Photo du film CÉRÉMONIE MORTELLE
Crédit : Rimini Éditions

CÉRÉMONIE MORTELLE, un Scream avant l’heure ? – Analyse

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Près de quinze ans avant Scream, CÉRÉMONIE MORTELLE se sert sciemment des codes du film d’horreur et du slasher pour déstabiliser le spectateur et brouiller les pistes quant à l’identité de son tueur.

Curieux objet sorti en 1983, CÉRÉMONIE MORTELLE n’aura vraisemblablement pas marqué les esprits. Pur film d’exploitation de son époque, il fait partie de la vague des slashers post-Halloween et ne révolutionne certainement pas le genre. Son réalisateur, Howard Avedis, se distingue d’ailleurs comme un artisan de la série B typique des années 80, tout à fait capable de produire d’honnêtes divertissements, sans pour autant briller par un talent manifeste. Et pourtant… Vu de 2022, CÉRÉMONIE MORTELLE se révèle bien plus surprenant qu’il n’y paraît.

Photo du film CÉRÉMONIE MORTELLE
Crédits : Rimini Éditions

Ancré dans la logique commerciale de son ère, le film met principalement en scène des vedettes de la télévision d’alors. On aperçoit en effet, dans les rôles principaux, Mary Elizabeth McDonough, star de la série The Waltons, inédite en France, et David Wallace, acteur à feuilletons sans succès notable. Meilleur interprète du long-métrage, Bill Paxton se démarque de l’ensemble du casting dans le rôle du fils commis du croque-mort local. Encore inconnu à la sortie du film, le futur acteur fétiche de James Cameron campe effectivement un personnage surprenant, qui cabotine avec grâce et détonne étrangement dans le paysage.

Mystères et spiritisme

Il n’est cependant pas seul à surprendre dans ce whodunit d’une modernité somme toute intrigante. CÉRÉMONIE MORTELLE s’inscrit bel et bien dans la lignée des slashers produits à la chaîne de la fin des années 70 jusqu’au milieu des années 80, selon la même recette caractéristique. Toutefois, il s’en différencie tout de même par une réelle volonté de brouiller les pistes. Quatorze ans avant Scream, le film semble déjà jouer sur les codes du genre et laisse croire tour à tour à la culpabilité de la mère, à la folie de la fille et à une possible responsabilité du croque-mort.

Photo du film CÉRÉMONIE MORTELLE
Crédits : Rimini Éditions

Comme les nombreux slashers des années 90 après lui, il s’amuse même à singer les modes du moment. Empreint d’un certain mysticisme, marotte du film d’horreur de la décennie 70, – de La Malédiction à Amityville, en passant par La Pluie du diable pour les connaisseurs – CÉRÉMONIE MORTELLE incorpore une sous-intrigue agrémentée de séances de spiritisme. Lesquelles n’ont pour fonction que de déstabiliser le spectateur. Le scénario ne fait toutefois pas grand-chose de cet élément et l’on reste loin de la dimension meta et parodique d’un Scream. L’idée s’avère cependant bel et bien présente et tient en elle quelque chose d’annonciateur.

L’ombre d’Halloween

Et de l’idée, CÉRÉMONIE MORTELLE n’en manque pas. Le travail d’Howard Avedis, à la réalisation et à l’écriture, ne brille certes pas par une mise en œuvre flamboyante, mais appose ça et là quelques références appréciables au cinéma de genre, que le cinéaste semble connaître sur le bout des doigts. Évidents dans un slasher, les plans subjectifs attestent de la présence d’un tueur tapi dans l’ombre, comme Myers dans Halloween. Conformément aux productions d’alors, Avedis se sert allègrement des codes imposés par John Carpenter pour dresser le portrait de son tueur. Le meurtre qui ouvre le film évoque d’ailleurs bien volontiers le plan séquence de l’introduction d’Halloween.

Photo du film CÉRÉMONIE MORTELLE
Crédits : Rimini Éditions

Le réalisateur attribue également à son antagoniste une arme et un costume caractéristiques, toujours à la manière d’un Michael Myers. Vêtu d’une robe noire et d’un masque blanc, le tueur de CÉRÉMONIE MORTELLE réfère ainsi au personnage de la faucheuse, et rappelle bizarrement au spectateur actuel le costume de Ghostface dans Scream. Doté d’une arme propre comme Jason tient sa machette, le tueur se pare, par ailleurs, d’un outil d’embaumement servant à exsanguer les corps. Loin d’être un chef-d’œuvre donc, CÉRÉMONIE MORTELLE vaut définitivement le coup d’œil pour ses quelques fulgurances emplies de modernité.

Lily Nelson

ceremonie mortelle dvd

CÉRÉMONIE MORTELLE sort en combo Blu-Ray et DVD chez Rimini éditions. Le film est accompagné d’un livret de 20 pages conçu par Marc Toullec, avec en bonus, une présentation de Gilles Penso, journaliste et réalisateur.

Note des lecteurs0 Note

Nos dernières bandes-annonces

Rédactrice

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Note finale