Et au pire on se mariera

[CRITIQUE] ET AU PIRE ON SE MARIERA

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Léa Pool, qui avait obtenu en 2015 le Prix du Public pour La Passion d’Augustine, présente cette année en compétition au Festival du film Francophone d’Angoulême Et au pire on se mariera.

La réalisatrice québécoise a adapté le roman éponyme de Sophie Bienvenu, également co-scénariste. ET AU PIRE ON SE MARIERA dresse le portrait de Aïcha/Sophie Nélisse (1:54), adolescente de quatorze ans. Vivant seule avec sa mère/Karine Vanasse (En solitaire), qui travaille beaucoup, elle est souvent livrée à elle-même.

Comme toutes les adolescentes de son âge, Aïcha est plutôt rebelle. Elle a pris conscience très jeune de sa féminité. C’est une petite fille qui a toujours voulu aller plus vite que la musique, grandir trop vite, être une petite femme. Elle a sans doute voulu prendre inconsciemment -merci Œdipe – la place de sa mère. Aïcha n’a jamais admis que certaines décisions prises par sa mère avaient eu pour but de la protéger. Mais ces décisions, que l’on ne peut dévoiler sous peine d’en dire trop sur l’intrigue, l’ont aussi fragilisée. L’absence de repères paternels fiables, ainsi que sa double culture algérienne renforcent les conflits avec sa mère.Photo du film ET AU PIRE ON SE MARIERASa rencontre avec Baz (Jean-Simon Leduc), la trentaine, change sa vie. Elle croit avoir trouvé le grand amour. Mais le jeune homme a tout à fait conscience qu’Aïcha n’est encore qu’une petite fille, et se comporte comme un grand frère bienveillant et en parfait gentleman. Elle lui ment pour l’émouvoir, et il la croit. Mais à l’âge d’Aïcha, on se raconte encore des histoires et on voit des choses et des actes qui n’existent pas. La façon dont Léa Pool filme son actrice, qui est de tous les plans du film, la rend encore plus attachante. Le spectateur empathique ne parvient pas à détester cette jeune fille solitaire, mythomane et manipulatrice.

La réalisatrice a choisi une narration qui se base uniquement sur le point de vue de la jeune fille, à 8 ans puis à 14 ans. ET AU PIRE ON SE MARIERA commence sur l’arrestation de Aïcha. Jamais on n’entend les questions de la police, seule la jeune fille parle, doute, pleure, ment, révèle enfin, non pas sa vérité, mais la vérité. La caméra se joue de la parole de la jeune fille et les images à l’écran ne correspondent pas toujours à ses propos. Ils sont souvent de l’ordre du fantasme, induisant au final un peu trop le spectateur en erreur. Le drame qui se joue fera évidemment grandir Aïcha, mais il y aura un prix à payer. Malgré quelques lourdeurs dans la mise en scène, ET AU PIRE ON SE MARIERA est un drame touchant dont il se dégage autant de naïveté que de sensualité, grâce à l’actrice Sophie Nélisse, qui crève littéralement l’écran.

Sylvie-Noëlle

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Note des lecteurs16 Notes
Titre original : Et au pire on se mariera
Réalisation : Léa Pol
Scénario : Léa Pol et Sophie Bienvenu, d’après son oeuvre
Acteurs principaux : Sophie Nélisse, Karine Vanasse
Date de sortie : Inconnue
Durée : 1h31 min
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