DEAR WHITE PEOPLE

[contre-critique] DEAR WHITE PEOPLE

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Mise-en-scène
7
Scénario
7
Casting
7
Photo
7
Musique
6
Note des lecteurs3 Notes
6.1
6.8

À LIRE ÉGALEMENT, notre critique positive du film !

DEAR WHITE PEOPLE observe les interactions entre blancs et noirs au sein d’une faculté américaine prestigieuse, Winchester.

Pour résumer, quatre personnages (noirs), aux motivations très différentes, se démarquent :
Troy, subit la violente pression de la réussite exercée par son père – doyen de la fac. Lionel, se cherche une identité (ethnique, sexuelle, politique). Sam, naïvement « révoltée contre le système » mais trop timide (lâche?) pour assumer ses positions, et enfin Coco, celle qui voulait être blanche.
Chacun de ces personnages personnifie à l’écran une ou plusieurs idées: opinions politiques, conflit générationnel, héritage culturel, conditionnement ethnique, pression sociale, et, dans une moindre mesure, l’identité sexuelle; idées qui seront étoffées par l’interaction, celle avec les nombreux autres protagonistes – grossièrement résumables en manipulés/moutons, personnages-consciences, autorité, et BLANCS.
La caractéristique commune à ces 4 personnages-idées est d’appartenir à la « génération Obama »…
Une génération marquée par la soudaine prise de conscience/affirmation de sa culture, noire, comme aussi puissante et respectable que celle des « blancs » (avec la technologie et quelques artistes en dénominateur commun); une génération réalisant tout de même trop tard que le monde n’est pas aussi manichéen qu’un bulletin de vote, et qu’il est nécessaire, pour envisager le futur, d’en comprendre toutes les nuances – surtout politiques, économiques et sociétales.
C’est du coup, le ton que prend le film: celui de la catharsis d’une génération en perte de repères, cherchant dans son passé, ses origines, son héritage et dans la démarcation, l’acceptation de soi et la compréhension du futur ;

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Dans le détail, DEAR WHITE PEOPLE est un joli collage de vignettes rappelant tantôt l’esthétique Wes Anderson, tantôt Altman (d’ailleurs cité) pour son coté choral… Le petit plus vient d’une conscience partielle de ces écrasantes influences, exprimée dans la parodie.
La photo est en outre flatteuse, la mise-en-scène, élégante. Les acteurs principaux brillent par leurs charismatiques expressions corporelles (leur jeu, à mon sens, est assez moyen)
Tout cela confère à DEAR WHITE PEOPLE un aspect immédiatement plaisant, renforcé par les mises-en-situation, les personnages, les dialogues… L’écriture, de manière générale, est emphatique. C’est donc ce que l’on retiendra du film. Selon moi, cela relève du domaine du superficiel, en comparaison de la puissance du sujet.

En fait, le traitement des passionnantes thématiques susmentionnés se heurte, via l’écriture générale, à un écueil de taille: Justin Simien.
DEAR WHITE PEOPLE tient plus du ressenti que de l’analyse, et en ce sens reflète la vision restreinte et trop personnelle d’un réalisateur/scénariste omnipotent mais manquant de maturité, confondant ostentation et pertinence – et présupposant de son talent de metteur-en-scène, d’écriture et de direction d’acteurs, sans jamais réaliser à quel point ce « talent » est emprunté et égocentré.

Le film au final reflète son auteur, et peine à se trouver un autre but que celui de la dénonciation naïve du racisme ordinaire et quotidien. L’ampleur qu’on lui prêtait, celle de défendre une cause, celle de rendre compte de l’état d’un pays, n’est nullement présente… Il ne s’agit pas de comprendre les raisons profondes de tel ou tel comportement social, et de proposer des solutions en conséquence… Mais plutôt de montrer froidement – avec un certain sens du spectacle – et de tirer des conclusions hâtives.

« Cinéma engagé, mais pas forcément pertinent… Par manque de précision, de direction, par péché d’ostentation. Dommage. »

DEAR WHITE PEOPLE est malgré tout un film plaisant, quoique manipulateur, peu subtil et manquant de seconde lecture.
Peut-être que ce qu’il lui manque, c’est une vision claire de la condition noire actuelle, et l’envie de contribuer à son épanouissement plus qu’à sa dénonciation – on lui préférera sur ce terrain précis, la fabuleuse série The Knick, qui avait le mérite d’exprimer les peurs/fantasmes/réalité d’un peuple, et non simplement ceux de son auteur.

Les autres sorties du 25 mars 2015

DIVERSION, À TROIS ON Y VA, CENDRILLON, VOYAGE EN CHINE, DEAR WHITE PEOPLE (critique positive), WASTE LAND, etc.

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25 mars 2015 Dear White People

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Titre original : Dear White People
Réalisation : Justin Simien
Scénario : Justin Simien
Acteurs principaux : Tyler James Williams, Tessa Thompson, Kyle Gallner
Pays d’origine : U.S.A.
Sortie : 25 mars 2015
Durée : 1h48min
Distributeur : Happiness Distribution
Synopsis : La vie de quatre étudiants noirs dans l‘une des plus prestigieuses facultés américaines, où une soirée à la fois populaire et scandaleuse organisée par des étudiants blancs va créer la polémique. Dear White People est une comédie satirique sur comment être noir dans un monde de blancs.

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(la critique date du 27 mars 2015)

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