Roaring Currents

[critique] ROARING CURRENTS

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Mise en scène
6
Scénario
5
Casting
5
Photographie
8
Musique
7
Note des lecteurs0 Note
0
6.2

[dropcap size=small]P[/dropcap]résenté durant le 9e Festival du Film Coréen à Paris (du 28 octobre au 4 novembre) comme le plus gros succès de tous les temps en Corée du Sud, avec plus de 17 millions de spectateurs, on attendait beaucoup de Roaring Currents. Une fresque épique retraçant la bataille historique de Myeong-Ryang en 1597 entre une poignée de soldats coréens et l’envahisseur japonais. Au programme combat naval grandeur nature où le patriotisme et le courage s’imposent. S’il n’y a rien à redire sur la qualité esthétique du film par la recréation de quantité de bateaux de combat du XVIe siècle, de costumes et de décors d’époque, le film s’avère finalement bien ennuyeux.

A la fin du XVIe siècle, une imposante armée japonaise s’apprête à conquérir le Royaume de Joseon. Alors qu’il avait été démis de ses fonctions, trahi et torturé, l’Amiral Yi (Choi Min-sik), commandant de la flotte royale, accepte de servir à nouveau son pays. A la tête d’une douzaine de navires il est le seul à pouvoir stopper la flotte japonaise et ses trois cents vaisseaux qui s’apprêtent à fondre sur la capitale. Mais le moral des troupes, qui ne croient pas en la victoire, est au plus bas. L’amiral devra regagner leur confiance s’il veut les amener à la victoire.

maxresdefault

Avant la projection du film au Festival du Film Coréen à Paris, on était curieux de voir pourquoi aucun distributeur n’avait envisagé de sortir en France ce qui avait donc été le plus gros succès coréen. Ce film historique aux gros moyens (plus de 18 millions de dollars de budget) recrée un événement réel. Un combat voué à l’échec pour les troupes coréennes. Sorte de David contre Goliath où le patriotisme et l’appel au courage et à l’espoir permet aux hommes de de se dépasser. On comprend facilement l’engouement du peuple coréen devant un tel sujet, cependant pour le public français, qui forcément ne peut avoir la même fibre patriotique, il s’avère bien difficile de s’identifier. Un film comme 300 de Zack Snyder (2006) traitant d’un sujet similaire – la confrontation d’une poignée d’hommes défendant leur terre face à des milliers d’assaillants – parvenait à convaincre par sa dynamique explosive. Ce qui fait défaut dans Roaring Currents.
Dans un premier temps il y a l’attente interminable de la bataille tant attendue. Durant la moitié du film on assiste à la mise en place des deux armées. A la tête le l’armée coréenne il y a l’amiral, homme âgé et malade depuis la trahison du roi, dont on ne comprend pas vraiment le pourquoi du comment. Choi Min-sik, qui avait pourtant marqué les esprits dans la trilogie vengeresse du réalisateur Park Chan-wook (Old Boy, Lady Vengeance et J’ai rencontré le Diable) et qui apparaissait dernièrement chez Luc Besson avec Lucy, interprète l’amiral sans offrir grand chose. Aucune expression ni émotion ne se dégagent de son personnage. Il reste extrêmement passif face aux doutes de ses hommes. Une attitude qui est la même aussi bien avant que pendant la bataille qui ne semble toujours pas arriver.

”La surenchère autour de la grandeur de l’amiral Yi provoque un alourdissement de la mise en scène”

Après une heure de discussions interminables autour du manque de confiance des soldats envers leur leader, nous voici enfin en mer. C’est le début d’une unique bataille qui s’étendra sur tout le reste du film. On concède un bon travail dans la réalisation de cette dernière mais qui ne parvient pas à maintenir l’intérêt sur la durée. Face au manque de courage de ses hommes qui s’apprêtent à l’abandonner, l’amiral place son navire à un endroit stratégique permettant de déstabiliser la navigation de la flotte ennemie. Sans surprise il dévoile au fur et à mesure son intelligence tactiques et sa maîtrise de l’environnement. Seul contre tous, il n’éprouve aucun remord à voir ses hommes massacrés, en espérant que le courage de ces derniers prendra le dessus. Un personnage impassible qui ne peut susciter la moindre empathie. La surenchère autour de la grandeur de l’amiral Yi concoure à l’alourdissement de la mise en scène, notamment par une série de gros plans fatigants sur les visages des soldats et des villageois qui restent ébahis devant cet homme. Les villageois sont en effet présent, restés sur une île près du champ de bataille pour pouvoir assister aux hostilités. Cela offre plusieurs scènes de confrontations et discussions improbables et ridicules entre ces villageois et les soldats. Le réalisateur Kim Han-min tente de créer quelques liens entre ces personnages secondaires mais faute de les développer davantage il reste difficile de se passionner pour leur avenir.

Roaring Currents impressionne logiquement par l’ampleur d’un tel projet mais en mettant en scène une bataille interminable, Kim Han-min n’arrive qu’à plomber le spectateur. Le scénario est finalement assez pauvre et entre un amiral inexpressif et des seconds rôles très secondaires il n’y pas grand-chose auquel se rattacher. Difficile avec ça de tenir durant plus de deux heures. Bien décevant au vu du potentiel et des moyens mis à disposition.

[divider]CASTING[/divider]

Titre original : Myeong-ryang
Réalisation : Kim Han-min
Scénario : Kim Han-min, Jeon Cheol-hong
Acteurs principaux : Choi Min-sik, Ryoo Seung-Ryong, Ryu Seung-Ryong
Pays d’origine : Corée du Sud
Sortie : 30 Juillet 2014 (Corée du Sud)
Durée : 2h06mn
Synopsis : A la fin du 16ème siècle, le Royaume de Joseon est sous la menace d’une invasion japonaise. La dynastie s’en remet à l’Amiral Yi, commandant de la flotte royale, qui n’a plus à sa disposition qu’une douzaine de navires pour défendre le royaume contre une flotte japonaise qui en compte plus de 300. La bataille de Myeong-Ryang se prépare.

[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

Nos dernières bandes-annonces

Rédacteur

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mise en scène
Scénario
Casting
Photographie
Musique
Note finale