JOSÉPHINE S'ARRONDIT
© UGC Distribution

[CRITIQUE] JOSÉPHINE S’ARRONDIT

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Comédie / drôlerie
7.5
Casting
7
Réalisation
8
Dialogues
7.5
Note des lecteurs5 Notes
6.8
7.5

Elle en a fait du chemin Marilou Berry depuis Ma vie est un enfer en 1991 ! Près d’une trentaine de films plus tard la voilà pour la seconde fois dans la peau de Joséphine la trentenaire désormais plus célibataire, dans une nouvelle adaptation de la bande dessinée éponyme. Mais cette fois-ci -et pour la toute première fois- elle passe derrière la caméra. Et le moins qu’on puisse dire c’est que ça déménage ! Marilou à la réal’ ça envoie du lourd et c’est canon ! JOSÉPHINE S’ARRONDIT c’est une comédie girly, ultra rythmée, punchy et (vraiment, on le jure) très drôle !

Pour l’accompagner dans son grand saut, Marilou Berry s’entoure d’une belle bande de comédiens, tous dans la même verve, Mehdi NabbouBérengère Krief, Cyril Guei, Medi Sadoun et la très belle surprise du film Sarah Suco qu’on commence tout de même à voir pas mal en ce moment (La belle saison, Discount). Bref ,JOSÉPHINE S’ARRONDIT déborde d’énergie, fourmille d’idées et ça dé-coiffe ! Qu’on soit féru ou non de comédie, il n’y a rien à dire, c’est réussi. Bravo Marilou !

Joséphine et Gilles s’aiment, ils vivent ensemble. Mais entre Diane sa sœur dépressive qui squatte l’appart depuis 2 ans, son chômage, ses parents et ses potes tous plus barrés les uns que les autres, c’est la panique à bord quand Joséphine apprend qu’elle est… enceinte ! Bienvenue dans les 9 mois les plus déjantés de l’année.

Photo du film JOSÉPHINE S'ARRONDIT
© UGC Distribution

Avec JOSÉPHINE S’ARRONDIT on entre par la grande porte de la comédie à cent à l’heure. A peine le temps de s’asseoir qu’on est déjà embarqué dans une séquence démentielle où trois barjos sortis de boîte de nuit sont au volant d’une décapotable direction la maternité ! Pas le temps de souffler, Marilou Berry ne lâchera pas d’un iota ce rythme de fou et enchaînera les (très bons) gags pendant l’heure et demie du film. On serait vraiment tenté d’en spoiler quelques uns juste pour le plaisir, mais pas question pour nous de les priver de leur effet de surprise superbement efficace !

Marilou, enfin Joséphine -on a franchement envie de les confondre- c’est un peu la super bonne copine qu’on a toute eu ou qu’on rêverait d’avoir. Et en même temps c’est aussi la fille qui nous ressemble en tous points. Elle nous embarque donc avec une facilité déconcertante dans ces tribulations aussi loufoques que privées et on adhère à tout avec un (sou)rire vraiment pas dissimulé ! On pourrait penser que la force du film s’arrête là, et ce serait déjà bien, mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. JOSÉPHINE S’ARRONDIT, en plus d’avoir du peps, est franchement bien écrit. En disant cela on pense bien sûr au scénario supra dynamique et rempli de fantaisies, mais aussi et surtout, aux dialogues. Ça fuse, c’est vif, et devinez qui s’y est collé ? Marilou Berry elle-même ! Oui, oui, elle porte trois casquettes mais ce n’est pas de trop, le rendu est dangereusement frais.

« Marilou Berry à la réal’, ça envoie du lourd et c’est canon ! Elle livre une comédie girly, ultra rythmée, punchy et (vraiment, on le jure) très drôle ! »

JOSÉPHINE S’ARRONDIT est bourrée de phrases qui (on le prédit) seront cultes à la manière des « Je ne vous jette pas la pierre Pierre mais j’étais à deux doigts de m’agacer » de Le père Noël est une ordure où bien « J’ai pas trouvé ma case, j’ai dû passer la nuit avec cette charmante dame aux sanitaires… » / « Je précise que je peux être charmante ailleurs qu’aux sanitaires » de Les bronzés. La jeune femme écrit et joue avec un ton très actuel, elle parle jeune mais fin. C’est moderne, elle a de l’humour, un vrai, elle ne fait pas de grivoiserie facile, elle a le jeu du verbe et manie excellemment bien les codes de son époque et les mots d’esprits. Comme quoi en 2016, on peut faire rire avec intelligence ! Évidemment, elle est une excellente actrice de comédie et même si on ne s’étendra pas sur le sujet par respect pour son propre talent, on est obligé de reconnaître dans son phrasé et ses mimiques sa ressemblance confondante avec Josiane Balasko. D’ailleurs celle-ci est au casting dans un rôle plus vrai que nature puisqu’elle incarne la mère de Joséphine et même si ce n’est qu’un second rôle, ça marche plutôt très fort ! De toute façon la jeune réalisatrice ne se prive pas de jouer avec cette confusion réalité/fiction et va même jusqu’à transformer dans une scène drôlissime Marilou en Josiane (euh Joséphine en maman de Joséphine… on s’y perd) face au miroir.

Photo du film JOSÉPHINE S'ARRONDIT
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Elle se sert aussi de son film pour faire tout un tas de petits clins d’œil perso dont certains nous auront sûrement échappé. Mais nous avons pu lire sur l’étiquette d’un présentoir de livres au second plan d’une scène où Joséphine dévalise une librairie « Arrête ton Cinéma » (en référence à la comédie dans laquelle joue, entre autre, Josiane Balasko), ou entendu dans le brouhaha d’un shooting photo, un assistant demander qu’on se réfère aux « cinquante nuances de gris » alors qu’on cherche une alternative au gris-taupe pour une photo !

Marilou Berry s’amuse autant à écrire qu’à jouer. Elle bourre son film de références et le personnalise comme Joséphine personnalise son téléphone portable ou les murs de sa maison. Mais qu’en est-il de la réalisation ? Et oui, malgré la montée crescendo des bonne surprises et autres scènes hilarantes, il fallait bien pinailler un peu ! Marilou Berry derrière la camera ça donne quoi ?
Et bien c’est (presque) aussi bien que le reste. Presque seulement parce que pour JOSÉPHINE S’ARRONDIT on a parfois envie de penser, même si ce n’est qu’une seconde seulement, que le mieux peut quand même être l’ennemi du bien… La jeune réalisatrice est enjouée et opte pour une forme très actuelle. Ça pulse à l’image. Des looks et des décors aux couleurs flashy néo-vintage, des plans filmés à la tablette ou au smartphone, des cadres riches, bien composés et des plans photographies singeant les pastilles de bandes dessinées… Le visuel est fun, bien édulcoré, esthétiquement pointu. JOSÉPHINE S’ARRONDIT est somme toute un film très hype !

Photo du film JOSÉPHINE S'ARRONDIT
© UGC Distribution

Mais c’est bien à ce niveau qu’il y a deci delà une sensation de too much. A l’image ça va de temps en temps un peu trop vite. Le montage est digne d’un bolide flashé pour excès de vitesse et entre les orgies de jump-cut et les boulimies de (gros) plans subjectifs, on frise l’hystérie et l’indigestion rythmique même si tout cela, on le sait, sert les angoisses délirantes de Joséphine. C’est enthousiaste, très enthousiaste, et la perfection du juste dosage n’est vraiment pas loin. Et puis on assiste aussi à une ou deux séquences écrites pour en mettre plein la vue. Joséphine et le petit Bakari s’envolent carrément dans une montgolfière et Jean-Pierre Pernault s’empare du sujet pour son JT… Tournage sur fond vert, restitution de JT… Tout cela nous fait quand même nous dire que le film a dû bénéficier d’un sacrement beau budget pour la postproduction au point d’en faire (un peu, beaucoup ?) des tonnes… Mais c’est vraiment parce qu’on cherche la petite bête. On ne reprochera certainement pas à Marilou Berry ses excès de zèle et sa surenchère des gags puisque c’est grâce à eux et à son effervescence de chaque instant qu’elle réalise une petite bombe !

On ne peut donc que dire bravo à JOSÉPHINE S’ARRONDIT, la première réalisation hilarante de Marilou Berry qui relève haut la main son baptême de réalisatrice et de dialoguiste. D’autant que les dernières comédies françaises à évoquer le sujet de la grossesse-panique étaient loin d’être légères ou drôles : A cœur ouvert, Mauvaise fille, Un heureux événement etc. Bienheureuse donc Marilou Berry qui on l’espère déjà réincarnera encore sa Joséphine qui lui va comme un gant, et aura l’occasion de nombreuses fois de laisser fuser ses inspirations pop glamourous wondergrisantes.
Une ombre au beau tableau cependant, la présence de Zahia Dehar dont on se demande si elle n’était pas évitable et qui soulève la question de savoir si on a vraiment envie de la voir au cinéma… Une touche perplexe, il en fallait bien une….

Sarah Benzazon

D’ACCORD ? PAS D’ACCORD ?

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Affiche du film JOSÉPHINE S'ARRONDIT
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• Titre original : Joséphine S’arrondit
• Réalisation :
Marilou Berry
• Scénario : 
Samantha Mazeras
• Acteurs principaux : 
Marilou Berry ,Mehdi Nabbou , Sarah Suco, Cyril Guei, Medi Sadoun
• Pays d’origine : France
• Sortie : 10 février 2016
• Durée : 
1h34
• Distributeur : UGC Distribution
• Synopsis :Depuis deux ans, Gilles (homme-parfait-non-fumeur-bon-cuisinier-qui aime-les-chats) et Joséphine (fille-attachiante-bordélique-mais-sympathique) s’aiment. Tout est parfait. Jusqu’à une nouvelle inattendue : ils seront bientôt trois. Ne pas devenir comme sa mère, garder son mec et devenir une adulte responsable, tout un tas d’épreuves que Joséphine va devoir affronter, avec Gilles… à leur manière. x

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Comédie / drôlerie
Casting
Réalisation
Dialogues
Note finale

  1. Après 45 minutes de projection sur Canal, OK l’actrice qui joue Sophie est super, en plus très jolie. Pas OK, ce n’est pas drôle, on sent la recherche systématique de punch lines, et le montage un peu clipesque est pénible. J’ai l’impression de voir une copie un peu foirée des comédies américaines souvent très enlevées. Ca vaut pas 10 €.