A peine avons nous eu le temps de digérer Midnight Special, que Jeff Nichols revient dans l’actualité avec une sélection cannoise. C’est la troisième fois que le réalisateur américain vient sur la Croisette, après Take Shelter (grand prix de la Semaine de la Critique) et Mud.
L’histoire est celle de Richard et Mildred Loving, un couple mixte condamné à l’exil car ils ne sont pas de la même couleur. Durant 9 ans, ils se sont battus pour espérer revenir chez eux, en Virginie, afin de pouvoir vivre tranquillement et fonder une famille. Un combat qui mena à la création de l’arrêt « Loving v. Virginia », accordant « le droit de s’aimer pour tous, sans aucune distinction d’origine. »
[column size=one_half position=first ][/column]
[column size=one_half position=last ][/column]
On sait que le réalisateur américain est réputé pour faire ses films avec les mêmes personnes. Ainsi, on retrouve l’inévitable Michael Shannon au casting et Joel Edgerton, qu’on a vu dans Midnight Special, ce qui lui vaut cette fois l’honneur d’être le premier rôle puisqu’il incarnera Richard Loving. Nous pouvons ajouter aussi que le film est éclairé par Adam Stone, le chef opérateur de tous les films des Nichols. Celle que l’on connaît moins, c’est l’autre actrice principale : Ruth Negga. Certains on pu la voir dans la série Marvel : Agents of S.HI.EL.D ou dans des rôles plus mineurs ailleurs. On n’a aucun envie tranché à son sujet étant donné qu’on la connait très peu mais on se dit que si Nichols l’a pris, ce n’est pas pour rien. Surtout que le garçon est un formidable directeur d’acteurs !
Qu’attendre de ce Loving ? Que Jeff Nichols continue son sans-faute et arrive à nous proposer de belles réflexions sur la famille et l’amour. Si, jusqu’alors, ses films parlaient surtout de familles déjà construites (ou en déconstruction), Loving semble aborder la pré-construction en elle-même puisque ce couple se bat pour pouvoir avoir le droit de créer son propre noyau familial. On a tout de suite compris que ce film devrait s’inscrire dans une continuité thématique évidente et qu’il permettrait à Jeff Nichols d’affirmer un peu plus son statut d’auteur.
Maxime Bedini