Photo du film WOLF MAN
Crédits : Universal Studios

WOLF MAN, promenons-nous dans les bois (et la mièvrerie) – Critique

Rejoignez-nous sur Letterboxd !Rejoignez-nous sur Bluesky !
Note des lecteurs1 Note
3
Bof

Remake du Loup-Garou de 1941, WOLF MAN tente de réinterpréter le mythe originel. Malheureusement, à trop vouloir s’épancher sur son drame familial, il se perd dans une mélancolie sirupeuse, emplie de bons sentiments, et en oublie de rendre son monstre menaçant.

Ce remake qu’on n’attendait plus

Dans les cartons d’Universal depuis l’abominable projet du Dark Universe, univers partagé censé rassembler tous les Universal Monsters des années 30 à 50, le remake du Loup-Garou de 1941 s’est longtemps perdu en développement. Notamment en raison de l’abandon progressif du Dark Universe, lourdement ébranlé par l’échec critique et commercial de La Momie d’Alex Kurtzman, avec Tom Cruise dans le rôle principal en 2017. On ne verra donc pas ces momies, vampires et autres monstres de Frankenstein, hanter nos salles de cinéma sous la domination du Docteur Jekyll (oui, oui), comme prévu au lancement du projet. Cependant, quelques productions, récupérées par d’autres studios, semblent tout de même émerger de ce marasme. 

Cette année devrait notamment voir apparaître une nouvelle Fiancée de Frankenstein, réalisée par Maggie Gyllenhaal, sous le titre de The Bride. En attendant, la société Blumhouse, toujours à l’affût de la moindre licence à recycler pour les nouvelles générations, a jeté son dévolu sur ce fameux remake du Loup-Garou de George Waggner, afin de nous offrir WOLF MAN, avec Leigh Whannell à la réalisation. Ancien acolyte de James Wan sur Saw et Insidious, le cinéaste nous avait déjà gratifié d’une réinterprétation plutôt réussie de L’Homme invisible, avec Invisible Man en 2020. Le choix s’avérait donc plus que justifié.

Papa loup et son rejeton

Parmi les instigateurs de ce projet de remake, Ryan Gosling, toujours crédité à la production, était pressenti à l’origine pour le rôle-titre, avant de se retirer définitivement fin 2023. Il est remplacé par Christopher Abbott, brun aux traits plus ronds, et plus conforme à l’imagerie populaire dégagée par le loup-garou. Un regret, dans la mesure où WOLF MAN se complaît ainsi dans un imaginaire pré-établi, là où Gosling aurait constitué un choix plus audacieux. D’autant plus que dans ce rôle de père de famille mièvre, construit en opposition avec son propre géniteur, Abbott paraît tantôt agaçant, tantôt ridicule.

Car le film s’effondre sous une avalanche de bons sentiments entre ce père et sa fille, appuyés à grands renforts de mièvrerie, jusqu’à manquer de subtilité. De l’original de 1941, on ne conserve finalement que la bête, puisque WOLF MAN nous emmène dans les montagnes hostiles de l’Oregon, où père, femme et enfant reviennent au domicile du grand-père récemment disparu, après des années d’absence. Le propos sur l’amour filial, inéluctable malgré une violence masculine imposée par la figure du loup-garou, ne manquait certes pas d’intérêt. Malheureusement, la métaphore s’avère plus que bancale. 

Un monstre bien inoffensif

En effet, bien que le film tente d’appuyer son propos par la lycanthropie1Lycanthropie désigne la transformation d’un homme en loup. (Source : Wikipédia), transmise du père au fils à l’instar de son éducation autoritaire, il s’époumone aussi, dans son premier quart, à nous hurler toute la tendresse du personnage d’Abbott pour sa progéniture. Et ce, dans une opposition constante aux principes rigides qui lui ont été inculqués. La mutation nous paraît alors bien risible, lorsque ce loup-garou inoffensif se révèle à sa petite famille. Dommage, dans la mesure où la véritable menace, le loup originel, crée de réels moments de tension et des sursauts efficaces, lorsque le film ne se perd pas à décharger son drame familial. 

D’autant plus que la mise en scène comporte quelques fulgurances, avec un travail intéressant sur le cadre et le son, qui viennent souligner la transformation progressive du personnage principal. Leigh Whannell témoigne effectivement d’un certain talent à la réalisation. Malheureusement, le point de vue suggestif de la bête, noyé dans un débordement numérique de mauvais goût, vient par trop souvent gâcher la fête. Si WOLF MAN parvient néanmoins à se hisser au-dessus de la moyenne des productions Blumhouse récentes, il n’en résulte finalement que quelques bonnes idées, égrainées sans grande conviction. Peut mieux faire, donc.

Lilyy NELSON

Auteur·rice

Nos dernières bandes-annonces

  • 1
    Lycanthropie désigne la transformation d’un homme en loup. (Source : Wikipédia)
Rédactrice
S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
le plus récent
le plus ancien le plus populaire
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
0
Un avis sur cet article ?x