MINUSCULE - LA VALLÉE DES FOURMIS PERDUES

MINUSCULE – LA VALLÉE DES FOURMIS PERDUES, revigorant et bienfaiteur – Critique

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Ce n’est pas que je n’ai plus mon âme d’enfant. Non. C’est plutôt que je n’en ai jamais eu je pense. Du coup, niveau film d’animation, à part m’ennuyer devant… Alors les seuls qui m’arrachent joie, sourire et bonne humeur sont plutôt ceux qui sortent des sentiers battus. Tout ce qui est formaté, je répugne (Les Disney, WALL-E, LÀ-HAUT), et tout ce qui est original, j’adule (LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE, LES LASCARS). Alors un film sans paroles, mais avec bruitages uniquement, mettant en scène une guerre de fourmis pour du sucre, la probabilité que j’apprécie était tout de même élevée…

Et s’il y a bien une chose tangible en ce triste bas monde, c’est bien les mathématiques ! Quoique… J’avais un prof de maths qui nous disait que tout était relatif, et que peut être, tous les concepts posés n’étaient alors que vent et erreur ! Alors comment juger la qualité de cette critique qui va suivre ? Surtout que je ne suis pas un spécialiste du film d’animation. Mais alors on peut poser le principe de l’ « œil du profane ». Une critique ne peut-elle être que bonne à condition que celui qui la rédige ait un minimum de savoir ? Une opinion n’est elle respectable que si elle émise par un savant ? Mais alors là on rentre dans une épistémologie de la critique absolument folle et des propositions philosophiques à débattre totalement prodigieuses ! On tape dans le stratosphérique !

Bon, il faudrait peut être que je me calme. Et que je commence la critique. Mais cette chronique est à l’image du film grâce à cette inintéressante et longue introduction. MINUSCULE est un film qui prend son temps. Et bien entendu, qui ne verse pas dans l’ennui car le rythme est parfaitement maitrisé. Véritable plongée au cœur d’un microcosme particulier, le film réussit à s’adapter à l’environnement si intime et spécifique qu’il met en place. Et ce de manière instantanée et évidemment très drôle. La tenue du rythme est un facteur essentiel et permet quelquefois d’en jouer et de créer alors un décalage comique. Les insectes virevoltent et les fourmis galopent à une vitesse folle, mais lorsque le film nous remet à l’échelle humaine, on se rend compte qu’en réalité rien n’est si rapide et un sourire ne peut alors que décrisper nos lèvres.

Le plus drôle, c’est la surprise avec laquelle ces moments arrivent. Et cela participe forcément à l’effet comique. Une des forces de MINUSCULE et de justement proposer un humour unique, original et inattendu. Pas de passage obligé mais juste une folle envie de faire un film qui réussit à combiner l’ambivalence entre les moments fous et débridés et la cohérence de l’histoire. L’histoire file et se tient mais elle est saupoudrée d’imprévisibles moments délirants qui font toute la recette délicieuse de cette œuvre.

Le comique est ici multiple. Et cette diversité est un diamant brut. Une mine d’or qui permet justement à ce film d’être si singulier et plaisant. La pluralité morphologique de l’humour est un pied essentiel sur lequel le film se repose pour pouvoir justement se permettre de prendre son temps et d’oser des séquences absolument hors normes. En témoigne cette scène de course poursuite qui se termine dans l’eau et qui réussit même à faire participer un poisson. Et, en plus de faire rougir les plus grandes séquences hollywoodiennes, la séquence possède un souffle épique exceptionnel et totalement démesuré par son ampleur gigantesque que l’on reconnait lorsque l’on se dit « Tout ça alors que ce ne sont que de petites fourmis dans une boite. » On est alors subjugué, ahuri et ébahi et on ne peut que féliciter le travail de la réalisation.

Mais revenons en à l’humour et à ses formes afin d’éviter de nouvelles digressions sur les hallucinantes scènes qui composent le film (comme par exemple celle du siège de la fourmilière ou même de la traversée de la route (eh ben tiens ! voilà que je recommence !)). Composée uniquement de bruitages, la bande son est évidemment un point comique très fort : des bruits de klaxons au moteurs en passant par des rires d’insectes, le niveau est haut et surtout très juste. Les bruitages s’intègrent parfaitement et réussissent même à créer une atmosphère où l’on comprend le rôle de chacun. L’autre forme d’humour sautant aux yeux est bien entendu l’humour visuel. Rien que les billes des yeux des insectes est un pur plaisir. Humour visuel, distorsions et comique de geste sont évidemment au rendez vous.

Véritable plongée au cœur d’un microcosme particulier, le film réussit à s’adapter à l’environnement si intime et spécifique qu’il met en place. Et ce de manière instantanée et évidemment très drôle.

Mais là où MINUSCULE s’avère être fin et dépasse la simple comédie simplette (Notez la « presque répétition emphatique » que je viens de faire. Ce n’est surement pas une figure de style mais je m’en félicite et m’en dit dépositaire quand même.), c’est dans l’absurde maitrisé. Je m’explique. Une araignée vivant dans une maison de poupée et qui fait de ses toiles des cadres ? Des mouches membre d’un groupe se rapprochant d’un gang de Bikers ? Lorsque les fourmis noires sont attaquées, elles jettent de l’aspirine pour se défendre ? Une fourmi savante qui sait lire et résout des énigmes ? Un feu de forêt déclenché par des fourmis ? Je continue ou je m’arrête ?

En résumé, MINUSCULE est une comédie subtile, intelligente, vive et terriblement drôle qui ose un humour peu commun et novateur. C’est aussi la preuve que le cinéma français, lorsqu’il sait se revêtir de tout son talent et de toute son originalité, est vraiment unique et surtout très bon.

Un film revigorant et bienfaiteur qui m’a même fait lâcher un petit « Aw , elles sont mignonnes les p’tites bêbêtes » . Suis-je finalement retombé en enfance ? Ou suis-je enfin un enfant ?
Qu’est ce que ça va être quand je ferai ma crise d’adolescence à 52 ans…

(NB : J’ai fait l’effort d’éviter les « Minuscule, c’est grand », « Minuscule est un film majuscule » etc etc. Alors si pouviez éviter aussi si l’envie de commenter vous prenait… Merci :))

Paul

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