Laurent Larivière

[INTERVIEW] Laurent Larivière

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Nous avons eu la chance de rencontrer longuement le réalisateur Laurent Larivière lors du Festival du Film Francophone d’Angoulême qui s’est tenu en août dernier. Il présentait en avant-première son premier long métrage JE SUIS UN SOLDAT (lire notre critique ICI), avec Louise Bourgoin et Jean-Hugues Anglade. Il a réalisé cinq courts-métrages et a notamment été lauréat de la Villa Médicis Hors-Les-Murs pour un projet de théâtre.

Il nous a parlé avec sincérité, sensibilité et passion de son personnage principal, Sandrine, et de sa façon de travailler.

Pouvez-vous nous parler de vos sources d’inspiration pour le personnage principal Sandrine, incarné par Louise Bourgoin ?

Laurent Larivière : C‘est en effet le personnage de Sandrine qui est à l’origine de mon film, plus que le trafic de chiots en lui-même. Ce qui m’intéressait, c’était de réfléchir à la signification du sentiment de honte sociale, la façon dont on vit avec sa fierté lorsque l’on revient après être parti de chez soi, et de quelle manière on supporte le regard d’autrui dans ce sentiment d’échec.

C’est un film très personnel et authentique : moi aussi, j’ai quitté mon milieu social pour monter à Paris et faire du cinéma, et j’ai galéré longtemps. Le fil conducteur de tous mes films, c’est la grande solitude. Ce que je voulais montrer dans ce film c’était à quel point on a du mal à prendre sa place dans la vie, à quel point il est difficile d’apprendre à ne pas répondre aux désirs des autres, parce que l’on a soif de reconnaissance. Sandrine, mon personnage, prend la place que son oncle lui offre, sans oser reconnaître ses propres désirs. Elle s’accommode, ne sait pas dire non. Mais on le voit bien dans le film, ce n’est facile pour personne : son beau-frère Tony craque et détruit sa maison parce qu’il n’en peut plus. On ne nous explique pas comment faire face aux difficultés de la vie. 

« Le sujet de JE SUIS UN SOLDAT, c’est l’acceptation de sa propre vulnérabilité, de sa propre façon d’être au monde »

Seul Pierre le vétérinaire voit qu’elle n’est pas à sa place et la voit réellement telle qu’elle est, mais elle n’est pas prête à recevoir ce regard bienveillant sur elle. Le sujet de mon film, c’est l’acceptation de sa propre vulnérabilité, de sa propre façon d’être au monde. Mais pour y parvenir, il faut parfois rompre avec l’entourage. Se réveiller brutalement, s’autodétruire. 

Comment avez-vous eu l’idée de choisir Louise Bourgoin pour incarner Sandrine ?

Laurent Larivière : Je connais Louise depuis longtemps. Et j’ai écrit le rôle pour elle, parce que j’avais conscience de son potentiel dramatique. J’avais envie d’être celui qui le révélerait au cinéma. Au début, je voulais avoir son avis sur le script sans qu’elle sache que Sandrine, c’était elle ! Et elle était très surprise et heureuse aussi ! Et elle a très bien incarné ce beau portrait de femme.

De quelle façon travaillez-vous avec votre co-scénariste François Decodts ?

Laurent Larivière : Nous sommes amis depuis vingt ans, il est libraire. Nos sensibilités sont proches et c’est important de trouver un partenaire avec lequel on est certain de parler du même endroit, c’est plus riche à deux. On est à la recherche des mêmes choses, sans avoir peur du ridicule. Il y a un effet ping-pong entre nous, l’appropriation n’est pas mécanique. Quand on est aussi réalisateur, il faut faire attention à ne pas prendre le désir du co-scénariste pour le sien.

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Combien de temps avez-vous mis pour écrire le scénario ?

Laurent Larivière : Nous avons mis neuf semaines à écrire la première version. Puis nous avons eu huit mois au cours desquels nous étions sur d’autres projets, un peu frustrés. Nous avons tourné à la septième version du scénario.

Comment avez-vous vécu cette seconde projection (NB : le film a été présenté à Cannes dans la catégorie Un Certain Regard) ?

Laurent LarivièreLors de la projection du film à Cannes , j’avais la pression, c’était un vrai tourbillon. Ici, à Angoulême, c’était très bizarre d’être dans la salle mais j’ai pris vraiment du plaisir, c’était très agréable de pouvoir suivre l’histoire, de voir certains détails.

C’est facile de faire partie du monde du cinéma dont vous n’êtes pas issu ? 

Laurent Larivière : Non bien sûr! Mais Dominique Besnehard m’a fait confiance et il me produit, ce n’est pas rien quand même !  Il avait beaucoup aimé le scénario. J’ai aussi bénéficié de l’avance sur recette du CNC.

 Quels sont vos projets ?

Laurent Larivière : Je vais présenter le film dans plusieurs festivals (NB: le film a été sélectionné à St Jean de Luz, Cambridge, Rabat). J’ai un autre projet de film, mais le risque bien sûr, c’est de veiller à ne pas refaire le même film. 

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Affiche Je suis un soldat

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[column size=one_half position=last ]+ CRITIQUE
+ INTERVIEW du réalisateur LAURENT LARIVIÈRE

Titre original :Je suis un soldat
• Réalisation : Laurent Larivière
• Scénario : Laurent Larivière, François Decodts
• Acteurs principaux : Louise Bourgoin, Jean-Hugues Anglade, Anne Benoît
• Pays d’origine : France, Belgique
• Sortie : 
18 novembre 2015
• Durée : 1h32min
• Distributeur : Le Pacte
• Synopsis : 
Sandrine, trente ans, est obligée de retourner vivre chez sa mère à Roubaix. Sans emploi, elle accepte de travailler pour son oncle dans un chenil qui s’avère être la plaque tournante d’un trafic de chiens venus des pays de l’est. Elle acquiert rapidement autorité et respect dans ce milieu d’hommes et gagne l’argent qui manque à sa liberté. Mais parfois les bons soldats cessent d’obéir. 

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