Considérée comme l’une des sorties Netflix les plus prometteuses de 2025, ALICE IN BORDERLAND s’est malheureusement essoufflée. Le manque de créativité s’est fait ressentir, transformant l’attente en déception pour une grande partie du public.
Au vu de la réussite des deux premières saisons, les attentes vis-à-vis de cette suite étaient prévisibles. Malheureusement, la déception domine : cette saison 3 ne retrouve pas la créativité qui faisait la force des précédentes.
Un défi majeur dès la phase de conception
La mise en œuvre de cette saison 3 n’a pas été aussi simple que celle des épisodes précédents. En effet, les scénaristes Yasuko Kuramitsu et Shinsuke Satō ont dû relever un défi de taille : s’affranchir du cadre imposé par le manga original de Haro Asō, dont l’intrigue couvrait seulement les événements des deux premières saisons.
Bien qu’il existe deux séries dérivées publiées après la fin du manga original, l’inspiration n’a pas séduit les fans : Alice in Borderland : Retry, une suite directe où Arisu, désormais adulte et marié à Usagi, se retrouve à nouveau plongé dans le Borderland. Puis, Alice on Border Road, une histoire parallèle indépendante avec un nouveau casting et un univers distinct, seulement relié au monde principal par quelques références.
Les réalisateurs ont ainsi choisi d’explorer un univers similaire, en y ajoutant une dimension de science-fiction tirant son origine du concept des E.M.I. (Expériences de Mort Imminente), tout en s’inspirant librement de la série dérivée Alice in Borderland : Retry, sans en suivre fidèlement les intrigues. Cependant, ce n’est pas une grande réussite.
Une rupture avec les précédentes saisons
La saison 3 a été globalement assez mal accueillie par le public et les fans de la série. Les jeux proposés dans cette saison sont insipides et soporifiques. Le jeu des zombies aurait pu être intéressant, mais des explications bien trop complexes ont empêché la bonne compréhension du concept dès le début. Quant à celui des flèches enflammées ou du train piégé, ils manquent d’originalité et de surprise.
Le pompon a été le dernier jeu : faussement complexe, incohérent et interminable. La rupture avec les précédentes saisons est flagrante, et le scénario ne propose aucune évolution ni surprise.
De nouveaux personnages sans intérêt
Les personnages introduits dans cette nouvelle saison manquent de profondeur. Il n’y a pas d’attachement particulier au groupe – hormis pour les deux héros déjà populaires, Arisu et Usagi.
L’introduction de nouveaux personnages était inévitable, mais elle manque de relief : impossible de s’y attacher, tant ils semblent n’avoir été créés que pour servir de simples agneaux sacrificiels. Les participants manquent de stratégie et de logique, ce qui amplifie leur insignifiance, d’autant plus qu’ils sont censés avoir déjà participé aux jeux. Ni leurs histoires ni leurs caractères ne sont développés, ce qui laisse un sentiment d’inabouti.
Ajoutons à cela un méchant qui agit comme un personnage de fond sans importance majeure : ses motivations restent obscures, et ses tentatives échouent à éclaircir le mystère central de la série. Résultat : il ne parvient même pas à justifier sa propre présence dans l’histoire.
Et pour couronner le tout, la brève apparition des personnages emblématiques des saisons 1 et 2 à la fin de la saison 3 ne fait qu’accentuer la frustration face à une intrigue sans relief ni véritable profondeur.
Une conclusion en demi-teinte
Malheureusement, cette suite n’est pas à la hauteur des précédentes. Le potentiel était là, mais l’inventivité attendue n’était pas au rendez-vous.
La fin de la saison rappelle celle de la série Squid Game : un faux plot twist, avec une ouverture sur un scénario similaire mais version américaine. Cette conclusion reflète l’esprit de cette troisième saison, qui cherche avant tout à monétiser le succès initial, quitte à forcer le scénario.
Émilie B.




