Night Flight

[critique] NIGHT FLIGHT

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Mise en scène
6
Scénario
7
Casting
7
Photographie
7
Musique
6
Note des lecteurs2 Notes
7.9
6.8
Note du rédacteur

[dropcap size=small]E[/dropcap]n traitant de l’homosexualité au sein d’un lycée coréen, Leesong Hee-il s’attaque à un sujet sensible qu’il a déjà abordé dans plusieurs courts-métrages. On le considère comme le premier à réaliser un long-métrage sur ce sujet, encore très mal considérée en Corée du Sud. Avec son cinquième long-métrage, Night Flight, il montre une nouvelle fois que dans la société actuelle il est impossible de révéler ce qui s’apparente à un lourd secret. S’il apporte dans un premier temps un regard intéressant sur le sujet, loin de certains clichés et des facilités, le film se perd malheureusement dans trop d’intrigues annexes et l’ennui finit par gagner le spectateur.

Yong-Ju (Kwak Shi-yang) vie ses années de lycée tranquillement. Une période difficile pour tous les jeunes Coréens. En classe il se fait relativement discret et évite d’attirer l’attention des petites frappes du lycée. Ce n’est pas le cas de son meilleur ami, harcelé et maltraité par ces derniers. Témoin des coups régulièrement reçus par son ami, Yong-Ju craint de voir son homosexualité un jour dévoilée. Une condition de plus en plus difficile à cacher tandis que son attachement à Gi-woong (Lee Jae-jun), à la tête des brutes de la classe, qui fut jadis son ami, se manifeste malgré lui.

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La société que dépeint Night Flight est une société qui pousse à l’excellence et à l’individualisme. Pour les lycéens du film, il n’y a pas le temps pour les amis. Il ne faut penser qu’à travailler dur pour entrer à l’université. C’est ce sur quoi insiste le professeur de Yong-Ju lorsque ce dernier lui confie que son meilleur ami est victime de maltraitance par des élèves de leur classe. Celui qui devrait apporter un soutien à l’adolescent donne de lui une image terrible. Son incompétence à aborder un tel cas n’est qu’un reflet parmi d’autres des manques de l’adulte. Yong-Ju est donc isolé, seul avec lui-même. Il ne peut pas dévoiler son homosexualité encore naissante. Yong-Ju a encore peu d’expérience dans ce domaine et ne trouve de réconfort qu’auprès d’un élève gay qui fréquente un autre lycée. Ils se retrouvent en cachette dans un bar désaffecté pour discuter de leur condition. C’est avec lui que Yong-Ju pourra exprimer ses sentiments envers Gi-woong.
Logiquement une relation à sens unique s’installe. Yong-Ju observe Gi-woong depuis longtemps. Cet amour, il ne peut pas bien le définir au fond de lui. Car au-delà d’une attirance indéniable, un mal plus profond le pousse à aller vers le jeune homme. L’amitié qui les unissait durant le collège n’existe plus. C’est ce thème de l’amitié à travers la période de l’adolescence qui prend alors le dessus dans le film. Il permet de traiter des sentiments de manière plus générale. Yong-Ju parvient à les exprimer en partie. Assez bavard et actif, il pousse à la réaction de Gi-woong. Ce dernier quand à lui reste silencieux et dans la retenue. Son unique moyen d’expression passe par les coups qu’il donne aux plus faibles. Ensemble les deux acteurs parviennent à développer un lien entre deux personnages que tout oppose.

”Les derniers rebondissements alourdissent un film qui jusque là se démarquait par sa simplicité”

Ces personnages en construction, encore confus quand il s’agit des sentiments, sont abordés par Leesong Hee-il avec beaucoup de naturel. Il pose sa caméra et laisse les protagonistes se dévoiler en toute sincérité. Mais en voulant dépasser son sujet initial, qui se suffit à lui-même, à savoir comment l’homosexualité est vécue dans un pays qui ne l’accepte pas, le réalisateur se perd dans des intrigues annexes, comme la recherche de son père par Gi-woong qui amène à complexifier ce personnage. Le film prend alors une tournure ennuyeuse.  La mise en scène restant constamment lisse finit par perdre son intensité du début. Sur la fin on assiste à des scènes qui se veulent violentes et choquantes mais qui dégagent une certaine superficialité et qui ne parviennent plus à nous toucher. Les derniers rebondissements ont tendance à alourdir un film qui jusque là se démarquait par sa simplicité. Pourtant l’originalité était bien présente. Tout en suscitant une certaine déception, en raison du potentielle d’un tel sujet, Night Flight offre une réflexion essentielle dans le paysage sud-coréen.

[divider]CASTING[/divider]

Titre original : Ya-gan-bi-haeng
Réalisation : Leesong Hee-il
Scénario : Leesong Hee-il
Acteurs principaux : Lee Jae-jun, Kwak Shi-yang
Pays d’origine : Corée du Sud
Sortie : 28 Aout 2014 (Corée du Sud)
Durée : 2h24mn
Synopsis : Yong-Ju semble mener une vie tranquille. Jusqu’à présent, il a bien supporté ses années lycée, une période difficile pour tous les jeunes coréens. Il vit avec sa mère célibataire, étudie, aime la photo. Il aimerait cacher son homosexualité, mais son attachement à Gi-woong, une petite frappe du lycée qui fut jadis son meilleur ami, se manifeste malgré lui.

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Mise en scène
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Musique
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