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L’évolution du blockbuster : les précurseurs JAWS et STAR WARS

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Entre un SPECTRE et bientôt STAR WARS VII, nous avons eu envie de revenir sur le phénomène blockbuster.

SPECTRE par exemple, EST un blockbuster. Pourtant, de par sa forme travaillée et sa « relative » profondeur, il peut également se rapprocher du film d’auteur…  D’autant plus avec un réalisateur comme Sam Mendes (American Beauty, Jarhead, Les Noces Rebelles) à sa tête. On constate au-delà de SPECTRE, qu’il y a un certain regain envers ce genre de blockbusters alternatifs, plus sombres, plus cérébraux, plus torturés, depuis un certain Christopher Nolan et son Dark Knight… Une proposition de la part d’Hollywood, mais aussi une demande explicite provenant d’un public peu habitué à de multiples niveaux de lecture au sein du divertissement.

Mais ce genre de « blockbusters intelligents »… Est-ce vraiment une notion si novatrice ? Est-ce pour autant qu’il faut déconsidérer d’autres genres de blockbusters ? Nous allons tenter à travers ce petit dossier, de définir ce qu’est un blockbuster et de revenir à la base de ce concept pour mieux comprendre où se placent les évolutions du genre !

SOMMAIRE

les précurseurs JAWS et STAR WARS
– 1975 à James Cameron: l’émergence des auteurs
– James Cameron
– le blockbuster post-James Cameron: investir plus pour gagner plus
– Nolan et Cie: « le blockbuster auteuriste »
– Star Wars VII : quel blockbuster es-tu ?

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Ainsi, pour simplifier… Si l’on considère qu’un spectateur émotionnellement satisfait par un film aura tendance à inciter son entourage à le découvrir à son tour… Un blockbuster sera alors cette œuvre cherchant le divertissement maximum en allouant des moyens de production et de communication colossaux, en faveur d’un retour sur investissement proportionnellement élevé.

Les (géniaux) Dents de la Mer1975  (Spielberg) et Star Wars1977 (Lucas),  par rapport à leur capacité à faire venir massivement le public en masse en salles, sont communément reconnus comme les deux premiers blockbusters de l’histoire du cinéma. Ils sont également les modèles paradoxaux des deux tendances que peuvent prendre le genre du divertissement populaire. L’une, cherchant l’immédiateté de l’émotion, et l’autre plus rare, provoquant une émotion peut-être plus insidieuse, durable, et qui nécessite un temps de réflexion et de réception pendant ou après le film.

[toggler title= »les Dents de la Mer » ]

Le film de Spielberg préfigure le cas où l’esthétique et la personnalité d’un metteur en scène ne sont pas forcément des composantes du succès d’un film, contrairement à son accessibilité et à son efficacité.

La réalisation n’a ainsi d’importance que dans ces optiques. De même, le scénario se reposera sur une certaine épure et/ou un concept fort, plutôt que sur de la psychologie ou de la complexité. Le rythme prévaudra sur la narration, les clichés et le manichéisme faciliteront la compréhension des enjeux.

Il est ainsi intéressant de noter qu’à l’époque des Dents de la Mer, Spielberg n’est pas encore reconnu comme un auteur. Avec le recul, il est pourtant possible de définir des obsessions filtrant déjà à travers le film : la famille y a une importance particulière, de même que cette fascination pour les créatures mythiques, merveilleuses et/ou absolument létales (requins, aliens, dinosaures, nazis et aventuriers), pour les Nemesis et leurs antagonistes les deus ex machina. Combiner ces éléments créera la fabuleuse formule d’empathie V suspens si efficace dans son cinéma et qui sera tant éprouvée dans le 7e art.

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[toggler title= »Star Wars » ]

Georges Lucas quant à lui, avec la première trilogie, révolutionne l’approche intellectuelle vis-à-vis du divertissement d’ampleur.

Son Star Wars rappelle beaucoup la Forteresse Cachée de Kurosawa, dans cette façon de raconter une histoire ultra-exotique par des environnements, une imagerie, des idées ultra-profondes transmises presque exclusivement par la folle direction artistique ; il propose ainsi un scénario persistant à l’inverse de linéaire.
Il façonne de plus une technique unique (ces effets spéciaux !) qu’il intègre par sa mise en scène audacieuse, pleinement à son univers. Il y a une véritable stimulation du spectateur par l’inédit, une certaine richesse à même de faire travailler l’imaginaire, bien au-delà du générique de fin.

Par la suite, L’empire Contre Attaque1980 et Le Retour du Jedi1983 viendront compléter avec une impressionnante cohérence artistique, le scénario déjà particulièrement riche du premier volet. Ces deux volets se pareront également d’un ton supplémentaire : plus sombre pour l’épisode V, plus enfantin pour l’épisode VI. 3 films fantastiques auxquels Lucas donnera une « prélogie » de 1999 à 2003… Malheureusement peu mémorable, en raison de l’impossibilité de transmettre le merveilleux par l’imagerie numérique – typique de notre génération cinématographique.

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Steven Spielberg et Georges Lucas ont précisément évolué dans les directions que ces deux premiers films n’auraient pas laissé supposer. Spielberg, s’affirmant de plus en plus en tant qu’auteur-entertainer, tout en devenant un businessman à la tête d’une industrie du divertissement, un divertissement très particulier cela dit. C’est un peu pareil pour George Lucas, à ceci près qu’artistiquement, le summum de sa carrière sera la première trilogie Star Wars. Celle-ci fut quelque chose d’unique et d’intemporel qui emporta avec elle dans l’inconscient collectif, la personnalité de son auteur.

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