Photo du film DROP GAME
Crédits : Universal Studios

Let’s play a DROP GAME, play a Phone Game – Critique

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2.5
BOF

Semblable au Phone Game de Joel Schumacher, DROP GAME n’arrive jamais à égaler l’écriture de son aîné. Lissé et sans âme, malgré quelques fulgurances de mise en scène, le film de Christopher Landon ne parvient malheureusement pas à exploiter son concept, pourtant prometteur.

Ça ressemble un peu à Phone Game quand même

Bon entertainer du genre horrifique, Christopher Landon a su nous livrer l’un des Paranormal Activity (The Marked ones) les plus divertissants – un miracle au sein de cette saga – et a même soufflé un vent de fraîcheur sur le slasher en 2017 et 2019 avec Happy Birthdead et sa suite. Toutefois, ces derniers temps, le petit protégé des écuries Blumhouse s’est un peu reposé sur ses lauriers avec We have a Ghost, une comédie horrifique Netflix dans la lignée des Happy Birthdead, sans grand intérêt. On attendait donc son retour au cinéma avec DROP GAME dans une indifférence mitigée. Peut-être signerait-il un nouveau divertissement honorable ou, au contraire, continuerait-il de se perdre dans des concepts déjà éculés, sans réellement renouveler la formule.

Là où Happy Birthdead collait le procédé de boucle temporelle à un slasher, DROP GAME, lui, entend moderniser un concept à la Phone Game, thriller sorti en 2002, réalisé par Joel Schumacher et scénarisé par Larry Cohen. Et, en effet, Landon se distingue comme la personne toute désignée pour le job. Puisque son cinéma détient des aspects divertissants et une légère dimension high-concept proches de l’écriture de Cohen. Malgré tout, la légende prétend que DROP GAME serait une idée originale du producteur Cameron Fuller et de l’acteur Sam Lerner, qui auraient reçu des contenus inquiétants par l’application AirDrop, au cours d’un repas au restaurant.

Ça ressemble beaucoup à Phone Game en fait

Avérée ou non, l’anecdote donne lieu à ce scénario où une jeune mère veuve se voit harcelée par drops, tout au long d’un rendez-vous galant dans un restaurant chic de Chicago. Comme dans Phone Game, le film se déroule dans une unité de temps et de lieu unique – l’heure du coup de fil quotidien et la cabine téléphonique pour Phone Game, contre la soirée du date et le restaurant pour DROP GAME. Et comme dans Phone Game, le téléphone va servir d’interface entre le harceleur et sa victime, sans qu’elle ne puisse prévenir ni les secours, ni les autres protagonistes du huis clos. Le but ? Éliminer le prétendant de la jeune veuve à des fins politiques et lui faire porter le chapeau.

Or, de son concept amusant, DROP GAME s’embarrasse très vite. Là où Phone Game créait un dialogue haletant entre le harceleur et la victime dans un espace où la discussion téléphonique se voulait somme toute logique, ici, le contexte du date rend les échanges de messages intempestifs hautement improbables. D’autant plus que Violet, la protagoniste incarnée par Meghann Fahy – vue notamment dans White Lotus – n’a de cesse de s’absenter de la table pour tenter différentes tactiques de défense. De même, le contenu textuel des messages affichés continuellement à l’écran devient peu à peu anti-cinématographique et contribue à rendre ce huis clos plus ennuyeux que palpitant.

Mais c’est pas aussi fun que Phone Game

Néanmoins, on ne peut s’empêcher de reconnaître à Christopher Landon un certain talent de mise en scène. DROP GAME contient effectivement quelques bonnes idées, notamment dans ses champs et contrechamps, qui jonglent avec le point de vue des personnages debout, et de ceux assis à table. De même que l’arrivée de la protagoniste sur les lieux, filmée d’en haut et écrasée par le décor, prédit le piège qui va bientôt se refermer sur elle. Cette mise en abîme du restaurant panoramique prépare également au climax du film, qui culmine avec une chute spectaculaire de plusieurs étages.

Cependant, le réalisateur semble conscient de la faiblesse du scénario de Jillian Jacobs et Chris Roach, puisqu’il va user et abuser d’effets de mise en scène pour en combler le vide. Et ce, de manière pas toujours justifiée, ni signifiante. Par ailleurs, l’écriture ne prend aucun risque et il en ressort un film de pur divertissement, bien inoffensif, où tout converge à une happy end évidente, sans que le spectateur n’ait jamais craint pour la survie d’aucun des principaux protagonistes. DROP GAME manque effectivement de saveur et il aurait peut-être fallu une pointe d’audace pour l’épicer et lui donner un léger goût de série B.

Lilyy NELSON

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