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Crédits : Lucasfilm Ltd. & TM.

INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE : goodbye, Indy – Critique

Une silhouette masculine vêtue d’un chapeau et tenant un fouet traverse une grotte plongée dans la pénombre ; un film qui entend raconter la dernière histoire de l’aventurier le plus célèbre du monde du cinéma en se servant de certains artifices pour masquer l’âge de sa figure légendaire ; un réalisateur ayant la très lourde tâche de conclure les aventures d’un des plus grands visages du genre ; et des spectateurs tremblant comme pas deux en se demandant si le voyage serait à la hauteur… Alors, verdict ?

Indiana Jones et le cadran de la sincérité

Et bien rassurez-vous, amis cinéphiles et fans de la première heure, le travail a été bien fait. Enfin, suffisamment. C’est loin d’être parfait – on va y revenir – mais c’est, dès le début et jusqu’à la dernière seconde, ce que devrait être au minimum tout film revisitant une icône du septième art (et tout le monde sait que c’est loin d’être le cas). Car donc, James Mangold, après Copland, Walk the Line, Logan ou encore Le Mans 66, poursuit une belle carrière dessinée par une capacité à livrer des récits retrouvant un certain charme à l’ancienne sans malmener les figures historiques – réelles ou fictives – auxquelles il s’attaque. Et après celles, entre autres, de Johnny Cash, Wolverine ou Ken Miles, c’est ici ni plus ni moins à celle d’Indiana Jones que le réalisateur et co-scénariste doit redonner ses lettres de noblesse après la grosse déception du quatrième film pourtant réalisé par Steven Spielberg lui-même (mais qui n’est pas si horrible que ça, faut arrêter de déconner).

Photo du film INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE
©Lucasfilm Ltd. & TM.

Archéologue tenant son nom du chien de George Lucas qui créa le personnage avec Spielberg avant même de faire Star Wars, tout le monde le sait, Henry Jones Jr est l’aventurier le plus célèbre du grand écran et celui-ci venait avec ce film faire ses adieux à la légende à l’âge de 70 ans (pour le personnage, 80 pour Harrison Ford). Et c’est un âge que Mangold, Dieu merci, ne cherche (presque jamais) à cacher. Car après le long prologue où la technologie redonne son meilleur âge à l’archéologue avec brio mais pas sans défauts, permettant à celui-ci de se faire plusieurs dizaines de nazis durant une grosse séquence d’une quinzaine de minutes généreuses en bourre-pifs, explosions, cascades et rebondissements – c’est un Indy forcément vieux que nous présente Mangold. Plan du personnage torse nu à l’appui, celui-ci se réveillant difficilement en traînant sa carcasse jusqu’à la porte des voisins qui l’ont réveillé, le film (et l’acteur, ce qui n’est pas le cas de tous !) assume l’âge très avancé de son comédien principal. L’atmosphère est assez agréable et suffisamment travaillée, on se dit donc qu’on va dans la bonne direction. Et c’est globalement le cas. Mais…

Photo du film INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE
Quand tu te demandes si tu l’auras, ta retraite… © Lucasfilm Ltd. & TM.

Un peu pépère quand même

Mais c’est vrai que ça manque de vitalité tout ça. Mangold, si est régulièrement vraiment bon, traîne un peu la patte ici. Comme s’il n’osait pas se livrer complètement, le réalisateur semble trop pudique pour réellement prendre à bras le corps la saga et par conséquent finit inévitablement à souffrir de l’inévitable comparaison avec Steven Spielberg. Car, alors que Mangold n’est d’habitude pas le dernier pour donner du souffle à ses récits (cf le bouleversant Logan ou le très entraînant Le Mans 66) et même si l’âge avancé de son comédien principal induit forcément un récit plus posé, INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE manque de souffle.

Si les scènes de course-poursuite sont globalement satisfaisantes (le prologue, la poursuite en tuk tuk même si elle est peut-être trop longue…), plusieurs déçoivent malgré tout, comme par exemple celle expédiée de l’exploration de l’épave du bateau. En fait, il est surtout là le problème à ce niveau : le manque de créativité dans la conception de scènes véritablement épiques, car celles-ci ne sont pas dépendantes de l’âge de Ford. En effet, le film aurait très bien pu proposer d’exaltantes séquences d’action dignes des Uncharted ou Tomb Raider (les jeux, hein), descendants directs de l’archéologue au fouet, sans pour autant se reposer uniquement sur le physique de sa figure principale. Pas besoin d’avoir un Tom Cruise pour orchestrer des grands moments. Mangold se sert donc de divers moyens de locomotion pour mettre en mouvement le personnage (train, tuk tuk, moto, cheval…) et offre à ce titre quelques images qu’on ne verraient pas forcément ailleurs (notamment le coup de Jones qui monte un cheval en plein métro), mais se montre plutôt peu inspiré, quand les trois premiers de la saga ont conçus de fantastiques séquences parmi les plus inventives du genre et ayant marqué l’histoire du cinéma. Aucun plan vraiment long (même celui qui introduit le personnage, pourtant crucial, et qui était réussit même dans le très critiqué épisode 4), aucune composition iconique, aucun plan un peu complexe qui dure et permet d’enrichir une séquence, ce qui donne un aspect trop lisse et empêche de donner du corps au film alors que toute aventure en a absolument besoin (ce qui était aussi par exemple le problème du terriblement fade Uncharted).

Toute la panoplie de l’aventure est convoquée, entre objet mythique (un cadran attribué à Archimède), énigmes à résoudre, temples anciens, vilains pas beaux… mais malheureusement, force est de constater que, si le moment restera indéniablement agréable et un bon divertissement familial, aucune scène ne restera dans les mémoires (à part peut-être la fin, plus audacieuse). Et c’est aussi dû aux personnages.

Photo du film INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE
Après James Bond (en tant que scénariste pour Mourir Peut Attendre), Phoebe Waller-Bridge investit une autre saga légendaire pour lui insuffler son charme et son énergie. Une des meilleures idées du film. © Lucasfilm Ltd. & TM.
Le « vidéo-club » de Konbini dans lequel Mangold démontre sa belle connaissance du cinéma.

Indy, Helena et tous les autres

Car concernant cette joyeuse galerie de protagonistes, le constat est assez décevant. Heureusement, le principal concerné s’en tire avec les honneurs, Ford baladant son charisme légendaire à droite et à gauche en l’accompagnant d’une implication de tous les instants, doublée d’une belle mélancolie. A ses côtés, l’exceptionnelle Phoebe Waller-Bridge entre dans la saga grâce à un rôle de fille d’ancien ami d’Indy arnaqueuse sur les bords et cherchant à achever l’œuvre du paternel (schéma vu et revu néanmoins). Rôle auquel elle apporte un enthousiasme, un charme et une malice lui permettant d’être une vraie bouffée d’air frais et une des plus grandes réussites du long-métrage. En face d’eux, l’inimitable Mads Mikkelsen ramène sa présence imparable et prouve une fois de plus qu’il n’a pas son pareil pour jouer les salopards mais n’a rien d’original à faire ici et le film prouve son inconsistance en ne traitant pas son retour alors que le personnage s’est prit un panneau à plus de 300km/h (!). Et c’est un peu les seuls points positifs côté protagonistes, car malheureusement, le reste de la bande n’est pas vraiment à la fête. Entre Boyd Holbrook, qui traînait déjà sa trogne de méchant dans Logan et n’a presque rien à jouer ici ; Toby Jones faisant le boulot mais avec un rôle assez anecdotique ; Ethann Isidore (jeune français natif des Yvelines) jouant un ersatsz de Demi-Lune sympathique mais pas mémorable ; ou encore (ATTENTION SPOILERS) les mythiques personnages de la saga, Marion et Sallah, ramenés pour malheureusement pas grand chose (à part pour Marion apportant plutôt une jolie fin).

Photo du film INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE
N’emmerdez pas le Mads. ©Lucasfilm Ltd. & TM.

La légende

Mais, le film restera malgré tout – déjà, un bon moment dans l’ensemble – un geste, certes peu inspiré et un peu mou, mais sincère. Et parfois audacieux, comme le montre la surprenante séquence finale, dans laquelle Indy et nos amis se retrouvent dont dans le passé, pendant le siège de Syracuse, en face de… Archimède lui-même. Le film justifie alors l’aura et le caractère légendaire, exceptionnel du personnage en l’incluant à l’Histoire. Jusque-là blessé au fond de lui, et désormais également physiquement, l’archéologue dit à Helena vouloir rester ici, et intégrer l’Histoire. Le moment est joli, émouvant, et on se demande si le film ne va pas nous faire une Mourir peut attendre en faisant mourir son héros pour mieux renforcer sa légende. Mais, dans un moment trop brutal d’un point de vue rythmique, Helena refuse, assomme son parrain et le ramène en 1969.

Le film referme alors peut-être une plus belle porte. Et s’il constituera certainement plus un agréable divertissement familial qu’un bon film de la saga, il offre néanmoins une fin suffisamment jolie au plus célèbre aventurier des salles obscures, créé dans les années 70, ayant fait vivre nombres d’aventures exaltantes à des millions de personnes, et profitant désormais d’une retraite bien méritée avec ses proches. Goodbye Indy, ça a été un plaisir.

Simon Beauchamps

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Titre original : Indiana Jones and the Dial of Destiny
Réalisation : James Mangold
Scénario : Jez Butterworth, John-Henry Butterworth, David Koepp, James Mangold,
Acteurs principaux : Harrison Ford, Phoebe Waller-Bridge, Mads Mikkelsen
Date de sortie : 28 Juin 2023
Durée : 2h34min
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