Photo sur film SCREAM 6
Crédits : Paramount Pictures

SCREAM 6, le choc des critiques

Dans cette suite au requel de 2022, Ghostface quitte Woodsboro pour suivre les personnages du précédent opus sur les bancs de la fac de New-York. Amoureuses de la saga SCREAM depuis l’adolescence, nos deux critiques, Lily et Cécile, opposent leurs avis sur ce sixième épisode.

Si la saga n’a jamais été subtile, le précédent SCREAM avait poussé les curseurs à fond. Fan service décomplexé, incursions parapsychologiques, meurtres graphiques au possible, dimension méta exacerbée : rien ne nous avait été épargné. Si certains ont succombé à l’overdose, d’autres se sont empiffrés au buffet et en ont même redemandé. Leurs prières ont été rapidement exaucées, puisqu’à peine le requel sorti, Paramount et Spyglass entertainment annonçaient déjà la mise en chantier d’une suite… sans Neve Campbell au casting.

Tandis que l’absence de cette dernière se fait ressentir, on déplore également le peu de consistance du personnage de Courteney Cox, qui ré-endosse encore une fois le rôle de Gale Weathers. Toutefois, force est de constater que ce nouveau SCREAM exacerbe un peu moins les ressorts méta et nostalgiques intrinsèques à la saga. L’appel du pied à l’épisode 8 de Vendredi 13Jason takes Manhattan, pour mémoire – est vite évacué dans le premier quart d’heure, tandis que le nouveau Ghostface maugrée : « Rien à foutre des films », en essuyant son couteau.

Photo sur film SCREAM 6
Crédits : Paramount Pictures

Bien sûr, SCREAM 6 s’avère loin de n’en avoir « rien à foutre ». Le métrage tient son lot de références qu’il dissémine plus ou moins élégamment. Toutefois, contrairement à son prédécesseur, il offre la satisfaction « d’avoir la réf' » aux connaisseurs, et laisse des indices plus évidents au tout un chacun. Plus contenu et mieux dosé, le film donne davantage de place à l’intrigue et à l’enquête sur l’identité du tueur. Si le final se veut – comme d’habitude – capillotracté au possible, la conclusion parvient tout de même un tant soit peu à surprendre, malgré les similitudes troublantes avec le deuxième épisode de la saga originelle.

Malheureusement, les aspects méta plus retenus font perdre à ce nouveau SCREAM de sa saveur. Déplacer le tueur à New-York n’apporte, en réalité, pas grand-chose au récit et le film peine à assurer une connexion avec son héritage. On sent, en effet, qu’il s’efforce de remplir un cahier des charges en invoquant les figures de Sidney Prescott, Gale Weathers, Dewey Riley et Kirby Reed – survivante du quatrième épisode de la franchise. Leur peu de présence à l’écran aurait pu permettre d’exploiter davantage le nouveau cast adolescent. Or, le film n’en fait rien et se refuse même à toute prise de risque… Quitte à en devenir un slasher certes plaisant, mais relativement fade.

Lily Nelson

cecile

Non, en effet, la saga SCREAM n’a absolument rien de subtile. Premier meurtre à la limite du ridicule, protagoniste arrogante et visiblement championne en arts martiaux, le groupe d’amis un peu niais qui compte un expert absolu en films d’horreur, un plot twist inattendu qui ne tient pas tout à fait debout, des litres d’hémoglobines et quelques sets de couteaux bien aiguisés. Un joyeux bordel qu’on retrouve bien sûr dans SCREAM 6, qui de toute façon, ne pouvait pas être aussi mauvais que le requel sorti en 2022. Vous savez quoi, on peut même aller jusqu’à dire que cette suite est bonne.

C’est vrai oui, le métrage ressemble dangereusement au deuxième épisode de la saga originelle. Mais n’est-ce pas ce qu’avait prédit Mindy, au milieu du film ? La nièce de Randy Meeks a bien expliqué comment le nouveau tueur s’inspire de toute évidence de la chronologie Sidney Prescott, avec un deuxième opus à la fac, et ainsi de suite. En fait, le film laisse un milliard d’indice sur ce qu’il va se passer au fil de l’intrigue. Ça frôle la comédie, c’est simple, et souvent, la simplicité est la clé du bon slasher.

Photo sur film SCREAM 6
Crédits : Paramount Pictures

Ce qu’on pourrait reprocher à SCREAM 6, c’est son utilisation douteuse du principe de la nostalgie. Les fans absolus de la franchise ne peuvent qu’adorer les dizaines de ref’ à la saga originelle, qui sont d’ailleurs accessibles à ceux qui ne l’ont pas regardé (et c’est plutôt bien foutu), mais quid du trio de tête Sidney / Gale / Dewey ? Alors oui, techniquement, ce dernier est mort. Mais son nom est à peine honoré. Comme celui de Sidney. Elle n’est que mentionnée, de façon quasi anecdotique. Gale a de son côté un rôle presque secondaire, mal écrit, mal dosé. Cet opus se place trop près du remake, et non, ça c’est non.

Sans trop s’étaler sur le plot twist, qui à mon sens n’en a aucun, il aurai fallu quelque chose d’un peu plus profond, plus historique. Le choix du visage derrière Ghostface n’est pas le meilleur, bien qu’on ne fera jamais mieux que Billy Loomis lui-même. Mais tout de même, l’univers SCREAM laisse un large panel de choix, largement pas assez exploité.

La critique est facile, mais cela n’empêche que devant le métrage, on ne peut s’empêcher de sourire à tout va. Sourire aux références, à la bande originale, à la scène post-générique (oui, dans ta tronche Marvel), mais aussi aux nouveaux acteurs, qui ne sont pas si mal.

Cécile Fischer

SIMON: C'est déjà moins le bordel que dans le film précédent qui partait dans tous les sens, et si la saga ne raconte plus grand chose depuis bien longtemps, elle a ici le mérite de retrouver un peu de sincérité envers ses personnages (les deux sœurs sont touchantes et attachantes et les antagonistes sont avant tout brisés et malheureux) et un peu d'amusement niveau mise en scène. Mais ça pourrait (devrait) tellement être mieux.
Note des lecteurs16 Notes
Titre original : Scream 6
Réalisation : Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett
Scénario : Kevin Williamson, James Vanderbilt
Acteurs principaux : Melissa Barrera, Courteney Cox, Jenna Ortega
Date de sortie : 8 mars 2023
Durée : 2h02min
2.5
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BT_9269
BT_9269
Invité.e
1 mai 2023 15 h 42 min

J’aime beaucoup la façon dont les critiques sont posées. D’abord avec les points positifs et ensuite, les points négatifs, tout en restant sur un pied d’égalité avec la subjectivité et l’objectivité. BRAVO!!!

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