Pour ce troisième jour de notre Calendrier de l’Avent, on part à la rencontre d’un monstre grincheux à poils verts…
L’Antéchrist à la fourrure verte est devenu au fil des années plus célèbre que son compère européen, le Krampus. Adapté d’un roman américain, LE GRINCH se sert de la magie de Noël pour livrer un captivant message autour de la différence.
« Tous les hivers, la cité magique de Chouville se fait belle pour ses fêtes préférées. Tout le monde se réjouit, sauf le Grinch : cette année, il a un plan pour empêcher Noël d’arriver. » Quoi de mieux qu’un narrateur omniscient (Anthony Hopkins en VO) pour présenter aux spectateurs de l’an 2000, le nouveau film du cinéaste Ron Howard rendu célèbre par Appollo 13 quelques années auparavant (1995).
Tiré du livre Le Grincheux qui voulait gâcher Noël de Dr. Seuss, LE GRINCH propose de découvrir un conte de Noël en introduisant involontairement dans l’imaginaire collectif, un nouveau « monstre » de cinéma. Pas de Gremlins, King Kong, ou encore Tyrannosaure, cette-fois le public fait la connaissance d’un étrange croque-mitaine à poils verts qui déteste les cadeaux et les fêtes de fin d’années. Ses longs doigts poilus ne sont pas sans rappeler ceux de l’homme pâle qui terrorisera plus tard toute une génération de Le Labyrinthe de Pan (2006) de Guillermo del Toro. Exilé dans la montagne avec son chien Max depuis son adolescence, le Grinch se révèle beaucoup moins démoniaque que ses prédécesseurs. Il ne hait pas Noël, il hait l’hypocrite message qu’il l’entoure.
Qui n’a pas craqué devant la petite bouille verte et joufflue du bébé Grinch ? Tout comme des millions de fans se sont épris de Baby Yoda dans la série The Mandalorian (2019-), les spectateurs du film estampillé Universal Pictures ont directement accrochés à l’histoire de cette petite créature poilue. Déposé au pied d’une porte, l’enfant d’abord sujet de discussion attendrissant devient vite sujet de moqueries. Les Choux ont peur de la différence. Un étonnant clin d’œil à la société du XXe siècle qui navigue au quotidien entre progrès et déchéance sur cette question de la peur de l’autre. C’est ainsi que Ron Howard détourne le simple conte de Noël habituel pour en faire un manifeste d’acceptation et de bienveillance au travers du personnage de Cindy Lou Chou. Important est-il aussi de souligner un détail, le Grinch est adopté par deux vieilles dames. Un couple homosexuel qui s’inscrit de manière homogène dans le film, une révolution encore difficilement atteinte à l’heure actuelle au cinéma. Un autre clin d’œil à l’ouverture d’esprit.
LE GRINCH est de retour pour gâcher Noël – Critique
Outre les guirlandes, les cadeaux et la neige, LE GRINCH permet ainsi de rêver à un monde plus paisible et respectueux. Effraye et fais rêver les plus jeunes, interroge les adultes et rassemble les familles autour d’un énième Christmas Blockbuster. Jim Carrey y incarne probablement un de ses meilleurs rôles et offre au public un fabuleux divertissement. En 2018, dix-huit ans après la version de Ron Howard, c’est Yarrow Cheney (Comme des bêtes) et Scott Mosier qui redonnent vie au Grinch sous une nouvelle forme, puisqu’il s’agit cette fois d’un film d’animation 3D. Quoi qu’il en soit, Noël approche. Et en ces temps compliqués où résonne un climat de haine envers la différence, rien de mieux qu’un monstre vert, que dis-je, un Chou pour nous rappeler les valeurs essentielle des fêtes : l’amour et l’amitié.
Robin
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• Réalisation : Ron Howard
• Casting : Jim Carrey , Taylor Momsen
• Date de sortie (France) : 06 décembre 2000
• Durée : 1h 44min
• Genre : Comédie, Famille, Fantastique • Nationalité: Etats-Unis