DESTINATION FINALE BLOODLINES, come-back macabre – Critique

Photo du film DESTINATION FINALE BLOODLINES
Crédits : Warner Bros. Entertainment Inc.
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3.5
PUR KIFF

Bien que la mort décime son casting selon sa logique habituelle, DESTINATION FINALE BLOODLINES parvient néanmoins à surprendre au sein d’une saga que l’on attendait plus vraiment au tournant.

La mort trouve toujours un chemin

Après 14 ans d’attente, la saga DESTINATION FINALE nous revient avec une certaine audace. En effet, alors que le cinquième volet bouclait la boucle avec un final en forme de prequel au premier film, on se demandait ce que la série initiée par James Wong pouvait encore avoir à nous offrir. Concept d’exploitation génial, les cinq précédents opus resservaient effectivement le même grand spectacle de divertissement, non sans ravissement. Toutefois, bien que certains épisodes aient su varier quelque peu les enjeux, parfois de manière approximative, le risque de lasser l’audience restait présent.

Or, force est de constater que la mort trouve toujours un chemin. Car là où l’on aurait pu penser qu’un nouvel épisode s’avérerait effectivement de trop, DESTINATION FINALE BLOODLINES réussit là où certains volets – et notamment le second – avaient échoué à renouveler la recette. La structure narrative reste évidemment la même : un accident mortel est évité et la mort vient rééquilibrer la balance en s’en prenant à chacun des rescapés, dans l’ordre où ils auraient dû effectivement mourir. Sauf que, dans ce reboot, l’accident initial a lieu près de cinquante ans avant la nouvelle série macabre.

Malédiction familiale

Une idée esquissée dans le deuxième film de la saga, où l’une des protagonistes du précédent volet parvient à tromper la mort plus longtemps que ses camarades d’infortune. Dans DESTINATION FINALE BLOODLINES, la vision du terrible événement échoue à une femme enceinte. Bien décidée à survivre et à protéger sa progéniture, elle échappe donc aux plans de la mort pendant des dizaines d’années. Problème : en toute logique, la malédiction s’étend à sa descendance et à leurs propres enfants, qui n’auraient jamais dû naître. Un rebondissement intéressant, qui renoue avec les enjeux un peu plus philosophiques du premier film.

Bien sûr, on ne taxera pas les DESTINATION FINALE de grandes œuvres pascaliennes sur le sens profond de l’existence humaine. Il n’empêche que cette nouvelle itération s’étend un peu plus sur ces questionnements, et interroge le rapport à la survie, notamment à travers des personnages vieillissants. La dernière apparition de Tony Todd (Candyman), dans son rôle habituel du légiste, intervient dans ce contexte et nous apparaît comme un hommage doux-amer, tandis que l’acteur se débattait encore avec un cancer lors du tournage de ses dernières scènes. Et ce, dans une saga où il se faisait le présage de la mort elle-même.

Des piercings dans l’IRM

De même, DESTINATION FINALE BLOODLINES ose un léger effort d’écriture, avec des personnages plus prompts à l’entraide et à la réflexion, qu’à l’égarement et à la violence. Un effort renforcé par le contexte familial, qui rend plus logique l’envie d’épargner un frère ou une sœur, qu’un collègue ou un camarade de classe. Un scénario assez malin en somme, même s’il ne se prive pas de nous donner ce qu’on est venu y chercher : des dizaines de cadavres empilés de manière spectaculaire, dans un déluge de mauvais goût jusqu’au-boutiste. On lui reprochera cependant de nous faire un petit peu trop attendre entre l’incident initial et les premières morts tant attendues.

Car dans son spectacle d’anticipation et de brutalité fantaisiste, DESTINATION FINALE BLOODLINES s’en sort avec les honneurs, malgré une touche de gore numérique lissé assez propre à la saga. Les adeptes de la 4DX ressortiront d’ailleurs enchantés du tour de manège, puisque si son prédécesseur s’amusait violemment avec les effets 3D, cet épisode semble effectivement fait pour ce nouvel équipement – sans pour autant s’y reposer et manquer de piment. Après le roller-coaster fatal du troisième volet et la gymnaste malmenée du cinquième, nul doute que les piercings dans l’IRM resteront dans les annales de la saga. Un pur plaisir d’initié, avec une touche de renouveau bienvenue.

Lilyy NELSON

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