Samedi 28 mai 2022, le Festival de Cannes touche à sa fin. Après deux semaines mouvementées, le festival s’est terminé dans une atmosphère troublante marquée par la deuxième Palme d’or de Ruben Östlund.
Au lendemain de la cérémonie de clôture du 75e Festival de Cannes, l’atmosphère semble lourde. Et pour cause, beaucoup de spectateurs et spectatrices partagent l’impression d’avoir assisté à une cérémonie au palmarès indécis voire « brouillon » (Le Monde) ou « hors-sol » (L’Obs). Pourtant, tout avait bien commencé. Après une édition annulée en 2020 et une autre plutôt singulière en 2021, le Festival de cette année devait marquer une forme de retour à la normale. À cette occasion, on a notamment pu assister au retour de David Cronenberg (CRIMES OF THE FUTURE) en « compétition officielle » mais également à la présentation du nouveau long-métrage de Baz Luhrmann (ELVIS) « hors compétition. » Néanmoins, dans cette catégorie, c’est le comeback de Tom Cruise dans le rôle de Maverick (Joseph Kosinski) qui a déchaîné les foules. Enfin, dans la catégorie « Un Certain Regard« , on ne comptait plus les films à fort potentiel (LES PIRES, RODEO, JOYLAND, CORSAGE…).
Pourtant, et comme chaque année, le Festival a rapidement fait l’objet de critiques. Si on passe outre les remarques suite à la venue de Tom Cruise, la couverture médiatique de ces quinze jours semble parfois s’être réduite aux commentaires sur le nouveau partenariat avec TikTok mais aussi sur la présence d’influenceurs et influenceuses sur le tapis rouge. Aussi, lors de la soirée de clôture, cette atmosphère troublante s’est poursuivie au fur et à mesure que les prix ex-aequo décernés par le jury se multipliaient. Après une cérémonie devant un public dubitatif, c’est donc finalement le suédois Ruben Östlund qui a reçu la Palme d’or pour TRIANGLE OF SADNESS. Deux ans après sa récompense pour The Square, le réalisateur rejoint ainsi le groupe réduit des cinéastes ayant remporté deux fois la Palme d’or aux côtés de Francis Ford Coppola, Ken Loach ou encore Michael Haneke. L’ensemble des récompenses est à retrouver ci-dessous.
En compétition officielle
Palme d’or : Ruben Östlund pour TRIANGLE OF SADNESS
Grand prix : Lukas Dhont pour CLOSE et Claire Denis pour THE STARS AT NOON (ex-aequo)
Prix du festival : Jean-Pierre & Luc Dardenne pour TORI ET LOKITA
Prix d’interprétation masculine : Song Kang Ho pour LES BONNES ÉTOILES
Prix d’interprétation féminine : Zar Amir Ebrahimi pour HOLY SPIDER
Prix de la mise en scène : Park Chan-Wook pour DECISION TO LEAVE
Prix du scénario : Tarik Saleh pour BOY FROM HEAVEN (WALAD MIN AL JANNA)
Prix du jury : Jerzy Skolimowski pour Hi-Han (EO) et Felix Van Groeningen & Charlotte Vandermeersch pour LE OTTO MONTAGNE (ex-aequo)
Palme d’or du court-métrage : Chen Jianying pour THE WATER MURMURS
Mention spéciale du court-métrage : Abinash Bikram Shah pour LORI
Palme d’honneur : Forest Whitaker et Tom Cruise
Caméra d’or
Caméra d’or : WAR PONY de Riley Keough & Gina Gammell
Mention spéciale de la Caméra d’or : PLAN 75 de Hayakawa Chie
Un certain regard
Prix Un certain regard : LES PIRES de Lise Akoka & Romane Gueret
Prix du Jury : JOYLAND de Saim Sadiq
Prix de la mise en scène : METRONOM de Alexandru Belc
Prix de la meilleure interprétation : Vicky Krieps dans CORSAGE et Adam Bessa dans HARKA (ex-aequo)
Prix du meilleur scénario : MEDITERRANEAN FEVER de Maha Haj
Coup de Coeur du Jury : RODÉO de Lola Quivoron
Quinzaine des réalisateurs
Prix SACD : LA MONTAGNE de Thomas Salvador
Label Europa Cinemas : UN BEAU MATIN de Mia Hansen-Løve
Carrosse d’or : Kelly Reichardt
Semaine de la critique
Grand prix Nespresso de la semaine de la critique : LA MEUTE de Andrés Ramirez Pulido
Prix French Touch du Jury : AFTERSUN de Charlotte Wells
Prix Louis Roederer de la révélation : Zelda Samson pour DALVA de Emmanuelle Nicot
Prix Découverte Leitz Cine du court-métrage : ICE MERCHANTS de Joao Gonzalez
Prix Fondation Gan pour la diffusion : THE WOODCUTTER STORY de Mikko Myllylahti
Prix SACD : Andrés Ramirez Pulido pour LA MEUTE
Prix Canal+ du court métrage : SUR LE TRÔNE DE XERXÈS d’Evi Kalogiropoulou
À noter la Queer Palm accordée à JOYLAND de Saim Sadiq et celle du court-métrage à REGARDE MOI de Shuli Huang.