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Tarantino : le malin, le cinéphile, le sensible – Portrait 1/2

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Tarantino, que l’on aime ou pas, est de ces auteurs qui ont marqué l’inconscient collectif.

D’abord par son audace et sa volonté de dynamiter les codes du 7ème art… Puis en utilisant (comme par exemple, Scorsese) sa cinéphilie comme vecteur de transmission d’une mémoire collective – culturelle d’abord, puis historique. Une sensible évolution de la substance si jouissive de son cinéma que nous tenterons d’analyser à travers une petite rétrospective des films du réalisateur.

Nous commencerons avec ses 4-5 premiers films, histoire d’identifier où se placent ses obsessions de cinéma, sa sensibilité, les motifs récurrents… De déceler d’où provient son génie, et ce qu’on peut lui reprocher ! Cet article par ailleurs, lorsque l’on constate à quel point l’analyse de chaque film de l’auteur pourrait s’appliquer à sa dernière réalisation, fait autant office de portrait de Tarantino que de critique de THE HATEFUL EIGHT.

Reservoir Dogs, surprenant, riche et malin premier film

RESERVOIR DOGS est l’histoire d’un braquage qui tourne au bain de sang. Les braqueurs ayant survécu se retrouvent à leur point de chute – un hangar désaffecté – et tentent de comprendre ce qui a foiré. L’échec du braquage est considéré par les malfrats comme une sorte de crime dans le crime, dont le responsable doit absolument être trouvé.

Tarantino place par ce procédé les criminels dans le rôle des investigateurs, bouleversant d’emblée notre rapport empathique avec les personnages. Il suggère également que chacun est capable de double-jeu par rapport à sa caractérisation première, notion qu’il prendra un malin plaisir à contredire ou confirmer au fur et à mesure que se dévoilera son intrigue à tiroirs. Car en parallèle, il nous propose, à nous spectateurs, de recomposer le déroulé des évènements via une gestion de l’information particulièrement bien dosée. Les personnages, leur personnalité, leur implication et leur rôle dans le braquage nous seront très progressivement présentés par chapitres, à travers une narration non linéaire naviguant entre présent et passé, et une alternance de points de vue sur le même évènement (rappelant Rashomon ou L’ultime Razzia)

Tarantino, cela dit, propose une relecture inédite du film de gangster en redéfinissant les règles de bien et de mal, d’empathie et d’honneur, en brouillant nos repères spatio-temporels et socio-culturels. Dans Reservoir Dogs, on découpe des oreilles en écoutant K-Billy le supersound des 60’s, on braque des banques en costard mais le boss porte des survêts dégueu et très 90’s. On disserte sur le sens trash caché d’une chanson de Madonna des années 80, on peut dire nigger tranquille mais respecter à la mort les films de la blaxploitation. On peut être le boss d’une mafia et plaisanter sur l’assassinat de son propre employé —
D’ailleurs, chez Tarantino, tuer des gens (par réflexe, instinct de survie, plaisir ou intérêt) fait partie du quotidien. On peut être extrêmement pragmatique mais aussi s’amuser à torturer son prochain, juste pour le fun. Les notions d’honneur les plus hardcore peuvent prendre place entre deux hommes, même s’ils ne se connaissent pas personnellement.

Au final, si l’on arrive un peu perdu dans cet univers, Tarantino nous fédère rapidement autour d’un dénominateur commun à toutes ces règles de savoir-vivre : la violence. Omniprésente, graphique, verbale, ou même sociale, jamais édulcorée ou taboue… La violence est un véritable langage dans cet univers. Tarantino iconise à travers elle personnages, situations, dialogues ou même musique. Le plaisir retiré de son cinéma est grandement lié à l’expression multi-facettes de cette violence.

La scène dite « de l’oreille » est à ce titre, l’un des exemples les parlants issu de Reservoir Dogs. La violence y est crue, badass, cool, musicale, mise en scène avec style, révélatrice des personnages et même contrastée avec « le monde réel » via un fantastique plan séquence !

Si Peckinpah, Fukazaku, Scorsese et bien d’autres lancèrent avant lui l’idée de définir un film et des personnages par leur rapport à la violence, Tarantino va « plus loin » en supprimant toute notion politique, au profit d’un pur divertissement. L’effet pervers est évidemment l’impression d’une certaine superficialité, d’un manque de discours et de profondeur, au profit du plaisir total du spectateur. On comprend d’ailleurs aisément le choc que dut être le film à sa sortie en 1992, l’irrecevabilité d’une telle furie comme normalité décomplexée et inconséquente.

Pulp Fiction : lorsque la maestria de Reservoir Dogs sort de son hangar

Tarantino conserve avec PULP FICTION, les exactes mêmes règles de narration et de conception d’univers que dans Reservoir Dogs, à ceci près que le huis-clos fait place à l’ouverture à l’ensemble de la ville, donnant une ampleur dantesque au film ;

Tarantino nous provoque une jouissance de spectateurs en plusieurs points :

  • Il dessine d’abord les contours d’un univers persistant à travers la scénographie précise des habitudes de ses protagonistes. Déchiffrer les règles de cet univers inédit à travers le dialogue (toujours contextuel, jamais explicatif), la musicalité des scènes (grandement lié au jeu des acteurs), la réalisation (précision des décors, cadrages mcguffins1cadrages macguffin : lorsque la caméra maintient un élément moteur scénaristique hors champ de vision. Le macguffin est par ailleurs un concept défini par Hitchcock ; il s’agit d’un objet qui sert de prétexte au développement d’un scénario, mais qui reste mystérieux et invisible, renforçant son aura mythique. Chez Tarantino, nombre d’évènements, d’objets ou de personnages sont maintenus hors-champ, tant scénaristiquement que par la caméra. Le braquage dans Reservoir Dogs, la mallette, Mia ou Marcellus dans Pulp Fiction., accélération du rythme, explosions catalysatrices de violence), ou la narration éclatée (justifiée, jouissive, même métaphysique2exemple de métaphysique dans Pulp Fiction : la mort de Vincent Vega ne signifie pas la disparition totale de ce personnage mais vient étayer par contrepoint, une réflexion qui prendra place plus tard dans le récit, sur la précarité du métier d’assassin), participent à notre plaisir de spectateurs.
  • Les explosions de violence : tout en gardant cette caractéristique de normalité, la violence s’inscrit dans un cycle d’imprévisibilité typiquement Tarantin-ien. L’ « intervention divine », l’overdose, l’histoire de la montre, la cave, la cervelle de Marvin, Bonnie, Jules… Autant d’éléments « grains de sable » aussi subits que jouissifs, d’expressions variées de la violence, qui font dérailler complètement la routine patiemment installée.
  • Puis Tarantino opère en parallèle une fantastique perte de repères quant à notre empathie envers les personnages : qui sont les protagonistes ? Qui personnifie la menace ? À qui doit-on s’attacher ? Honeybunny & pumpkin ? Jules ? Vincent ? Mia ? Butch ? Marcellus ? Déchiffrer les enjeux et caractères des protagonistes se fait ainsi très progressivement, dans l’observation des réactions face aux situations toujours plus vicieuses introduites par les explosions de violence sus-citées, dans lesquels Tarantino – le malin – place ces personnages, décuplant au final, le plaisir extrait du dénouement de chaque histoire.

Le cinéma de Tarantino, avec Pulp Fiction, se fait plus que jamais le cinéma de la stimulation et de la jouissance.
Au milieu de cela, le pouvoir d’iconisation Tarantin-ien fonctionne à fond, comme association et interaction des multiples éléments composant son univers : normalité de la violence, personnages persistants, mise en situation, dialogues percutants et emprunts de pop-culture, musique, narration éclatée, scénario riche et imprévisible. Bref. C’est juste génial.

Cette construction d’une mythologie inédite autour de ses personnages rappelle par ailleurs l’histoire de came de Mr Orange : le talent de Tarantino n’est-il d’ailleurs pas de nous faire croire en une imprévisible spontanéité, lorsqu’en réalité tout est déjà écrit en largeur et en profondeur et qu’il se « contente » de tracer des connexions entre quelques trajectoires ? Tarantino semble en effet n’avoir gardé que quelques feuillets, quelques chapitres d’un immense roman auscultant le plus exhaustivement possible, le quotidien de quelques personnages.
Cette référence à Mr Orange permet également de pointer un trait particulier du cinéma de Tarantino, celui qui voit l’auteur mettre intelligemment en exergue son propre cinéma, pour mieux nous expliquer qui il est, la conception de ses propres films et son approche du cinéma. Le portrait de l’auteur filtrant à travers l’analyse de ses 8 films se nourrit presque exclusivement de l’observation de ces points de similitudes précis.

Pour pousser dès à présent la réflexion à son paroxysme, il nous a semblé que THE HATEFUL EIGHT pouvait s’apparenter à un film-somme et donc un portrait de Tarantino (l’auteur, le scénariste, le dialoguiste, le cinéphile, le malin) tant il nous semble pouvoir rattacher sa structure à chacun de ses films précédents – si ce n’était ce soin bien particulier que Tarantino prend à dynamiter (parodier ?) son propre cinéma.

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Jackie Brown, ou la seconde facette de Quentin

Subtilement, pointe au cœur de Pulp Fiction durant la fameuse scène Jack Rabbit Slim, une facette insoupçonnée : l’amour de Tarantino pour les personnages féminins et cette importance qu’il donne à leurs inspirations, sentiments et prises de positions. On peut l’apprécier dans ces moments entre Mia et Vincent qui paraissent si spontanés et légers, mais sont évidemment préparés en amont (le foot massage) et en aval (Marcellus). Tarantino rejoint ainsi Scorsese (on pense à Alice n’est plus ici) dans cette obsession pour les figures féminines fortes mais soumises aux désirs masculins – sujets de ses « trois » films suivants, JACKIE BROWN puis dans Kill Bill 2 et (surtout) Boulevard de la Mort.

Jackie Brown

Tout comme Pulp Fiction et Reservoir Dogs, Jackie Brown possède sa propre mythologie gangstereuse, définie cette fois-ci par une ambition moindre (une petite entreprise) et gravitant autour d’un dealer/proxénète local : Ordell (Samuel L. Jackson).
Il est cette figure masculine, pragmatique et calculatrice – mais orgueilleuse et sans pitié – qui décide consciemment du sort des autres personnages. Si Ordell est le centre scénaristique de cette histoire, il n’en n’est pas du tout le centre émotionnel. Ce rôle revient à Jackie (Pam Grier) dont Tarantino suit en surface, son chemin vers une improbable échappatoire à une situation pourtant présentée comme sans issue, et en filigrane un parcours plus personnel, une réflexion existentielle sur le rapport à l’autre, à l’amour (Max Cherry/Robert Forster, en l’occurrence), au temps qui passe, à la conscience de soi.

Jackie Brown de ce fait, peut paraître moins percutant que ses prédécesseurs ; le dynamitage des conventions cinématographiques est remisé (hormis un joli plan séquence) la violence n’y est définitivement pas le langage principal, qui sont ici l’émotion, l’introspection.
Au final, le film est un assemblage improbable qui prouve, parallèlement à une diminution de l’audace cinématographique, une certaine capacité au renouvellement et à l’ouverture de la part de Tarantino, ainsi qu’à l’empathie la plus totale envers un personnage précis, faisant d’ailleurs de celui-ci une sorte de super-héros du quotidien Tarantin-ien. Suivront The Bride, Hans Landa ou Django.

Puis, pour la première fois, le penchant cinéphile de Tarantino fait franchement surface, non pas comme inspiration du détail mais comme l’objet d’un fétichisme absolu nourrissant l’âme même du film. Par l’une de ses icônes Pam Grier (d’ailleurs citée par Mr Orange dans Reservoir Dogs), par son casting black, par sa bande son entre Soul et Funk, par la direction artistique du film, la blaxploitation semble palpable – que l’on connaisse le genre ou pas.

Kill Bill Vol.1 : cinéphilie mon amour

Ce fétichisme du cinéma de genre entamé avec Jackie Brown deviendra entièrement palpable avec KILL BILL VOL 1, qui sortira 6 ans plus tard, en 2003.

Pour resituer Volume 1, il faut se souvenir que le film est sorti en novembre 2003, soit 5 mois après Matrix Reloaded. Il s’agissait d’un contrepoint puissant au déferlement numérique mis en image par les Wachowski, Tarantino imposant subitement sa fascination pour un cinéma « à l’ancienne », lorsque les auteurs de Matrix persistaient dans un déferlement numérique qui commençait déjà à devenir quelconque et sans personnalité ; à ce titre, la fameuse scène où The Bride démonte les Crazy 88 renvoie à la scène où Neo se fighte contre les 1000 clones (numériques) de l’agent Smith. L’une démesurée mais jamais vraiment palpable, ni iconique, l’autre ultra-jouissive et racée. Une opposition qui rappelle le parti-pris du récent Fury Road de revenir à un cinéma plus organique et viscéral, que numérique et générique.

C’est dans ce contexte que, consciemment ou non, Tarantino commença une « seconde carrière », comme porte parole d’un certain cinéma de genre.

Films de Samouraïs, films de sabre chinois, films de Bruce Lee, revenge-movies… Un cinéma certainement culte, mais pas pour tout le monde ; Tarantino nous proposait alors comme il le fera avec le western, le film de guerre, les films style Grindhouse, ou Vanishing Point par la suite, de redécouvrir toute la richesse de genres méconnus. Dans la continuité directe de (paradoxalement) Matrix1999 ou Tigre et Dragon2000 , volume 1 ouvrait la voie au cinéma asiatique sur le marché français. Tant chez un public découvrant par un hommage puissant toute la richesse de ce cinéma, que dans les domaines de l’édition et la distribution de films découvrant un engouement tout nouveau pour un cinéma mal considéré.

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The Bride: Uma Thurman arborant les chinoises couleurs de Bruce Lee et décimant ses ennemis à l’aide d’un sabre de Samourai : le génial melting pot d’hommages Kill Bill

Concernant le film en lui-même, Volume 1 voit l’auteur passer de scénariste/dialoguiste talentueux à metteur en scène talentueux. La violence, toujours esperanto Tarantin-ien, est mise en images plutôt qu’en situations, généralement à travers un hommage cinématographique appuyé, celui-ci ayant plusieurs résonances. Les références à La mariée était en noir, aux films de blaxploitation de Pam Grier, à De palma & Bernard Herrman, à Production I.G.3Production I.G. est une boite de production d’animation japonaise ; les oeuvres les plus célèbres du studios sont Jin-Roh, Blood the last Vampire ou encore l’une une des inspiration de Matrix : Ghost in The Shell , Sonny Chiba, Bruce Lee, Chang Cheh, Fukazaku ou encore Lady Snowblood illustrent ainsi les états émotionnels de The Bride – sentimentalement blessée, vengeresse, inconsciente du danger, imaginant le destin de sa nemesis, apaisée, déterminée/invincible, prête à tout pour survivre, respect et honneur avant la mise à mort, etc – et s’expriment à travers des motifs audio-visuels plus ou moins identifiables, mélanges d’obsessions Tarantin-iennes (plans-séquence, gros plans sur pied…) et d’emprunts aux illustres cinéastes (split-screen, zooms-dezooms, inserts, surimpressions, etc.)

En gros, la mise en scène de Volume 1 est plus éclectique que véritablement constante, mais il s’agit d’un déferlement de furie, ou Tarantino se sort enfin les doigts du cul pour nous proposer une mise en scène digne de qualité. On reconnaîtra ici le véritable technicien du film au-delà de la sensibilité de réorganisateur d’influences de Quentin Tarantino : le chorégraphe Yuen Woo Ping (à l’oeuvre sur Matrix et Tigre et Dragon et de nombreux grands films d’action/de sabre chinois). Quelque part, lui aussi responsable de notre cinéphilie.

Quant au scénario (habituellement marque de fabrique de Tarantino), il vaut mieux considérer les deux films en un pour l’évaluer !

Kill Bill Vol 2, le contraste par la sensibilité

Dans Kill Bill, le scénario en tant que tel se résume à deux mots éponymes : KILL-BILL. Pourtant, à l’instar d’un certain Fury Road, il s’inscrit pourtant dans une très riche mythologie. Un univers criminel possédant ses propres règles, à découvrir à mesure que les personnages les appliquent ou les transgressent. Si dans Volume 1, Tarantino épurait son histoire pour laisser pleine place à l’expression, par la violence (et l’hommage), des émotions de The Bride… VOLUME 2 marque une nette cassure en termes de rythme en mettant clairement de coté l’action pure pour taper dans la fameuse sensibilité Tarantin-ienne. Le film fonctionne en écho scénaristique à la furie audio-visuelle du premier film. Il est en cela, au-delà de son statut de suite directe, indissociable du premier film.

Kill Bill

Volume 2 est avant tout l’occasion de rappeler l’amour de Tarantino pour les personnages aux multiples niveaux de lecture, qu’il s’agisse de The Bride, de Budd, Elle Driver et Bill ou même de Tchang Pei Pei, d’Esteban Vihaio, ou de BB. Sans gâcher aucune surprise, il s’agit du même schéma qu’à l’accoutumée : présenter un personnage par ses habitudes, provoquer notre empathie pour tous ces badguys, avant de jouer avec, en allant plus avant dans la caractérisation première et/ou en nous proposant une facette insoupçonnée et contradictoire de ces personnages.

Le cas de The Bride est alors d’autant plus génial : si l’on se replace du point de vie empathie VS suspens VS dénouement, on pourrait dire que Tarantino a façonné notre empathie envers The Bride à travers tout le volume 1, directement par les nombreuses péripéties qu’elles subit et provoque (bang bang, Vernita Green, Oren Ishii). Véritable superhéroïne à la fin du premier volet, impitoyable, galvanisée, charismatique et indestructible, Tarantino la renvoie dans ce second volume au rang de simple humaine, tentant de fuir un quotidien justement caractérisé par les adjectifs précités. Le suspens véritable naît ici de la perte des « super-pouvoirs »: d’abord physiques (plus de sabre), puis émotionnels (Bill, BB).

Kill Bill Vol 2

Le dénouement consistera alors à certes, Tuer Bill, mais surtout à renaître (enfin ressusciter) en tant que maman, femme, et humaine affranchie4vous noterez l’annonce subtile de Django et Hateful Eight lol.

Sa quête de vengeance devient une quête de survie, une quête existentielle, une quête du sentiment disparu et oublié. Les épreuves deviennent pure symbolique (leur mise en scène ramenée au statut d’accessoire), et The Bride en ressort comme une véritable super-héroïne au destin tragique. Volume 2, absolument fantastique d’un point de vue émotionnel, peut comme Jackie Brown en son temps, donner l’impression d’un film qui perd en force… Mais Tarantino toujours malin, sensible, et même cinéphile, prouve l’intelligence de son écriture en contrastant plusieurs éléments en théorie éloignés.

Imprévisibilité, univers & personnages persistants, iconisation, représentation de la violence, sensibilité et cinéphilie constituent le langage cinématographique de Quentin Tarantino, faisant de lui un cinéaste malin sachant toujours mieux nous surprendre à chaque film !

Nous verrons bientôt dans l’analyse de Boulevard de la Mort, Inglourious Basterds, Django Unchained et The Hateful Eight, comment se perpétue ce cycle de stimulation cinématographique, mais également en quoi cela peut provoquer une certaine déception chez un public découvrant ou simplement habitué à ce langage.

Georgeslechameau

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