Lorsqu’un agent secret britannique démissionne, il est enlevé par un mystérieux groupe, et retenu prisonnier dans « le Village », un endroit d’où on ne peut sortir, et où on a pour seul nom un numéro. N° 6 n’a que deux solutions pour quitter « le Village » : avouer le motif de sa démission, ou trouver un moyen de s’échapper…
Note de l’Auteur
[rating:4/10]
• Saison : 1
• Nombre d’épisodes : 6
• Format : 50 minutes
• Date de 1ère diffusion FR : 15 février 2010
• Création : Nick Hurran, Jon Jones
• Avec Jim Caviezel, Ian McKellen, Hayley Atwell
• Bande-Annonce : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xc7ief_le-prisonnier-2009-bande-annonce_creation[/dailymotion]
Ceux qui ont déjà posé les yeux sur la version originale du Prisonnier se souviennent sans doute d’une série assez particulière bénéficiant d’une ambiance énigmatique et d’une énigme bien ficelée. Chaque nouvel épisode était un petit bonheur en soi qui nous faisait voyager dans un univers étrange susceptible de ravir les aficionados des thrillers. C’est donc tout naturellement que Le Prisonnier version 1968 fut et est toujours considéré comme un chef-d’œuvre. Fort de cette évidence qui plane au-dessus de nos têtes, les réalisateurs Nick Hurran et Jon Jones, sans doute à cours de réelles idées qui valent la peine d’être exploitées, décidèrent de ré-exploiter ce filon pour nous le resservir 30 ans après. Malheureusement, le résultat n’est pas à la hauteur de nos espérances et ce remake nous prouve que l’adage « c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes » n’est pas un gage de qualité à tous les coups.
Reprenant exactement la même histoire que son grand frère, Le Prisonnier version 2009 n’a donc rien de nouveau à nous proposer de ce côté-là. Nous nous retrouvons face à une intrigue au bord de la paranoïa qui n’est pas sans rappeler le dernier Scorsese : Shutter Island. Les néophytes y trouveront certainement deux ou trois aspects intéressant et les fans de la première heure ne pourront s’empêcher de comparer les deux versions, regrettant pour le coup le douce époque des années 60/70. Ce n’est donc pas du côté de l’histoire qu’il faut se pencher.
L’atout principal du Prisonnier est avant-tout son casting : quelle joie de voir s’affronter dans des joutes verbales deux pointures du cinéma comme Jim Caviezel et Ian McKellen. Les petits plaisantins ne tardèrent pas à évoquer que Jésus et Gandalf se retrouvaient dans une seule et même série et que le choc promettait d’être titanesque mais il s’agit vraiment du principal atout de cette série. Chacun joue son rôle avec habileté et c’est à travers leur regard et leur psychologie que Le Prisonnier puise sa principale force. Sans eux, la série aurait été à oublier le plus vite possible. Avec eux et le magnétisme qui les survole (quel bonheur d’écouter la voix so-british de Ian McKellen !), la série gagne en crédibilité.
Malheureusement, là où le bât blesse c’est dans la conclusion du sixième et dernier épisode. L’intrigue qui avait retenue notre attention durant cinq épisodes se voit accréditer d’un dénouement qui tombe comme un cheveu sur la soupe et qui nous laisse dubitatif. Une étrange impression de bâclage se dégage et l’arrivée du générique de fin accroît ce sentiment d’avoir été arnaqué sur la ligne d’arrivée. Dommage.
Au final, ce Prisonnier version 2009 n’est pas une mauvaise série en soi, il s’agit même d’une série qui se laissera regarder d’autant plus qu’elle est très courte (seulement 6 épisodes) mais, disséminées ici et là, de nombreuses fautes de goût (lors du premier épisode, Jim Caviezel change 4 fois de couleur de chemise sans que cela ne soit cohérent avec quoi que ce soit) viendront tâcher un ensemble qui avait tout pour nous tenir en haleine mais qui s’écroule dans la dernière ligne droite. Une série honnête que l’on oubliera aussitôt le générique de fin du dernier épisode déclenché.