Hello Papagenya, tu es bella comme la papaya !
Banana, pasteka et autres balbutiements de nos petits hommes jaunes favoris sont enfin dans nos salles. Il est vrai que de voir arriver sur le devant de la scène des personnages initialement prévus pour être au second plan est loin d’être étonnant ces dernières années (on pense notamment aux Pingouins de Madagascar), mais les petits protégés du grand méchant Gru frappent ici un grand coup. Depuis 2010 et la sortie de Moi, moche et méchant où les Minions nous avaient conquis par leurs gags hilarants, le succès phénoménal de ces petits monstres garantissait l’exploitation de la franchise à part entière. Construit comme un préquel des deux premiers films, LES MINIONS nous emmène vivre les aventures de Kevin, Stuart et Bob à la recherche du plus grand méchant du monde. Et le film donne le ton dès le générique d’Universal Pictures : les spectateurs auront droit à leur dose de came, à base de gags, de petits hommes trognons, et de phrases incompréhensibles mais dont les possibilités de gag si on tend l’oreille sont drôlissimes. Mais est-ce qu’à l’instar des Pingouins de Madagascar, ce spin off tant attendu ne desservirait-il pas les Minions?
Les premières minutes du film (à mon sens les plus drôles également) sont un bijou de comédie, de références historiques réelles (Napoléon) aux références culturelles universelles (Dracula, le yéti), les minions se baladent d’époque en époque à la recherche de leur maître suprême. Mais les siècles passent et les méchants malfaisants se font rares et obligent les minions à se regrouper dans une grotte, retirés du monde. Peu à peu, le manque de projets démoniaques les enfoncent inexorablement dans la dépression. Le scénario prend alors comme prétexte cette dépendance pour sortir 3 de ces « héros » emblématiques. L’idée de Vilain Con, référence aux comic-con et à l’engouement des fans de s’y rendre, est géniale et permet une transition assez réussie entre les deux parties du film.
L’arrivée de la charismatique Scarlett Overkill (Sandra Bullock en VO, Marion Cotillard en VF) permet également à l’intrigue de s’installer et marque malheureusement le premier essoufflement du film. On pourrait reprocher au réalisateur de ne pas avoir su trancher totalement avec les deux premiers volets, laissant par moments nos petits favoris redevenir spectateurs d’une histoire qui les dépasse (ce qui est parfois mis à profit de bons gags) et laisse un scénario finalement pas si éloigné d’un Moi, moche et méchant 3. Outre cet essoufflement, l’histoire prend place dans le Londres des années 60, et tous nous y transporte que ce soit par des références visuelles, musicales (The Doors, The Beatles, The Who, …) ou par l’esthétique globale du film.
Un spin-off réussi, très drôle et divertissant, dans la lignée des cartoons.
LES MINIONS n’a pas vocation à être un film visuellement parfait, contrairement aux dernières production Disney / Pixar / Dreamworks, toujours à la recherche du plus technique (parfois au détriment du film comme pour En Route!), LES MINIONS reste néanmoins un joli film, haut en couleurs. Les studios Illumination Entertainment proposent ici un film plus proche des cartoons et de leur aspect plus pauvre, reposant sur des enchaînements de gags issus de situations ou des personnages. Et c’est bien la que le film réussit à convaincre: la réussite totale de gags (presque) muets, du burlesque aux mots compréhensibles hilarants, LES MINIONS est drôle, et c’est justement ce qu’on lui demandait d’être, non ?