L'ASCENSION

[CRITIQUE] L’ASCENSION (1977)

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Mise en scène
8.5
Photographie
9
Musique / son
8.5
Sensorialité
8.5
Homogénéité
3
Note des lecteurs3 Notes
7.2
7.5

L’ASCENSION (Ours d’Or à Berlin en 1977) raconte le chemin de croix de deux soldats partis à la recherche de ravitaillements dans la Biélorussie de 1942 : gelée, désertique et occupée par les Allemands.

L’impressionnante introduction nous montre un groupe de russes se faire attaquer par un convoi d’allemands. Leur fuite, dans la neige et sous les balles, est viscérale. Filmée avec dynamique caméra portée, renforçant un certain sentiment de désespoir. On pourrait avec cette scène, se dire que L’ASCENSION sera un film de guerre efficace et cruel sur le courage et le communautarisme. Seulement voilà, il y a cet indice : cette scène est montrée telle un générique de fin, avec les noms de l’équipe technique défilant en surimpression. Le message, en filigrane, est clair : passée cette quasi unique scène d’action, L’ASCENSION nous proposera quelque chose de radicalement différent. Il y a déjà, dans ces cinq premières minutes, une forte proposition de mise en scène passant par un langage cinématographique à deux vitesses qui confrontera par la suite, le concret (la violence, le froid, la faim), à l’abstrait (l’abandon, la solitude, le désespoir)

Il y a dans le cœur du film, cette sensibilité « russe » (à laquelle je n’adhère pas totalement) qui fait passer beaucoup de choses par le pouvoir évocateur de l’image. Larissa Chepitko capte un frappant désespoir dans l’inexpressivité des visages des acteurs, souvent filmés en gros plans. Elle fait durer les temps morts, façonnant l’introspection des personnages et notre immersion dans leur odyssée. Elle capte aussi quelque chose d’indicible, lorsqu’elle montre cette communion entre l’homme et son environnement, qui conditionne les réactions et interactions via un pacte qu’il m’a été, culturellement, difficile de comprendre. Elle fait pour cela, durer les plans sur ces visages burinés aussi expressifs et parlants que les dialogues. La magnifique photo N&B achève le travail expressionniste, en inscrivant, par des oppositions colorimétriques binaires, la petitesse et l’étroitesse de l’homme à l’immensité froide de la Biélorussie. Il y a donc une certaine fascination hypnotique à discerner l’invisible dans les pérégrinations de ces deux hommes et leurs quelques rencontres, celles-ci éclairant sur une facette bien sombre de la personnalité humaine.

« L’ASCENSION, une forte proposition de mise en scène passant par un langage cinématographique à deux vitesses. »

Seulement cet abstrait redevient très concret sur la fin du film : le symbolisme religieux (le chemin de croix, l’ascension), jusque là relégué au second plan devient beaucoup plus frontal, tandis que les motifs plus communs du cinéma de guerre reviennent avec les allemands et leur cruauté. Le climax final pousse ainsi les thématiques du martyr et de la rédemption à leur paroxysme, donnant au film un léger parfum de prosélytisme. La force émotionnelle de cette dernière demi-heure contraste beaucoup avec la puissance évocatrice du reste du film, ce qui laisse une impression au final, assez mitigée.

L’ASCENSION a été chroniqué dans le cadre de la rétrospective consacrée à Larissa Chepitko par le festival Lumière 2015 du 12 au 18 octobre. Il sera projeté mardi 19h45 à l’Institut Lumière, samedi 16h45 au Pathé Bellecour, dimanche 17h à la Villa Lumière.

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La valse des pantins (1982)
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Le Plus dignement (1944)
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– Un merveilleux dimanche (1947)
– L’Ange ivre (1948)
– Chien enragé (1949)
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– La Forteresse cachée (1958)
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– Yojimbo – Le Garde du corps (1961)
– Sanjuro (1962)
– Entre le ciel et l’enfer (1963)

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Un portrait de la Larissa Chepitko

– Chaleur torride (1963)
– Les Ailes (1966)
– Le Début d’un siècle inconnu – composé de L’Ange d’Andrei Smirnov et de Le Pays de l’électricité de Larissa Chepitko (1967)
– Toi et moi (1971)
L’Ascension (1977)

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Sur Le Blog du Cinéma

http://www.leblogducinema.com/news/la-programmation-dantesque-du-festival-lumiere-2015-71672/

Ou sur le site du Festival Lumière

http://www.festival-lumiere.org/

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Programmation de Lumière 2014

PEDRO ALMODOVAR :

Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier de Pedro Almodóvar (Pepi, Luci, Bom y otras chicas del montón, 1980, 1h18)
Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? de Pedro Almodóvar (¿ Qué he hecho yo para merecer esto !!, 1984, 1h47)
Matador de Pedro Almodóvar (1986, 1h45)
La Loi du désir de Pedro Almodóvar (La ley del deseo, 1987, 1h44)
Femmes au bord de la crise de nerfs de Pedro Almodóvar (Mujeres al borde de un ataque de nervios, 1988, 1h35)
Attache-moi ! de Pedro Almodóvar (Átame !, 1989, 1h41)
Talons aiguilles de Pedro Almodóvar (Tacones lejanos, 1991, 1h53)
La Fleur de mon secret de Pedro Almodóvar (La flor de mi secreto, 1995, 1h42)
En chair et en os de Pedro Almodóvar (Carne trémula, 1997, 1h39)
Tout sur ma mère de Pedro Almodóvar (Todo sobre mi madre, 1999, 1h40)
Parle avec elle de Pedro Almodóvar (Hable con ella, 2002, 1h52)
Volver de Pedro Almodóvar (2006, 2h02)
La piel que habito de Pedro Almodóvar (2011, 2h01)

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La traversée de Paris

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lumiere2014 (2)

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[divider]INFORMATIONS[/divider]

[column size=one_half position=first ]Affiche du film L'ASCENSION[/column][column size=one_half position=last ]

Titre original : Voskhozhdenie
Réalisation : Larissa Chepitko
Scénario : Larissa Chepitko, Yuri Klepikov, d’après le roman « Sotnikov » de Vasiliy Bykov
Acteurs principaux : Boris Plotnikov, Vladimir Gostyukhin
Pays d’origine : U.R.S.S.
Sortie: 1977
Ressortie : 14 octobre 2015
Durée : 1h51min
Distributeur : –
Synopsis : Biélorussie, hiver 1942. L’armée allemande progresse sur le front russe. De nombreux villages sont passés sous le joug nazi. Un détachement de partisans de l’Armée rouge fuit, et deux hommes (Boris Plotnikov et Vladimir Gostyukhin) sont envoyés à la recherche de ravitaillement. Un long et périlleux périple dans la steppe commence ; ils seront bientôt faits prisonniers.

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