Photo du film ONE DARK NIGHT
Crédit : Rimini Editions

ONE DARK NIGHT, la nuit au mausolée – Analyse

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Pépite oubliée du cinéma d’horreur américain, ONE DARK NIGHT offre un spectacle aussi macabre que réjouissant, à redécouvrir en Blu-Ray et DVD chez Rimini Editions.

Chaînon manquant entre Phantasm de Don Coscarelli et Poltergeist de Tobe Hooper, ONE DARK NIGHT place son action dans un mausolée typiquement américain, tout en granit et ambiance mortifère. Au cours d’un bizutage, une adolescente s’y trouve enfermée pour la nuit. Tandis que ses deux copines bêcheuses tentent de la terrifier, un défunt doté d’un puissant pouvoir de télékinésie s’éveille dans son cercueil, peu prompt au repos éternel. Sorti en 1982, soit trois ans après Phantasm, le film de Tom McLoughlin bénéficie de la même atmosphère mystique que son aîné.

Photo du film ONE DARK NIGHT
Crédit : Rimini Editions

Du point de vue de la mise en scène, la filiation paraît évidente. Du jeu sur la profondeur de champ dans les allées désertes du mausolée, à la silhouette décharnée de l’antagoniste principal, les deux films présentent de nombreuses similarités visuelles. Toutefois, ONE DARK NIGHT parvient aisément à s’en distinguer sur le plan scénaristique. Loin de se perdre en péripéties inutiles et dans la surenchère caractéristiques du film d’horreur de la décennie 80, le scénario sert une intrigue courte, un rien simplette, mais bien menée. Efficace, en somme.

The man behind the mask

S’il réalise ici son premier long-métrage, McLoughlin deviendra par la suite un habitué du genre, nous gratifiant également du jouissif épisode six de Vendredi 13 en 1986 et de Vengeance diabolique en 1991 – adaptation télé de la nouvelle Cours, Jimmy, cours de Stephen King. De sa filmographie horrifique, on retiendra une envie manifeste de grand divertissement, à la fois généreux et créatif. Réalisateur typique de la série B des années 80, McLaughlin pioche allégrement ses idées dans les productions de l’époque. Par-delà Phantasm, on retrouve dans ONE DARK NIGHT la bien nommée shaky cam du premier Evil Dead, ainsi qu’une visible intention de parodie à l’égard des teenage movies, compte-tenu d’un clin d’œil appuyé à Grease.

Photo du film ONE DARK NIGHT
Crédit : Rimini Editions

S’il recycle ainsi de nombreux éléments, le film se hisse tout de même au-dessus de la moyenne du grand bordel horrifique à petit budget des eighties. Contraint par des moyens financiers limités et par un tournage réduit à vingt-neuf jours, ONE DARK NIGHT ménage habilement son suspense, et malgré quelques effets datés, offre de réels moments d’angoisse et de dégoût. Certes, les macchabés sortis de leurs tombes transpirent le silicone et lévitent au-dessus du sol, visiblement maintenus par quelques bouts de ficelle… Mais s’ils arrachent quelques sourires, ils se révèlent tout de même – et paradoxalement – aussi effrayants que peu ragoutants.

Capsule temporelle

En effet, ONE DARK NIGHT fonctionne plutôt bien. Moins axé sur le potache que la plupart des petits films d’horreur du même acabit, il entend réellement faire peur, au lieu de miser sur un comique sanglant et grotesque, comme la mode le voulait alors. D’autant qu’il jouit d’une photographie tout à fait réussie, en plus de présenter des plans, peut-être un peu surfaits aujourd’hui, mais d’une composition léchée et en tout point maîtrisée. S’il n’a pas transcendé les foules à sa sortie en 1983, il devint quand même culte sur le marché vidéo américain, motivé par le succès de Vendredi 13 Chapitre 6. On l’avait, depuis, quelque peu oublié… Bien dommage, car il ne manque certainement pas d’intérêt.

Photo du film ONE DARK NIGHT
Crédit : Rimini Editions

Vu de 2023, ONE DARK NIGHT fait l’effet d’une capsule temporelle. Il recèle tout ce que le cinéma d’horreur des années 80 avait d’excitant. Une envie de créer, d’expérimenter, de s’amuser. Il donne également à voir une jeune Meg Tilly dans son premier rôle, frêle et véritablement terrifiée à l’idée de tourner de nuit à l’intérieur d’un mausolée. Mais aussi Adam West, le Batman des années 60, dans un second rôle anecdotique, dont on s’amuse volontiers de la présence… Bref. ONE DARK NIGHT sent bon la permanente et le macabre, et c’est bien tout ce qu’on lui demande.

Lily Nelson

Combo Blu-ray DVD du film ONE DARK NIGHT

Rare car peu édité, ONE DARK NIGHT sort intégralement remasterisé en combo Blu-Ray et DVD chez Rimini éditions. Le film est accompagné d’un livret de 24 pages, intitulé A tombeaux ouverts, rédigé par Marc Toullec.

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