ant-man et la guêpe : Quantumania
Crédits : Marvel Studios

ANT-MAN ET LA GUÊPE : QUANTUMANIA, néant atomique – Critique

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Depuis l’introduction du Multiverse et la fin de la phase IV, le fil rouge du Marvel Cinematic Universe se faisait de plus en plus difficile à distinguer. ANT-MAN ET LA GUÊPE : QUANTUMANIA, troisième film du personnage incarné par Paul Rudd, marque le début de la phase V aux allures d’aventure familiale au pays quantique.

L’arrivée de ANT-MAN ET LA GUÊPE : QUANTUMANIA marque une franche possibilité pour renouveler un arc narratif en chute libre depuis plusieurs années. En plus de cela, en parallèle des longs-métrages classiques en panne sèche d’innovation, des séries plutôt réussies telles que Loki (2021) ou Wandavision (2020) pouvaient laisser présager de bonnes perspectives de changement pour les studios Marvel. Unique spoiler : il n’en est strictement rien.

En termes de chronologie, le film, réalisé par Peyton Reed, laisse entrevoir les conséquences du dramatique Avengers : Endgame. Scott Lang (Paul Rudd) semble mener une vie des plus normales aux côtés de sa fille Cassie, incarnée pour la première fois par Kathryn Newton, sa femme Hope (Evangeline Lilly) et ses parents (Michael Douglas et Michelle Pfeiffer). Tous ont côtoyé ou étudié le monde quantique qui a continué de susciter la curiosité de certains malgré les peurs et craintes du passé. Cassie (Kathryn Newton) en est la première concernée : désormais jeune femme, elle étudie la dimension quantique avec l’idée d’en faire un monde à explorer en toute sécurité. Mais une fois de plus, tout ce beau monde va se retrouver emporté dans cette vaste bulle subatomique.

Paul Rudd, Kathryn Newton & Evangeline Lilly (Ant-Man 3)
Crédits : Marvel Studios

A la croisée des mondes

A vouloir se plonger dans l’épique, ANT-MAN ET LA GUÊPE : QUANTUMANIA perd tout ce qui avait fait le charme des premiers films. Le personnage d’Ant-Man a gagné sa place au sein de la troupe du MCU bien qu’à l’origine, les deux premiers films étaient loin de traiter de survie du monde et de Multiverse. Des enjeux humains, une attraction comique, un large potentiel de scènes d’action, ceux-ci s’étaient forgés une vraie identité. Avec ANT-MAN ET LA GUÊPE : QUANTUMANIA, aucune utilité de parler d’identité ou de sens ; le film n’a aucun des deux.

Loin des standards de film de super-héros, ANT-MAN ET LA GUÊPE : QUANTUMANIA se rapproche plus d’une fade copie de film SF où beaucoup de choses semblent empruntées et superficielles. Des premiers films, seul subsiste le charme dérisoire de Paul Rudd qui détonne légèrement avec les enjeux colossaux qui semblent émerger. Le film se déroule exclusivement dans le royaume quantique, et c’est plutôt tant mieux. 20 longues minutes dans le monde réel à ressasser d’anciens films, à s’auto-citer et à balancer des vannes bien lourdes, c’est bien suffisant. Car oui, difficile de prendre le film au sérieux quand toute tension est plombée par un humour maladroit et quand on constate toutes les idées recyclées du scénario. Tout bon sens semble s’être perdu dans un trou noir quantique. Le film n’a finalement que pour but d’introduire le personnage de Kang, prochain grand antagoniste de la franchise.

Kang (Ant-Man 3)
Crédits : Marvel Studios

Désinvestissement complet

On va éviter d’accabler trop longtemps le film de Peyton Reed, la liste pourrait être longue, mais c’est un ratage sur bien trop d’aspects. Les personnages, bien que connus pour la plupart, sont sous-développés au profit de l’introduction de cette nouvelle phase. La portée émotionnelle est assez inexistante et repose uniquement sur le relation père-fille entre Scott Lang (Paul Rudd) et sa fille Cassie. Ce lien, fragilisé en début de film, est censé alimenter l’arc narratif du film mais n’apporte finalement rien ; la faute à un script bien trop simplet et des one-liners ridicules. En somme, les dialogues sont travaillés lorsqu’ils ont pour but de justifier les règles inventées au fur et à mesure et sont réduits pour le reste, uniquement là pour tirer les faibles ficelles de l’intrigue et entretenir un bon nombre de blagues. 

Maintenant, on pourrait se dire que les séquences d’action viennent rattraper le tout. Eh bien, pas vraiment. Visuellement, l’esthétique du film est plus que questionnable, plusieurs choix en termes de CGI sont très discutables (bonjour le personnage de Modok) mais globalement les effets spéciaux maintiennent le spectateur dans l’histoire. Pourtant, ce nouveau monde quantique offre une panoplie de personnages, bêtes et monstres, à la croisée des univers de Star Wars ou même Valérian, mais toute cette faune est cantonnée à une sorte d’exposition grossière et inutile. Le passage éclair de Bill Murray en est l’exemple parfait : une scène dépourvue d’intérêt hormis de faire lentement avancer l’intrigue et d’ajouter des blagues (on en manquait). Le plus regrettable reste l’absence d’une réelle exploration du monde subatomique. Celle-ci est très rapidement balayée et ce monde se dévoile d’un paysage à un autre sans réelle navigation. Le vaste univers quantique présenté jusqu’alors semble bien bouché ; comme si l’on passait d’une boîte à une autre. 

Quantumania (Ant-Man 3)
Crédits : Marvel Studios

Au service du MCU, mais pas du spectateur

Au sein du casting, Michelle Pfeiffer porte en partie le film jusqu’à l’apparition de Kang, interprété par Jonathan Majors, sauvant bien le film. Elle apparaît avec un rôle enfin plus large lui permettant d’endosser un statut d’héroïne qui lui va étonnamment bien. Lui a tout du conquérant qu’on veut nous introduire : calme, énigmatique et charismatique. En un regard ou en une expression, il suscite autant de complexité que 20 bonnes minutes de script plat des autres personnages. Le personnage de Kang reste par contre inachevé tant sur ses motivations, ses origines que ses pouvoirs. Pour le reste, difficile à dire tant ils sont injustement mis en arrière-plan, particulièrement Evangeline Lilly

Jonathan Majors (Ant-Man 3)
Crédits : Marvel Studios

Dans ce néant scénaristique, une thématique semblait émerger lors de l’arrivée des protagonistes dans l’univers quantique : la lutte contre l’autorité. Cassie (Kathryn Newton) avec sa volonté d’aider les plus opprimés et Kang (Jonathan Majors) en tant que souverain sont les deux personnages concernés par la question. Mais encore une fois, il est frustrant de voir que le sujet n’est pas approfondi. Ce manque de profondeur est permanent et se retrouve aussi bien dans le traitement des personnages que dans les enjeux qui ne se révèlent qu’à la fin, d’où la question légitime de l’intérêt du film.

ANT-MAN ET LA GUÊPE : QUANTUMANIA est globalement le parfait exemple de ce qui représentait le déclin des derniers films Marvel (à quelques exceptions) : un long-métrage qui abandonne son histoire au profit de celle du prochain film sur la liste. Pour cet opus, faites comme Paul Rudd et pensez petit ; pour cette nouvelle ère Marvel, tout reste à prouver.

Paul GREARD

Simon : Si pour une raison inconnue (ou plutôt une certaine sympathie qui se dégage des films et du personnage d'un Paul Rudd toujours plein de charme) je serai un peu moins violent envers le film qui se fait torpiller de tous les côtés, il faut reconnaître qu'on continue à se poser de sérieuses questions quant à l'avenir du MCU qui commence sérieusement à vaciller et que sa régulière médiocrité va finir par envoyer tout droit au royaume quantique.
Note des lecteurs2 Notes
Titre original : Ant-Man et la Guêpe : Quantumania
Réalisation : Peyton Reed
Scénario : Jeff Loveness
Acteurs principaux : Paul Rudd, Evangeline Lilly, Michael Douglas, Michelle Pfeiffer
Date de sortie : 15 février 2023
Durée : 2h01min
1.5
Vide

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Simon : Si pour une raison inconnue (ou plutôt une certaine sympathie qui se dégage des films et du personnage d'un Paul Rudd toujours plein de charme) je serai un peu moins violent envers le film qui se fait torpiller de tous les côtés, il faut reconnaître qu'on continue à se poser de sérieuses questions quant à l'avenir du MCU qui commence sérieusement à vaciller et que sa régulière médiocrité va finir par envoyer tout droit au royaume quantique.
Note finale