Ils sont de retours. Les « Horsemen » – maîtres de l’illusion – nous invitent une nouvelle fois dans un gigantesque numéro, orchestré cette fois-ci par l’américain John M. Chu. Exit les prestidigitateurs extravagants aux baroques gilets du grand cabaret, faites plutôt connaissance avec la séduisante brochette de starlettes hollywoodiennes dans ce second opus, encore plus fade que le premier volet. Et comme toute suite qui se respecte, tout est plus grand, plus beau, plus hypocritement complexe… Plus démesuré.
Il n’en demeure pas moins que son prédécesseur avait – reconnaissons-le – le mérite d’apporter un nouvel univers au monde joyeux des blockbusters standardisés où spécialement, l’épuisement des licences atteint des sommets (pour en savoir plus, on vous conseille l’analyse d’Arkham sur le sujet, ici). Bien que très moyen et très imparfait, Insaisissables, premier du nom, jouait sur un registre orienté « divertissement fun et friendly », plutôt acceptable. Très influencé par l’habile Prestige de Christopher Nolan, la « saga » Insaisissables (car oui, un troisième épisode est prévu pour 2018) aborde la même mécanique de l’enchantement, de son amorce à la fameuse étape finale censée créer la stupéfaction. Mais dans INSAISISSABLES 2, tout paraît factice du début à la fin et on s’interroge : où est donc passé « le prestige » ?
Par sa scène d’ouverture putassière et déjà vue, le ton noirci de l’intrigue est donné alors que le trop plein de sérieux et de premier degré montre progressivement le bout de son nez. Après un rapide résumé de l’épisode 1, nous nous lançons dans la chasse des cavaliers et les temps ont bien changés. INSAISISSABLES 2 va, en effet, se donner un air grave, noir et se voir trop grand pour des enjeux aussi banals que dénués de tout intérêt. Et lorsque l’intrigue commence doucement à s’installer, le métrage déroule péniblement son scénario, accumulant les incohérences presque instantanément désamorcées par de très sérieux « It’s magic ». A la manière d’un mauvais magicien, la solidité de cette aventure disparaît derrière un rideau de fumée dont l’épaisseur est à la hauteur des grotesques ficelles du script. De par son écriture caricaturale, INSAISISSABLES 2 en devient pénible et aucunement attrayant, voire terriblement prévisible.
« À la manière d’un mauvais magicien, la solidité de cette aventure disparaît derrière un rideau de fumée dont l’épaisseur est à la hauteur des grotesques ficelles du script. »
Dans INSAISISSABLES 2, vous aurez droit à d’autres leçons de magie. Sans direction d’acteurs, nos comédiens préférés semblent avoir perdu leurs talents et tout sens de la justesse. Sans oublier le cabotinage intempestif de Daniel Radcliffe, nous sommes également frappé et fait prisonniers du double maléfique insupportable de Woody Harrelson. Michael Caine, Mark Ruffalo et Jesse Einseberg déçoivent quant à eux compte tenu des très belles compositions qu’ils nous ont offertes dernièrement dans Youth, Foxcatcher ou Café Society. Aussi, la mise en scène de John M. Chu est plus ronflante que classieuse. C’est notamment dans une scène interminable d’une fouille aux corps, que les intentions et maladresses du réalisateur sont les plus visibles. Le metteur en scène pensait sans doute tenir ici une séquence digne des plus grands films d’espionnage, il n’obtient qu’un effet d’esbroufe parfaitement oubliable. Ni maîtrisé, ni efficace, INSAISISSABLES 2 ne joue pas de nos sens pour provoquer en nous la surprise et l’exaltation. Au contraire, c’est au motif d’une intrigue ne se refusant rien et d’une réalisation brouillonne, que le métrage perd en vigueur. L’espoir d’y trouver un divertissement de qualité est rapidement avorté. En fin de compte, ne cherchez pas le lapin, il sera exactement là ou vous l’attendrez.
Sofiane
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