Steven Soderbergh nous avait laissé orphelin depuis 2009 et The Informant !. Un film « moyen » mais avec une réalisation suffisante pour sauver la mise (en scène) et récupérer la moyenne si on devait lui administrer une note. Contagion est une preuve supplémentaire que le réalisateur n’a pas changé d’un iota sa façon de tourner.
On pourrait penser au film Alerte ! de Wolfgang Petersen – distribué également par Warner Bros. – où réside la même trame : un virus mortel décime la population mondiale et l’on s’attaque à la découverte et à la fabrication d’un vaccin susceptible d’éradiquer la fâcheuse maladie. Là où ses deux films divergent, c’est dans la réaction des gouvernements et de l’armée – quasi inexistante dans Contagion – et la manière de faire face à cette maladie.
On suit donc plusieurs personnes, plusieurs vies, au fur et à mesure de la propagation du virus. La mise en scène est bien dosée, exceptée pour une personne : Marion Cotillard. Seule « frenchie » du casting, elle n’arrive désespérément pas à trouver sa place dans le tableau et elle peine à attirer l’attention dans la réalisation de Soderbergh.
Si l’on ajoute à ça un montage relativement désordonné, on obtient un film bon dans le fond mais un peu indigeste dans la forme. Il est dommage de tenir un script de base – somme toute très banal, écrit par Scott Z. Burns, déjà responsable de The Informant ! ou La Vengeance Dans la Peau – tenant la route mais quelque peu détruit par un arrangement de plans qui n’arrivent pas à s’imbriquer. Notons néanmoins – et principalement – une louable distribution, au service d’un réalisateur de films comme Traffic ou Ocean’s Eleven.
Contagion n’est pas un mauvais film, mais il aurait gagné en étoiles avec un montage plus abouti, certaines longueurs scénaristiques en moins et un poil de noirceur en plus.
Matt Damon, acteur omniprésent des métrages de Soderbergh, fait ici un bon film de plus. Mais on retiendra davantage les prestations de Jude Law en pseudo-journaliste, blogueur de son état et attirant « plus de 20 millions de visiteurs uniques » ou encore Laurence Fishburne en docteur perdant rapidement pied devant l’ampleur de la tâche.
Une bande originale, signée Cliff Martinez (Traffic, Solaris, Drive), nous fait plus facilement passer une pilule qui a parfois du mal à passer.
Contagion n’est pas un mauvais film, mais il aurait gagné en étoiles avec un montage plus abouti de la part de Stephen Mirrione (Les Marches du Pouvoir, Biutiful, The Informant !), certaines longueurs scénaristiques en moins et un poil de noirceur en plus. N’oubliez pas de bien vous laver les mains une fois rentré chez vous !