Parler ciné, c’est bien. Mais le faire intelligemment, c’est mieux et ce n’est pas donné à tout le monde. Mais entre ceux installés depuis longtemps – que l’auteur de ces lignes trouve plutôt froids et peut-être pas assez stimulant (désolé Positif et Les Cahiers) – et les youtubeurs opportunistes qui cherchent le clic facile, il y a des personnalités remarquables qui ont émergé grâce à Internet.
Internet a permis à tout un tas de gens talentueux de remuer tout ça et d’insuffler un regard jeune et une nouvelle façon de parler de cinéma. La parole est aux passionnés, à ceux qui vont partager des avis auxquelles on avait peut-être pas pensé, parfois des années après la sortie d’un film. Sélection de créateurs et créatrices qui continuent de prouver que le cinéma est infiniment enrichissant et surtout qu’il est accessible à tous (parole de quelqu’un qui a grandi loin de la capitale et sans connaître qui que ce soit du monde du ciné). Sachant qu’il ne s’agit évidemment pas d’être exhaustif mais plutôt intuitif et sincère, et qu’on va parler de gens connus comme de moins connus, de chaînes françaises mais aussi anglophones (et en incluant certaines qui ne sont plus en activité).
Aujourd’hui, on poursuit avec une créatrice qui incarne très bien l’idée aussi simple en apparence que vraie : l’accessibilité du cinéma. Car si notre cinéphile du jour n’a pas encore vu tous les classiques du septième art (bienvenue au club, d’ailleurs), elle n’en est pas moins exigeante et ambitieuse. Elle boit du thé, parle souvent devant son canapé (oui, devant, pas dessus), elle s’appelle Clara et plus précisément Clararunaway.
Lien : https://www.youtube.com/c/clararunaway
Activité : 2019-Aujourd’hui
Formats principaux : Et tu savais pour ?; Les questions sur la fiction
« Ta storytelleuse cinéma préférée ». Voilà. On pourrait se contenter de vous laisser avec la description de sa chaîne YouTube, mais rappelons quand même certains éléments à propos d’une personne au contenu aussi vaste que les possibilités de l’art dont elle parle, même si d’autres l’ont très bien fait également. Preuve que les situations dignes d’un film existent vraiment, c’est une jeune femme un peu paumée qui se trouvait en Corée et qui a commencé à vraiment s’intéresser au cinéma là-bas, par le biais du cinéma local (le bel article de Radio France susmentionné raconte tout ça très bien). Et c’est à travers et grâce à l’intelligence et l’élégance du cinéma coréen qu’elle va véritablement plonger dans le septième art.
Puis retour en France pour Clara, à Lyon et notamment participation au programme Kino dont la description résume également bien sa vision (le but étant, notamment, de faire des films dans un environnement bienveillant). Bref, voilà donc comment on peut découvrir le cinéma, se rendre compte de son pouvoir sur nos vies et comprendre qu’on a envie et besoin d’en faire aussi. C’est ce qui fait en grande partie son identité de vidéaste et qui l’a rend particulièrement intéressante et sincère, car, même si on dirait presque une morale du plus simpliste et enfantin film d’animation, c’est le Cinéma (et la Corée aussi, certes) qui a presque agi comme une révélation.
Avec cette profonde sincérité donc, et grâce aux connaissances amassées avec ses recherches, elle se lance en 2019 sur la plateforme avec l’envie de faire découvrir aux gens l’envers du décor et surtout le processus de fabrication des films. Et comme quoi elle a fait le bon choix : le premier confinement de cette merveilleuse année 2020 a été ce qui a permis à la vidéaste d’effectuer une avancée digne de Forrest Gump (environ 30 000 abonnés en deux semaines. Merci Covid). Avec une attirance particulière pour la production, ayant passé du temps à se renseigner sur le fonctionnement du monde de l’audiovisuel, notre amie lyonnaise peut donc ensuite nous livrer sa vision d’un aspect fastidieux souvent méconnu du grand public pour nous lui livrer les anecdotes les plus passionnantes, et tout ça avec le sens de l’humour et la connerie qui va bien mais pas que. Car, et c’est une des raisons pour lesquelles l’auteur de ces lignes a voulu les écrire, c’est que Clara déteste l’élitisme. Comme elle le disait ici : « Ce n’est pas parce qu’on ne commence pas par regarder les films cultes qu’on n’a pas le droit de s’intéresser aux autres. Il y a toujours quelque chose à raconter, à comprendre, quel que soit le film. »
Bref, c’est l’idée que défend la personne qui vous parle qui a donc été ravie de pouvoir consacrer un article à une personnalité précieuse de la sphère cinéma parmi les vidéastes. Car, en apprendre plus sur le monde du ciné par quelqu’un qui n’en était pas forcément fan au départ mais a fini par le devenir par pure passion, ça semble plutôt être un beau programme.