Across the spider verse chase
Crédits : Sony Pictures / Columbia Pictures / Marvel Entertainment

SPIDER-MAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE, toile de maître – Critique

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En 2018, Spider-Man : Into the Spider-verse plaçait la barre très haute avec son style virtuose d’animation. Sa suite tente et remplit son principal objectif, celui de le devancer à tous les niveaux.

SPIDER-MAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE est d’une telle générosité que résumer le tout en une critique ne peut être qu’incomplet. Riche et multiple, ce second opus marque la rencontre entre la complexité du Multiverse Marvel et la sympathie d’un personnage de Spider-Man qu’on a trop souvent associé à Brooklyn ou au Queens. Plus d’univers alternatifs, de Spider-Man(s), d’histoires multi-temporelles, ACROSS THE SPIDER-VERSE va bien plus loin que le postulat de son prédécesseur : tout le monde peut porter ce masque. Aussi bien dans son style visuel encore plus indomptable que sa narration encore plus intense, le film de Sony Pictures pousse tous les curseurs au maximum et nous en met plein la vue.

Across the spider verse Spiderman
Crédits : Sony Pictures / Columbia Pictures / Marvel Entertainment

Et le tableau reprend vie

ACROSS THE SPIDER-VERSE reprend son fil de l’histoire un an et demi après le premier film. Maintenant adolescent, Miles Morales (Stéphane Bak) est un Spider-Man affûté qui, en contrepartie, joue les étudiants éloignés et les fils empressés. Le personnage est assez naturellement au centre du récit, au cœur de sa transition vers l’âge adulte. Pourtant, les histoires au sein du Spider-Verse ne sont jamais très éloignées. Le film intègre Gwen Stacy comme un co-leader avec un développement complet qui fait oublier toutes les lacunes et flous du premier film autour du personnage. Cela se fait en partie lors d’une longue introduction qui contextualise beaucoup : de l’apparition des troubles temporels, de sa relation père-fille tendue qui fait directement écho à l’histoire de Miles. On le découvrira plus tard, mais chaque univers à son identité, a son propre tableau. Pour Gwen Stacy, ce sont des tons aquarelles, un style épuré pour une expérience nourrie par l’émotion.

Miles Morales (Stéphane Bak) x Gwen Stacy (Shirine Boutella)
Crédits : Sony Pictures / Columbia Pictures / Marvel Entertainment

Son univers plus ténébreux contraste avec le dynamisme du monde de Miles. ACROSS THE SPIDER-VERSE puise dans ce lien et appuie la plupart de ses thématiques, la première étant le drame familial. Plus de maturité, plus de rébellion aussi, les motivations et les secrets se confrontent avec plus d’intensité. Avec toujours du rire, mais ici bien plus de drame, ACROSS THE SPIDER-VERSE est globalement plus sombre. La relation entre Gwen et Miles est plus qu’une thématique, c’est le cœur tapant du film. Bien qu’entremêlé, leur lien pousse l’intrigue vers l’avant et d’une manière émotionnellement engageante. Les scénaristes jouent avec cette corde sensible en alternant les parties rayonnantes et déchirantes entre les deux adolescents. Vocalement, Stéphane Bak et Shirine Boutella ont beaucoup de mérite à rendre chaque personnage terriblement attachant et à créer cette relation forte et émouvante dans tous les univers.

Du monde et des couleurs 

Dès le trailer, on sait que SPIDER-MAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE sera bien plus que le spectacle de Gwen Stacy et Miles Morales. C’est un immense show de personnages et de variantes de Spider-Man auquel viennent s’ajouter de multiples références et caméos qu’on se réserve de garder pour nous. Avec chaque personnage, s’ajoutent son univers, son style visuel, son propre humour, ses spider-capacités… En parallèle de ce folklore enivrant, les antagonistes se démarquent autant et voire plus. Miguel O’Hara (Mathieu Kassovitz) porte la gravité du Spider-Verse et ses conséquences avec beaucoup de noirceur et de hargne. La Tâche, d’abord maladroit et imprévisible, devient progressivement le super-vilain emblématique des comics Marvel ; il incarne peu à peu les propres démons des personnages, faisant taire l’indifférence de beaucoup d’entre eux. Tous ces personnages déjà connus, charismatiques, rétros ou populaires, étonnent, détonnent et sont les premiers à contribuer à ce feu d’artifice d’animation qu’est ACROSS THE SPIDER-VERSE

Across the Spider verse Miles Morales x The Spot
Crédits : Sony Pictures / Columbia Pictures / Marvel Entertainment

Chaque personnage débarque avec ses codes et la variété de styles d’animation est énorme. Chaque esthétique a ses caractéristiques, diverses mais toujours époustouflantes. S’ajoute à cette richesse visuelle un dynamisme de tout instant, qui fait qu’en 2h20 de film, tous les détails ne peuvent pas toujours être appréciés à leur juste valeur. Tous les styles d’animation relèvent d’une prouesse technique incroyable, ACROSS THE SPIDER-VERSE est une expérience visuelle sensationnelle qui n’a pour l’instant pas d’égal. 

Riche et généreux dans son animation, le film l’est également dans son scénario fourni et assez bien mené. Avec un rythme toujours frénétique, les personnages les plus sérieux peuvent sembler vite expédiés à l’écran. C’est le cas des deux antagonistes dont les motivations et origines sont exposées, mais probablement trop abrégées par rapport au poids que vont avoir ces méchants par la suite. D’autres peuvent également sembler sous-développés ; on espère que dans la suite des aventures de Miles Morales, ces personnages secondaires auront le droit à une histoire tout en contribuant aux arcs narratifs des protagonistes principaux.

Miles Morales (Stéphane Back) x Miguel O'Hara (Mathieu Kassovitz)
Crédits : Sony Pictures / Columbia Pictures / Marvel Entertainment

De l’audace et du brio

Musicalement, ACROSS THE SPIDER-VERSE est dans la continuité du premier film : moderne et entraînante. La musique de Daniel Pemberton et Metro Boomin accompagne tout type de séquence avec des titres au rythme globalement plus posé que ceux du premier album rendu incontournable par le Sunflower de Post Malone. La bande sonore est plus sentimentale, créatrice d’ambiances et toujours riche de sens.

spider man across the spider verse gwen stacy
Crédits : Sony Pictures / Columbia Pictures / Marvel Entertainment

ACROSS THE SPIDER-VERSE reprend aussi une des idées de la mythologie Marvel à savoir que de grands pouvoirs vont avec de grandes responsabilités. Cette part de Marvel se lie avec la vie de justicier araignée dont l’existence ne peut impliquer que des sacrifices. Sur tous les plans relationnels, ces responsabilités sont souvent mises en avant et servent de fondement émotionnel au film. Ce côté drame fait toujours partie d’un juste équilibre avec comédie, substance et spectacle qui pose les bases d’un succès intégral d’animation. SPIDER-MAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE est un film d’une ampleur ahurissante, plein d’émotions, de divertissement et presque à la limite de la surcharge visuelle. Au-delà des attentes qu’il remplit toutes, c’est une suite qui va encore plus loin et qui prend même ses libertés pour repousser encore les frontières de l’animation.

Paul GREARD

Note des lecteurs2 Notes
spider man across the spider verse une - SPIDER-MAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE, toile de maître - Critique
Titre original : Spider-Man : Across The Spider-Verse
Réalisation : Joaquim Dos Santos, Kemp Powers
Scénario : Phil Lord, Christopher Miller
Acteurs principaux : Stéphane Bak, Shirine Boutella, Mathieu Kassovitz
Date de sortie : 31 mai 2023
Durée : 2h21min
4.5
Incomparable

Auteur·rice

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