C’est hier soir que Thierry Frémaux dévoilait le nom des films sélectionnés pour cette édition fantôme du Festival de Cannes. Parmi eux quelques incontournables, des pressentis et bien entendu des nouveaux venus.
Après de multiples rebondissements, les organisateurs du festival avaient décidé de maintenir, ou du moins de ne pas annuler, cette 73e édition. Mais dans le contexte sanitaire que nous avons connu ces derniers mois, il était impossible d’assurer physiquement le bon déroulement d’un tel évènement. Trouver une formule pour se renouveler, avoir lieu sans avoir lieu, un casse-tête presque insoluble pour Thierry Frémaux et Pierre Lescure qui avaient fermement écarté la solution de la projection en ligne. Trop éloignée des valeurs et des prises de position défendues par le festival dans le débat qui oppose les plateformes de streaming aux salles de cinéma.
C’est alors l’idée d’un label qui s’est imposée, les films sélectionnés par le Festival de Cannes sortiront au cinéma pendant l’année, auréolés de la précieuse mention. Par ailleurs, les traditionnelles sections ont été abandonnées, aucun palmarès de prévu, les 56 films choisis par les festival sortiront sans aucunes distinctions. Nous pourrons, dès lors, dresser notre propre palmarès…
Alors que les salles de cinéma s’apprêtent à ré-ouvrir le 22 juin prochain, Thierry Frémaux a réaffirmé la place du Festival de Cannes dans une industrie particulièrement touchée par la crise de la Covid-19.
Décider de livrer une Sélection officielle est surtout la meilleure façon d’aider le cinéma, de mettre l’accent sur les films qui sortiront en salles dans les prochains mois. La réouverture des cinémas, après des mois de fermeture, est un enjeu crucial. Le Festival de Cannes entend être présent pour accompagner ces films et en soutenir la carrière en France et à l’étranger, comme il entend redire l’importance des salles dans ce qui fait la valeur du Septième Art.
-Thierry Frémaux-
Quelques chiffres avant d’afficher la liste des films:
Les 2067 longs métrages soumis à la sélection proviennent de 147 pays, une diversité qui fait partie de l’identité du Festival de Cannes qui se revendique comme une cartographie en temps réel du cinéma mondial. Bien évidemment, il n’en oublie pas le cinéma français puisque 21 films y sont présentés, soit une part importante de sa sélection. Parmi ce cru 2020 français, 8 sont réalisés par des femmes (38%) et 9 sont des premiers films.
Les premiers films sont en hausses, 15 au total soit 26,7% sur l’ensemble de la sélection, une première pour le festival qui n’en avait jamais compté autant.
Côté parité, le festival, qui s’est engagé depuis quelques années auprès du collectif 50/50, affiche des résultats à la hausse. Elles sont 16 réalisatrices à présenter un film contre 14 en 2019. En pourcentage cela représente 28,5% sur la totalité, ce qui est également notable c’est que ce chiffre est supérieur au pourcentage de réalisatrices qui postulent à la sélection (25,7%).
Et sans plus attendre voici la liste des 56 films sélectionnés pour cette 73e édition du Festival de Cannes.
Parmi les « habitués »:
The French Dispatch de Wes Anderson (14/10)
Eté 85 de François Ozon (14/07)
True Mother de Naomi Kawase
Lovers Rock de Steve McQueen
Mangrove de Steve McQueen
Druk (Another Round) de Thomas Vinterberg
Last Words de Jonathan Nossiter
ADN de Maiwenn
Heaven: To The Land of Hapiness de Im Sang-Soo
El olvido que seremos (Forgotten we’ll be) de Fernando Trueba
Des hommes de Lucas Belvaux
Peninsula de Sang-Ho Yeon
Au Crépuscule de Sharunas Bartas
Suis-moi je te fuis, fuis-moi, je te suis (The Real Thing) de Kôji Fukada
Parmi les nouveaux venus:
Passion simple de Danielle Arbid
A Good Man de Marie-Castille Mention Schaar
Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait de Emmanuel Mouret
Courir au gré du vent (Striding Into The Wind) de Wei Shujun
John and the hole de Pascual Sisto
Souad d’Ayten Amin
Limbo de Ben Sharrock
Here we are de Nir bergman
Rouge de Farid Bentoumi
Sweat de Magnus von Horn
Teddy de Ludovic et Zoran Boukherma
Février de Kamen Kalev
Ammonite de Francis Lee
Un Médecin de nuit d’Elie Wajeman
Enfant Terrible de Oskar Roehler
Nadia, Butterfly de Pascal Plante
Septet : The Story of Hong Kong d’Ann Hui, Sammo Kam-Bo Hung, Ringo Lam, Patrick Tam, Johnnie To, Hark Tsui, John Woo, Woo Ping
Parmi les premiers films :
Falling de Viggo Mortensen
Plaisir (Pleasure) de Ninja Thyberg
Slalom de Charlène Favier
Casa de Antiguidades de Joao Paulo Miranda Maria
Si le vent tombe (Should the Wind Fall) de Nora Martirosyan
Broken Keys de Jimmy Keyrouz
Ibrahim de Samir Guesmi
Au commencement de Déa Kulumbegashvili
La mort du cinéma et de mon père aussi de Dani Rosenberg
Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh
16 printemps de Suzanne Lindon
Vaurien de Peter Dourountzis
Garçon chiffon de Nicolas Maury
Si le vent tombe de Nora Martirosyan
3 documentaires :
En route pour le milliard (The Billion Road) de Dieudo Hamadi
The Truffle Hunters de Michael Dweck et Gregory Kershaw
9 jours à Raqqa de Xavier de Lauzanne
5 comédies :
Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal
Les deux Alfred de Bruno Podalydès
Un Triomphe d’Emmanuel Courcol
Le Discours de Laurent Tirard
L’Origine du monde de Laurent Lafitte
4 films d’animation :
Aya et la sorcière de Goro Miyazaki
Flee de Jonas Poher Rasmussen
Josep de Aurel
Soul de Pete Docter et Kemp Powers (Pixar)
Le replay de la conférence de presse est à retrouver sur le site du Festival de Cannes
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