[critique série] Hard – Saison 1

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A 40 ans, Sophie, brutalement veuve, hérite de la boîte de son mari. Elle croyait qu’il faisait du fret sur Internet. Elle découvre qu’il dirigeait une société de production de films porno. Bien qu’horrifiée par cet univers, Sophie s’éprend de Roy Lapoutre, une star du X. Va-t-elle tenter cette histoire impossible ? Va-t-elle assumer la casquette de productrice de films X face à ses enfants ados et à son entourage petit-bourgeois ? Heureusement, ses copines s’en mêlent. Et là, ça devient franchement pire…

Note de l’Auteur

[rating:9/10]


Saison : 1
Nombre d’épisodes : 6
Format : 26 minutes
Date de 1ère diffusion FR : 9 mai 2008 (Canal+)
Création : Cathy Verney
Avec Natacha Lindinger, Francois Vincentelli, Michèle Moretti

Bande-annonce :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=TIhXr0-xvUU[/youtube]

Canal + est sans cesse à la recherche de nouveaux talents comme le démontre le rendez-vous annuel « La Nouvelle Trilogie ». A cette occasion, des auteurs peuvent développer leur premier projet de fiction télévisuelle. Ainsi, chaque année, trois séries TV se voient offrir une diffusion sur Canal +. En 2008, l’un de ces trois élus fut Hard, écrit par Cathy Verney, dont le succès est immédiat. C’est au point que la seconde saison sera écrite dans le cadre de la 6ème édition de ce rendez-vous. C’était donc tout naturellement que le Forum des Images avait tenu à mettre en avant cette série de qualité dans le cadre du festival Série Mania Saison 2 en avril dernier.

Le pitch accroche et le premier épisode nous charme définitivement. Aucun doute, cette série semble prometteuse et chaque épisode ne fait que confirmer notre plaisir. Un plaisir qui n’est pas directement lié au thème même du porno, car il n’est ici que pour alimenter la série de scènes humoristiques et de situations improbables. Le porno est plutôt évoqué à la manière d’un film érotique qu’on décrirait simplement. Impossible pour moi de ne pas citer cette consigne récurrente du réalisateur à ses hardeuses : « Pipe, levrette, spoon, spoon anal, et on fait l’éjac à part en fin de journée ». Le comique de répétition ainsi que la rapidité et la monotonie avec lesquelles il prononce cette phrase sont ici savoureux et permettent, grâce au regard de Sophie qui découvre ce milieu, d’installer une distance minutieusement calculée entre le porno et la caricature.

Toute la série est concentrée autour de Sophie. Elle découvre le monde du porno, réorganise la société, doit gérer sa vie de famille depuis le décès de son mari, et enfin doit se réapproprier une vie personnelle. L’intrigue amoureuse que mène Sophie avec Roy La Poutre n’est ni ennuyante ni trop mélodramatique. Encore une fois, le ton juste est trouvé. Toutes ces situations permettent aux acteurs d’exprimer leur talent qui explose littéralement à l’écran lors de certaines scènes particulièrement exquises. Les dialogues sont fins, tordants, rythmés par de rapides et délicieuses joutes. Denis Podalydès y fera même une apparition, dans son propre rôle. A la demande de Sophie, il devra enseigner « l’art du comédien » aux hardeurs, à la manière « comédie française ». Cette rencontre, inimaginable, exacerbe les particularités de ces deux mondes que tout oppose.

[pullquote]Aucun doute, cette série semble prometteuse, et chaque épisode ne fait que confirmer notre plaisir.[/pullquote]

Il y a une véritable recherche dans l’écriture de cette série et la direction d’acteurs y est parfaitement orchestrée. Pour ne pas gâcher le plaisir, les plans savent s’attarder, lorsqu’il le faut, sur les regards de certains acteurs (je fais référence principalement à Natacha Lindinger et François Vincentelli) qui, dès lors, nous charment aussi. Hard est enfin une série française qui soit un réel plaisir à suivre.

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