Plus horrifiant que Scream Queens, plus teenager que Charmed, le nouveau reboot de Sabrina l’apprentie sorcière n’a plus rien à voir avec l’ingénue que l’on avait pour habitude de voir sur France 2.
À l’approche d’Halloween, les sorcières ont plus la côte que jamais. Entre le remake de Charmed, celui de Buffy et le dernier de Netflix sur Sabrina l’apprentie sorcière, elles envahissent l’écran. Mais c’est surtout à gros coups de balai magique et de sortilèges que l’héroïne des NOUVELLES AVENTURES DE SABRINA a transformé son combat contre les luttes du mal en un combat pour son indépendance et le féminisme.
Sabrina Spellman est une adolescente presque normale, à un détail près : elle est mi-sorcière, mi-mortelle. Le personnage de Kiernan Shipka est en effet tiraillée entre ses deux vies alors qu’on lui demande de faire un choix la veille de son seizième anniversaire entre le monde satanique des sorcières et celui des humains.
Refusant de choisir, elle doit faire face à des forces maléfiques qui en menaçant ses proches et les mortels, espèrent la pousser à rejoindre le coven de l’Église de la Nuit. Cette dernière permet d’apporter une touche dark à la série avec un univers bien plus sombre que la version qui diffusée sur France 2 à la fin des années 90.
Dans une interview, Kiernan Shipka, interprète de Sabrina, avait d’ailleurs confié que « Les références citées par les auteurs et réalisateurs étaient plutôt Rosemary’s baby, L’Exorciste, La Nuit des morts-vivants, des chefs d’œuvre du cinéma d’horreur. » Ce remake est donc bien loin de la version des années 90. La série reste malgré tout destinées à toucher les ados et est largement supportable malgré cet apport terrifiant et un peu gore.
Avec cette nouvelle version on peut donc dire au revoir à la gentille petite sorcière et accueillir son double démoniaque. Dans LES NOUVELLES AVENTURES DE SABRINA, les sorcières célèbrent en effet Satan, mangent de la chair humaine et n’hésitent pas à tuer des humains pour cacher leur existence. Un côté satanique et stéréotypé qui a énormément dérangé des spécialistes de la sorcellerie puisque aujourd’hui, la magie moderne serait plus autour des bonnes énergies, du self-empowerment et du féminisme.
Ainsi, les jeunes lycéennes créent le groupe WICCA, un club féministe dans le but de défendre les droits des femmes dont la naissance est due à l’interdiction de certains livres dans la bibliothèque scolaire. Orlando, un roman de Virginia Woolf consacré à un héros androgyne, est notamment interdit et fait écho au personnage de Susie Putnam qui est gender fluid et refuse donc de se limiter à la binarité homme/femme. De plus, le harcèlement est incarné par des sportifs qui deviennent la cible de quatre sorcières qui les prennent au piège afin de leur donner une bonne leçon. Si, le coven de l’Église de la Nuit est principalement composé de femmes, il reste malgré tout dirigé par un homme (Le Grand Prêtre) et pose la question des limites de l’émancipation des sorcières et des femmes.
Ainsi, la série permet la réhabilitation de l’image de la sorcière à travers une lecture féministe. L’opposition initiale entre mortels et sorcières se transforme en une double opposition entre les hommes et les femmes d’un côté et les anciennes sorcières adhérant au patriarcat et les nouvelles sorcières féministes de l’autre.
Sarah Cerange
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• Développement : Roberto Aguirre-Sacasa
• Production : Craig Forrest
• Acteurs principaux : Kiernan Shipka, Ross Lynch, Lucy Davis, Miranda Otto
• Date de sortie : 26 octobre 2018
• Durée : 49-61min


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