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© 2020 Netflix

LA PLATEFORME, une faim inassouvie – Critique

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Avec ce survival politisé et sanglant, Netflix reste dans l’air du temps et affirme ses envies de proposer un catalogue éclectique, naviguant entre les genres. Sous ses faux airs de Black Mirror, La Plateforme, convainc de par sa capacité à divertir, même si la finalité laisse un arrière goût de frustration.

Tout commence dans une cellule. Goreng, jeune trentenaire, se réveille et ne dispose que de peu d’informations quant au lieu dans lequel il se trouve. La première demi-heure est habilement pensée : en utilisant la double-énonciation, Galder Gaztelu-Urrutia, metteur en scène néophyte, distille les informations et joue avec les nerfs du spectateur. L’échange entre les personnages permet de formuler toutes les interrogations que suscite ce lieu, sorte d’immense tour dans laquelle descend d’étage en étage une immense plate-forme de nourriture. Si les occupants des premiers étages sont rapidement rassasiés, il n’en sera bien sûr pas de même pour ceux qui occupent les tréfonds de ce labyrinthe dystopique. Forcés de céder au cannibalisme, les plus démunis s’entretuent dans une quête abjecte vers la survie et la liberté.

Pour expliquer ces enjeux, Gaztelu-Urrutia a eu la bonne idée de confronter deux entités opposées : l’opposition entre Goreng et Trimagasi donne lieu à des dialogues percutants qui renseignent sur les différentes problématiques du film sans basculer dans la didactique. C’est au contact du vieil homme, expérimenté et manipulateur, que Goreng apprend les règles imposées par ce microcosme dystopique. L’exposition est brève et efficace : le danger peut survenir de n’importe quel endroit et peut arborer différents visages. D’une éventuelle calcination à la possibilité d’être dévoré par son partenaire de cellule, Goreng développe rapidement les réflexes nécessaires pour tenir durant les six mois au terme desquels il obtiendra le certificat lui permettant d’acquérir le statut de citoyen.

Photo du film LA PLATEFORME
© Netflix

Les péripéties s’inscrivent dans la lignée du mécanisme exposé en préambule. Le scénario exploite à outrance les possibilités engendrés par la singularité de ce lieu et les voyages à travers les étages participent à l’étude sociale dont se revendique le metteur en scène. Pour dénoncer l’avidité et l’égoïsme, Goreng est davantage pensé comme un cavalier observateur sur un échiquier allant de case en case, tentant de lutter contre les vices de ceux qui l’entourent. Chacun des caractères qu’il rencontre sert l’argumentation et donne à voir un récit dans l’air de son temps, où les bassesses de l’Homme donnent naissance à la violence et la sauvagerie. Gaztelu-Urrutia n’hésite pas à filmer les scènes de cannibalisme sans filtre, conséquences logiques de l’ingratitude et de l’exclusivisme. Résultat du dysfonctionnement de la plateforme, les étages deviennent l’allégorie de l’opposition moderne qui nourrit les différentes strates sociales. Il y a même quelque chose de Metropolis de Fritz Lang dans la capacité qu’a le récit à illustrer la lutte des classes visuellement pour servir la dystopie argumentative.

Photo du film LA PLATEFORME
© Netflix

La structure narrative peut aussi être rapprochée d’un des meilleurs opus de La Quatrième Dimension, Cinq personnages en quête d’une sortie. Cinq amnésiques s’y débattaient dans un puits afin de connaître la raison de leur présence dans ce mystérieux endroit. Alors que la conclusion de l’épisode faisait sens et donnait à voir une morale pleine de réflexion sur la nature humaine, La Plateforme échoue à proposer une conclusion digne de ce nom à une histoire qui méritait mieux. Difficile de comprendre la situation finale d’un schéma actanciel qui se veut inutilement complexe et l’apologue perd de sa superbe dans les ultimes minutes, ne donnant pas les clés nécessaires pour se positionner.

Goreng est sûrement mort mais a-t-il accompli sa tâche ? Que symbolise finalement la panna cotta entrevue au préalable dans le récit ? Il est certain que si ce climax va nourrir la réflexion, celle-ci ne peut être alimentée du fait d’un manque d’indices préjudiciable. Un dessert amer et indigeste pour un repas plutôt savoureux et surprenant.

Emeric Lavoine

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Note des lecteurs16 Notes
Titre original : El hoyo
Réalisation : Galder Gaztelu-Urrutia
Scénario : David Desola, Pedro Rivero
Acteurs principaux : Ivan Massagué, Zorion Eguileor, Antonia San Juan
Date de sortie : 20 mars 2020
Durée : 1h34min
3
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Note finale

  1. … … … Un filme existentiel… … …

    … L’ADMINISTRATION représenté par le Gentleman au papillon qui est si soucieux et si méticuleux même pour le détail des détails et qui n’admet même pas une chevelure dans la nourriture c’est l’ARCHANGE.

    …Le personnel cuisinier c’est les ANGES qui sont soumis a la voleté du DIEU, le PARFAIT, le BON, le GENEREUX… soit disant l’ADMINISTRATION…

    … L’ACTEUR principal Goreng et la bonne DAME qui s’est pendue, sont les Ames Charitables. Le LIVRE c’est l’EVENGILE à l’ envers, puisque le Roman : Don Quichotte de la Manche de Miguel de Cervantès, parle de la bravoure fictive et du courage dans le conditionnel, par contre le LIVRE SAINT parle du concret, du dévouement et du sacrifice réel…

    … Le VIEUX au Couteau représente le DIABLE, ou l’Incarnation du Mal… même après sa mort il est resté dans la tête de Goreng comme des idées du Mal…

    … La DAME aux yeux bridés qui cherche son (Enfant imaginaire) elle présente l’Ame perdue dans son infini périple a la recherche de la Vérité … ou ELLE présente la Bonté et la Méchanceté au même temps qui est logée dans l’intérieur de chaqu’un de nous les simples mortels, puisque elle sauve et tue eu même temps…

    (L’Enfant recherché c’est la Vérité)…

    … Puis le Noir c’est le Messie qui essaie de faire sauver les gens… Celui qui a chié sur lui en lui empêchant de monter vers le haut avec la corde est une représentions des Juifs Nazarites qui ont persécuté Jésus Crist …

    …Le SAGE qui a donné conseil au Noir, représente BOUDDHA et les Religions non Monothéistes…

    … Le Bon DIEU nous a donné tout, Nourritures, Richesse, et surtout la FORCE…Sauf un bon CERVEAU et c’est a nous de trouver la partie manquante du CERVEAU. C’est à dire la SAGESSE…

    … Le filme voulait dire aussi que le Bon DIEU n’interfère ni dans nos CHOIX ni dans notre DESTIN et c’est a nous les humains de prendre l’initiative et faire le partage de sa RICHESSE équitablement ou s’entre tuer… c’est à dire la PAIX ou la GUERRE…

    … Le COUTEAU représente les Armes et le Sang.

    Aussi Couteau est auto affutable qui devient plus tranchant après chaque utilisation, c’est-à-dire la VIOLENCE avive la VIOLENCE…

    … La PETITE FILLETTE aux yeux bridés, représente l’ESPOIR – SAUVEUR qui est dans chaqu’un de NOUS les simples mortels sur cette maudite terre. C’est pour cela elle monte, je parle de la FILLETTE … tout le monde descend vers le BAS sauf ELLE, elle s’élève vers le HAUT qui signifie le CIEL…C’est-à-dire Jésus…

    … Notre bassesse présentée dans le filme par les urines et les excréments (matière fécale) et les crachats…

    … La TABLE presque vide et en désordre qui descend toujours signifie notre déclin et notre dégradation…

    … Par contre la TABLE pleine et bien garnie représente la Bonté et la Générosité du DIEU ou l’Administration

    … Le GAZ signifie la mort et 30 jours signifient l’Age où l’Existence sur la terre, 30 jours c’est l’âge complet, mais la mort peut arriver avant les 30 jours par la famine, la maladie ou être massacré pour la survie de quelqu’un d’autre…

    … Changer d’Etage signifie la REINCARNATION c’est à dire Revivre une autre Vie dans un autre LIEU, cela peut être une Vie heureuse, moins heureuse, moyenne, sous la moyenne, misérable, médiocre, atroce… selon l’étage du trou…

    … Le VENT GLACIAL ou LA CHALEUR ETOUFANTE qui se déclenche a chaque fois quand quelequ’un essaye de garder la nourriture comme une provision, signifie que L’ADMINISTRATION n’admet pas que ses LOIS soient transgressées, mais ELLE n’intervienne pas dans les massacres, puisque cela ne faisait pas partie de ses LOIS…

    … LES ESCARGOTS, signifie, Egocentrisme, l’Egoïsme, l’Individualisme et Autolâtrie … puisque l’Escargot est toujours enfermé dans sa coquille…

    Enfin ce n’est pas par hasard si le dernier étage au fond du trou porte le numéro 333, les trois TROIS, car le numéro 3 à une signification, c’est la TRINITÉ :

    le PERE, le FILS et le SAINT -ESPRIT.

    Pourquoi trois trois 3 3 3, et pas un seul trois 3? C’est pour mettre l’accent sur le numéro TROIS, c’est à dire la TRINITÉ…

    … Aussi étage 3 3 3 représente l’Entre-Vie … c’est à dire entre la Vie sur la terre et la Vie de l’au-delà, c’est pour celà quand le Noir a gardé la TARTE n’a rien passé, ni le froid glacial, ni la chaleur étouffante habituel, qui se déclenche a chaque fois quand quelqu’… L’Étage 3 3 3 est un autre monde ni celui de la terre ni celui de la vie éternelle, c’est pour cela d’ailleurs la PETITE FILLETTE aux yeux bridés est cachée… c’est a dire Jésus dans Entre-Monde en attendant le moment pour surgir de nouveau et remonter a la surface pour faire régner la Paix et la Justice.

    … La TABLE a continue sa descente vers un Monde souterrain, vers un Monde méconnaissable et inconnu, qui signifie d’autres Mondes plus mystérieux et plus noirs.

    … La fin du filme subite et vague, c’est pour dire, on ne sait pas ce qui va arriver ensuite au fond du trou et on ne sait pas ce qui va arriver après la remonté de la PETITE FILLETTE, représentation de la Résurrection de Jésus Christ quand il va remonter pour faire régner la Paix, car ce serai la PAIX ÉTERNELLE, c’est à dire la FIN du MONDE ou le JOUR DU JUGEMENT.

    … Enfin Le Bon-DIEU-Administration, est hors connexion… Il laisse les Massacres et Atrocités se poursuivent, sans intervenir d’un Iota… Lui a accompli sa mission, c’est a nous de faire autant…

    … Quelques point essentiels dans le filme:

    … La violence avive la violence.

    …C’est descendre pour remonter.

    … La solution est là chez nous sur la terre,

    … La solution ne tombe pas du ciel.

    … Pas de miracles, pas d’intervention divine.

    … C’est ici dans ce bas monde ou se trouve la solution,

    … NOUS les simples mortels, même sur le fumier on peut pousser des ROSES…

  2. Voilà ce que j’ai compris de la fin du film attention SPOILER ne pas lire si vous n’avez pas vu le film :
    – Le héros meurt à la fin
    – Le héros a des hallucinations à la fin
    – L’enfant n’existe que dans son imagination
    – la panacotta monte tout en haut de l’immeuble par la plateforme
    – les cuisiniers le récupèrent et se font gronder par le chef qui pense qu’il n’a pas été mangé parce qu’un cheveu y est tombé.
    Qu’en pensez-vous ? Comment comprendre quelle sens donnée à cette fin ?

    1. Bonjour, c’est effectivement ce que nous pensons finalement : le flashforward vers le milieu du film atteste de cet hypothèse, mais par conséquent, quel serait le rôle du plan final et de l’enfant ? Dommage que l’épilogue soit trop abrupte, car le film joue pleinement son rôle de dystopie divertissante aux thématiques actuels.