PARTISAN

[critique] PARTISAN

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Mise-en-scène
6
Scénario
4
Casting
6.5
Photographie
7.5
Musique
9
Rapport à l' IMAGE
9
Note des lecteurs5 Notes
8.1
7

PARTISAN nous décrit un microcosme très particulier ou Gregori (Vincent Cassel) protège par l’enfermement ses femmes et enfants. Tous l’ont rejoint consciemment, pour fuir le cauchemar « extérieur ». Tous cherchent dans cet Eden hors du temps et de l’espace, un endroit où mensonge et violence n’existent pas…

Et dès le premier plan, on sait qu’il s’agira de faire passer le message (avantages et risques d’un dogme) et l’histoire (l’émancipation), exclusivement par l’Image. Mais avant de critiquer le film, je vais définir ce que ce terme, l’ IMAGE, signifie pour moi:
Lorsqu’un auteur fait passer tout dialogue avec le spectateur, toute puissance émotionnelle, exclusivement par la représentation visuelle. celle-ci, qu’elle soit esthétique ou évocatrice, est intellectualisée et prime sur l’écriture, sur les dialogues, sur la notion de jeu.

Pour illustrer un peu mieux ce rapport à l’Image, je vais prendre en exemple InceptionNolan est pour moi un réalisateur d’écriture par excellence. Qui dans Inception, s’interroge selon moi sur comment dialoguer par l’Image, via un pitch ou il s’agirait d’implanter une idée (le dialogue) dans la psyche du sujet (le spectateur) en la représentant physiquement (le cinéma)… Contrastant ainsi dans le même film, Écriture et Imagerie. Passionnant.
Je n’ai en tous cas, que très rarement vu ce genre de film total, au cinéma. Les derniers à m’avoir donné cette impression, sont le Under The Skin de Jonathan Glazer et le Snow Therapy de Ruben Ostlund. Toutefois, ceux-ci transmettent un discours complexe sur de nombreux sujets, à la fois personnels et universels, et utilisent de nombreux moyens d’expression visuels et sensitifs … Là ou PARTISAN exploite un thème relativement peu original – les limites de l’autarcie volontaire, ce qui m’a également donné cette impression de film-limité…

« PARTISAN est ce genre de film où tout dialogue, tout message, passe exclusivement par l’image ! »

Malgré tout, beaucoup de choses se cachent dans l’Image. La composition des plans est un dialogue; le mouvement dans le cadre passe un message, le placement des acteurs, leur démarche, leur présence, la photo qui les éclaire… tout cela fonctionne très bien, si l’on y est réceptif.
Les dialogues sont ainsi pauvres, et (très) mal interprétés mais ce n’est pas si important. Ici, le son illustre l’image; et non comme à l’habitude, l’image illustrant une écriture. Idem: la lenteur hypnotique de PARTISAN sert à renforcer le pouvoir évocateur du film, et non à lui donner du « rythme ».

Vincent Cassel, est par conséquent, un double choix cohérent. Déjà parce que son charisme et son aura très identifiables s’adaptent parfaitement à un rôle de gourou, surtout sur sa meute sans caractère évident (tout passe par l’image, comme je disais. Leur personnalité passe par leur physique, leur présence, leurs actions – et non par les mots).
D’autre part… Bah Cassel est un putain d’acteur, dont le jeu est justement autant visuel que verbal. C’est un plaisir de le voir évoluer, se mouvoir, surtout lorsque magnifié par une caméra… De même qu’il sait capter l’attention par la palette étendue d’émotions qu’il montre face caméra.

Partisan

À le réévaluer, PARTISAN est rempli d’images fortes. Il faut voir Cassel au milieu de l’image, massant un nouveau-né, entouré d’enfants. Ou ces gosses faisant un karaoké « forcé », ou ces paysages industriels/intemporels au milieu duquel marche le jeune héros… Comme dans les plus grandes peintures, l’image résonne sans qu’on puisse toujours savoir exactement pourquoi. Sa métaphore de l’enfermement, culturel, dogmatique, religieux,etc. prend alors des atours d’urgence insondable, et dérange… À posteriori.

Le film ne trouvera donc probablement pas son public, bien qu’il ne soit pas dénué de qualités. Prédire l’optique dans laquelle on recevra le film est quasi-impossible… PARTISAN est un film qui dépendra de votre humeur du jour, de votre disposition à la réflexion purement sensorielle.

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PYRAMIDE, LES JARDINS DU ROIL’ÉPREUVE, MELODY, HYENA (critique / contre-critique)UN PEU BEAUCOUP AVEUGLÉMENTZANETA, PARTISAN, LADYGREYLE TALENT DE MES AMIS, etc.

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29 avril 2015 (Partisan)

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Titre original : Partisan
Réalisation : Ariel Kleiman
Scénario : Ariel Kleiman, Sarah Cyngler
Acteurs principaux : Vincent Cassel, Jeremy Chabriel, Florence Mezzara
Pays d’origine : Australie
Sortie : 6 mai 2015
Durée : 1h38min
Distributeur : ARP Sélection
Synopsis : Grégori est à la tête d’une communauté protégée du monde qui abrite des femmes et leurs enfants. Parmi eux, Alexandre, 11 ans, a grandi en voyant le monde à travers les yeux de Grégori. Mais des événements inattendus vont l’amener à penser par lui-même.

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