’un vague regain d’énergie sur la fin, ponctué par un retournement de situation sciant, ne suffira pas à combler. Ainsi ENRAGÉS, bien qu’original et intriguant, détonne pour le meilleur et pour le pire.

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LES AUTRES SORTIES DU 30 SEPTEMBRE 2015

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30 septembre 2015 - Enragés

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Titre original : Enragés
Réalisation : Éric Hannezo
Scénario : Benjamin Rataud, Yannick Dahan, Éric Hannezo
Acteurs principaux : Lambert Wilson, Virginie Ledoyen, Guillaume Gouix
Pays d’origine : France
Sortie : 30 septembre 2015
Durée : 1h33
Distributeur : Wild Bunch
Synopsis : Un braquage tourne mal. Les 4 criminels trouvent refuge dans un centre commercial où éclatent coups de feu et mouvements de panique. Cernés, ils abattent un homme et prennent en otage une femme. Acculés, ils arrêtent une voiture et prennent la fuite. A bord, un père et son enfant malade, qu’il doit emmener d’urgence à l’hôpital. Hors de contrôle, leur fuite va se transformer en traque sans merci. Désormais, il n’y a plus aucun retour possible pour ces chiens enragés…

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