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INVISIBLE MAN, un honnête divertissement grand public – Critique

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Sans renouveler les codes du genre, Invisible Man accomplit son rôle de divertissement estival en proposant un spectacle rythmé et intense.

Dès la séquence d’introduction, on comprend que Leigh Whannell a décidé de respecter le public auquel ce produit faussement archétypal est dédié. Le début in media-res surprend : on y voit Cécilia, héroïne aux tendances psychotiques (Elisabeth Moss de La servante écarlate, taillée pour ce type de rôles), fuir le domicile conjugal sans raison apparente. Simples mais déterminants, ces premiers plans posent les bases d’une course poursuite effrénée qui trouvera son point de chute dans les dernières minutes. Alors qu’elle semble débarrassée de son bourreau, Cécilia reste persuadée qu’il la suit sans se manifester physiquement, à la manière d’un homme invisible.

invisible man
Invisible Man (2020)

Le développement faisant suite à ce schéma initial est habilement pensé. Tout d’abord, les dires de Cécilia suscitent le doute de son entourage et du spectateur en raison du caractère atypique du personnage, conséquence d’une relation morbide et malsaine dont elle semble porter les stigmates. Son ami policier James, d’abord conciliant, finit par penser la jeune femme schizophrène et fait en sorte qu’elle intègre un asile psychiatrique suite à un meurtre non-élucidé. Il s’agit du premier coup asséné par l’homme invisible, étape inaugurale d’un plan complexe et pervers, dont la progression est agréable à suivre. En éloignant Cécilia de sa seule source de stabilité (James et sa fille), on se dit que l’intrigue peut explorer de sublimes zones d’ombre chez un personnage à deux visages. Une attente à demi comblée.

Le point culminant du film restera sans doute cette séquence ahurissante dans l’hôpital, où, attaquée, l’héroïne entame un combat contre un corps gesticulant dans l’ombre et frappant froidement ses cibles. La mise en scène se calque d’ailleurs parfaitement sur l’élément déclencheur de ce scénario à pistes. Il est jubilatoire de supposer la présence dans le champ d’un corps malveillant et perfide, émancipé du poids du regard des personnes l’entourant. Du meurtre instantané commis par Cécilia à ses dépends jusqu’aux tirs déferlants d’une arme en lévitation, les scènes d’action sont entraînantes et convaincantes. La double-énonciation établie avec le spectateur le place comme témoin omniscient de cet affrontement : lui seul possède tous les éléments pour résoudre les nombreuses énigmes visuelles. Outre la mise en scène rythmée et appliquée, c’est le principal atout du film.

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Il est dommage que la fin soit trop didactique et que le personnage du frère vienne ternir l’homogénéité d’un ensemble prenant. Lorsqu’il n’est pas invisible, l’amant terrifiant redevient justement un personnage neutre, à l’image de son frère, qui lui sert de faire-valoir. Cela mis de côté, le pari est remporté avec brio jusqu’au dénouement pour un film dont l’existence n’était pas foncièrement nécessaire. INVISIBLE MAN fonctionne quand il ne se prend pas au sérieux, lorsqu’il prend la tangente ironique d’un genre qui n’a pas besoin d’être complètement repensé. A ce titre, l’arc narratif axé sur la technologie et l’épilogue déçoivent car ils ajoutent un côté série B grotesque à ces deux heures de film.

Il convient de nuancer : INVISIBLE MAN ne dépasse jamais son statut de grand spectacle estival. Mais à l’heure où des navets comme The Demon inside se moquent d’offrir ne serait-ce qu’un semblant d’originalité, il est rassurant de voir un film de genre traité avec rigueur. Les climax y sont fréquents et les péripéties restent crédibles malgré la singularité de la proposition initiale. De quoi enchanter les puristes du style et changer les idées de ceux qui voudront retrouver les cinémas ce lundi.

Emeric

Notre critique de The Demon Inside

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Titre original :The Invisible man
Réalisation : Leigh Whannel
Scénario : Leigh Whannel
Acteurs principaux : Elisabeth Moss, Aldis Hodge
Date de sortie : 28 février 2020
Durée : 2h05
3
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