Après une première saison plutôt efficace qui offrait une bonne alternative à un The Walking Dead de plus en plus moue, Z NATION, diffusée par SyFy aux États-Unis (en France sur Ciné + Frisson), revient dézinguer du zombie pour une deuxième saison (en DVD et Blu-ray ce 23 mars). Rallongée de deux épisodes supplémentaires (désormais 15), cette saison 2 reprend là où on avait laissé notre groupe de survivants. Murphy s’est échappé, son corps a même muté (il est désormais bleu) et il parvient désormais à contrôler mentalement les morts vivants. Le reste de la troupe parvenant, assez miraculeusement, à échapper à une explosion nucléaire aux alentours (final de la saison 1), l’objectif reste alors le même : retrouver Murphy, seul homme ayant survécu à une morsure de zombie, et l’amener dans un autre laboratoire pour fabriquer un remède à partir de son sang et ainsi sauver l’humanité.
Autant dire d’entrée que les scénaristes ne se sont pas particulièrement foulés pour redémarrer cette nouvelle saison de Z NATION. Citizen Z (DJ Qualls), bien que beaucoup moins présent (on l’oubliera même totalement parfois) donne ses nouvelles indications de manière improvisée et voilà à nouveau réunis nos différents protagonistes. La série se traîne difficilement durant ses deux premiers épisodes qui peinent à retrouver le rythme adéquat. Mais passée cette étape, la machine reprend avec les mêmes ingrédients qui avaient fait l’intérêt de Z NATION. Mieux encore, l’aspect série B, marque de fabrique de la production The Asylum, s’efface et laisse place à de vraies idées de réalisation, de plus en plus maîtrisée.
Au cours de cette saison 2, Z NATION joue des codes et des genres, et ose prendre des risques dans la composition de certains épisodes. Ainsi, bien qu’on trouvera à redire sur le résultat final, l’épisode 2, construit en une immense scène d’action mêlant traque et fusillade entre différents groupes (nos (anti)héros faces à des mercenaires décidés à ramener Murphy pour toucher une prime) s’avère respectable dans ses intentions. Laissant de côté (presque) toute réflexion sur les personnages, cet épisode marque par son audace. La suite redevenant plus « classique » dans sa conception, on se laisse porté par la variété des propositions scénaristiques. On trouve ainsi dans cette saison 2 de Z NATION un « épisode poursuite » qui fait directement référence à Mad Max. Un autre centré sur l’enquête d’un meurtre à la manière de Cluedo. Sans oublier la présence d’extraterrestres ou d’un cartel mexicain. Car Z NATION reste bien sûr toujours aussi délirante et bourrin, mais apparaît surtout moins cheap à l’image. Chaque épisode dispose en effet des moyens nécessaires pour trouver sa propre personnalité. Ceci permettant d’enrichir l’univers de la série qui ne se compose plus uniquement de simples zombies. Au programme on croisera notamment des zombies mutants, des zombies bio (mutés avec des plantes), des moutons zombies, un George R.R Martin zombie et même un nouveau bébé zombie des plus angoissants !
« Z NATION reste bien sûr toujours aussi délirante et bourrin, mais apparaît surtout moins cheap«
Derrière ce joyeux bordel qu’est Z NATION, on n’oubliera pas de s’attarder sur les protagonistes. Ou plutôt sur l’un d’entre eux. Car si Murphy était déjà celui qui portait la série durant la première saison, il prend là une place de plus en plus importante et intéressante. Restant le même, désinvolte et lâche, Murphy n’est pas moins conscient de ce qui l’entoure et se questionne sur sa nature. Ayant une sérieuse difficulté à faire confiance à qui que ce soit d’humain depuis les événements survenus à la fin de la saison 1, il n’hésitera pas à se réfugier, un temps, du côté zombie, et restera tiraillé jusqu’au bout entre les deux bords. Interprété par le toujours très charismatique Keith Allan, Murphy prend là une tout autre dimension et surélève ainsi la série. Celle-ci, bien que trouvant des longueurs par son nouveau format de 15 épisodes, et laissant avec le regret de ne pas voir développer davantage de profondeur chez certains personnages – Citizen Z n’apparaît que trop rarement, Doc se contente de la touche comique, Warren et Addy mènent simplement le groupe -, est tout de même particulièrement appréciable car emmenée par la même folie totalement décomplexée. Z NATION reste sanglant et mortellement jouissif.
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