Photo du film BLOODSPORT
Crédit : D.R.

BLOODSPORT – TOUS LES COUPS SONT PERMIS, Van Damme forever – Analyse

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Culte. BLOODSPORT est devenu culte. Cependant, il n’est pas tout à fait un grand film. Juste un véhicule pour son acteur principal, Jean-Claude Van Damme. Qui a pourtant bien failli échouer dans les grandes largeurs.

Alors, oui. Certes. En termes de grammaire cinématographique, BLOODSPORT est loin d’être un grand film. Il comporte quelques champs contre-champs d’une qualité toute relative et des erreurs de montage grossières. Néanmoins, qu’est-ce que ce film est cool. Il est même putain de cool. Passé de ringard à culte, BLOODSPORT se lit aujourd’hui comme un vestige de ce que la Cannon a produit de meilleur. La société de films à petits budgets des frères Golan et Globus est effectivement responsable de quelques petits miracles, parmi une floppée de nanars mémorables et de longs-métrages oubliables. Or, BLOODSPORT fait bel et bien partie des miracles.

Photo du film BLOODSPORT
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Proche du désastre

Et il est un miracle dans tous les sens du terme. D’abord, pour Jean-Claude Van Damme. Le jeune Belge écumait alors Los Angeles dans l’espoir de percer en tant qu’acteur. Déjà ceinture noire de karaté et titré Mr. Belgium en bodybuilding, il cumulait les petits jobs depuis plusieurs années pour accomplir son rêve américain. Un soir, il rencontre par hasard Menahem Golan, figure de proue de la Cannon, à la sortie d’un restaurant. Une démonstration de high-kick plus tard, il est engagé pour tourner dans un film d’arts martiaux à Hong-Kong. Or, la première mouture de BLOODSPORT laisse les producteurs pour le moins dubitatifs.

Il faut dire que le scénario – une histoire de vengeance dans un tournoi d’arts martiaux au tour à tour – ne relève pas d’une grande originalité. De même que le héros, valeureux et brave, traverse chaque enjeu sans heurts : on se doute que tout lui réussira d’un bout à l’autre du long-métrage. De plus, le tournage de BLOODSPORT à Hong-Kong s’est avéré laborieux – à l’image de son premier montage, plat et peu engageant. Golan est sur le point d’abandonner le projet… Quand Van Damme, voyant sa chance lui filer sous le nez, le convainc de le laisser retourner lui-même quelques scènes. Également de retravailler le montage, alors même qu’il ne justifie d’aucune expérience.

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Jean-Claude, l’inespéré

On a failli frôler le nanar. Pourtant, Van Damme tient bon et choisit de mettre l’accent sur l’aspect spectaculaire du film. Sur les coups pendant les combats notamment. Il mise ainsi sur les doubles prises et les ralentis… Et parvient finalement à rendre une copie correcte à la Cannon, qui accepte de distribuer BLOODSPORT en vidéo. C’est là qu’intervient le second miracle. En effet, le film est un tel succès que la société de production est sommée de le sortir sur grand écran. On aura beau attribuer un Razzie Award de la pire révélation de l’année à Jean-Claude Van Damme, il n’en devint pas moins une immense star en à peine quelques mois.

Et pour cause. Culte malgré ses 35 ans, BLOODSPORT témoigne, aujourd’hui encore, du charisme inaltérable de Jean-Claude Van Damme. Le bougre a déjà dans le regard ce brin de malice caractéristique, que l’âge ne lui a jamais volé. Cet air de sale gosse sûr de lui, assuré de tout péter, à n’en jamais douter. Un sourire au coin des lèvres, on a irrésistiblement envie de le voir triompher. D’autant que, bien que le film en fasse un peu trop sur cet aspect, nous avons tout le loisir d’admirer son impressionnante musculature et ses capacités physiques remarquables – grand écart facial à l’appui.

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Histoire(s) vraie(s)

Enfin, n’oublions pas que BLOODSPORT retrace l’histoire vraie de Franck Dux, un Canadien devenu le premier non-asiatique à remporter un kumite à Hong-Kong. À savoir, un tournoi d’arts martiaux tenu secret, car tous les coups y sont permis. Bien que de nos jours, le véritable Franck Dux soit soupçonné d’être un affabulateur, le parallèle avec le début de carrière fulgurant de Jean-Claude Van Damme paraît évident. Devenu Français immigré aux États-Unis dans le film, le Franck Dux de BLOODSPORT pourrait bel et bien s’appeler en réalité Jean-Claude.

Car le récit de ce Belge parti à Los Angeles, avec rien d’autre que la foi en son talent et l’envie d’en découdre dans ses bagages, sonne un peu comme la destinée de ce Dux. De ces légendes qui suscitent peut-être un peu trop facilement l’admiration… Mais qui nous donnent, finalement, toujours envie d’y croire. Van Damme, c’est tout de même ce mec parti de la banlieue de Bruxelles et parvenu à conquérir Hollywood à grand coups de pied circulaires méchamment stylés. Et c’est aussi ça, BLOODSPORT. L’histoire de l’outsider que personne n’attendait, et qu’on adore aduler.

Lily Nelson

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