Frank Underwood, membre du Congrès démocrate et whip du gouvernement à la Chambre des représentants, a aidé Garrett Walker à devenir Président des États-Unis en échange de la promesse de devenir Secrétaire d’État. Mais, avant l’investiture de Walker, la chef de cabinet Linda Vasquez lui annonce que le Président n’a pas l’intention d’honorer sa promesse.
Furieux, Underwood et sa femme Claire (qui comptait sur la nomination de son mari pour développer son groupe d’activistes environnementaux dans d’autres pays) font un pacte pour détruire ceux qui l’ont trahi. Frank se met donc à la recherche de pions pour mener sa croisade, et il trouve pour cela le député Peter Russo et la jeune journaliste Zoe Barnes.Note de l’Auteur
[rating:9/10]
• Saison : 1
• Nombre d’épisodes : 13
• Format : 52 minutes
• Date de 1ère diffusion US : 1er février 2013 (Netflix)
• Date de 1ère diffusion FR : Automne 2013 (Canal+)
• Titre original : House Of Cards
• Création : Beau Willimon
• Avec Kevin Spacey, Robin Wright, Kate Mara
• Bande-annonce :
La puissance divine existe-t-elle donc ? Les signes de divinité sont-ils réels ? Le hasard n’existe-t-il donc pas ? Dieu, suprême force, est-il alors chef d’orchestre de nos vies ? Ne sommes-nous que pions ineptes rebondissants alors, toujours sans but, uniquement grâce à un quelconque mouvement divin ?
En effet, tristesse et joie s’affrontaient, il y a peu, au cours d’un érotico-sanglant combat prenant place dans chaque partie, même les plus infimes, de mon corps.
Palpitations, circulation sanguine et fractures osseuses étaient les forces en présence lorsque, joyeusement triste, j’écrivais la critique de la magnifique, mais hélas terminée, série The Wire (lire la critique). Quand retrouverais-je une série qui me prendrait aux tripes ? Une série que je pourrais avaler tout rond ? « Jamais » semblait alors être la réponse que ma déprime passagère trouvait le plus à son goût. Mais soudain, au milieu de ce sentier de tristesse dont les talus n’étaient autres que désespoir, désillusion, solitude et Johnnie Walker, apparut la messianique saga House of Cards.
Comment en étais-je arrivé là ? Dieu avait-il entendu mes insupportables pleurs incessants et m’avait envoyé de l’aide ? Ou mon père m’en avait-il parlé en rentrant du boulot me dis-je en écrivant ? Non, attendez, il était 18h30 et mon père avait encore ses habits pour l’usine. Donc ouais, oubliez le début, c’était totalement mon père en fait.
Quoiqu’il en soit, loin de moi l’idée de comparer House of Cards à The Wire. D’abord parce que l’on a simplement eu droit à une seule saison, et donc que l’on ne sait pas si sur la longueur la série sera toujours de qualité. Et aussi parce que la série n’a pas la même portée pour ce qui est d’embrasser la destinée de plusieurs personnages. Cependant House of Cards compte tout de même à son actif un joli casting assez complet pour garnir cette histoire de massacre politique. Il n’y a pas non plus une incommensurable foule de protagonistes, mais tous sont de qualité.
Calme, assuré, impassible, Kevin Spacey est l’incarnation même du diable tranquille qui voit chaque rouage méthodique de son plan se réaliser.
Bien entendu on peut compter sur le haut de gamme Kevin Spacey. Froid, oppressant, toujours bien coiffé, il incarne avec réussite toute la puissance doucement féroce et manipulatrice de son personnage. Calme, assuré, impassible, il est l’incarnation même du diable tranquille qui voit chaque rouage méthodique de son plan se réaliser. Cette renversante et dérangeante quiétude n’a d’égale que la force malhonnêtement jubilatoire de son plan. Il arrive à nous entrainer dans cette inconfortable situation où on le suivrait jusqu’au plus profond du mal pour assurer simplement, et surement, sa vengeance. Et cette assurance glaçante de celui qui maitrise et joue avec les gens qui l’entourent, il n’hésite pas à nous la faire partager face caméra.
La deuxième grande qualité du show est justement cette spontanéité avec laquelle Kevin Spacey s’adresse aux spectateurs. Surprenante, amusante, décalée et surtout terrifiante ! Méthode infaillible qui ne peut alors que nous faire apprécier davantage Frank Underwood, c’est aussi un outil exceptionnel, très utile pour toujours mieux comprendre l’histoire et surtout l’esprit retors, sournois et machiavélique de cette bête politique.
Les plans serrés sur l’intransigeant visage de Kevin Spacey à la mâchoire qui l’est tout autant, sont d’une précision et maîtrise absolues. Et bien entendu, malins comme vous l’êtes, vous l’aurez compris : nouveau paragraphe + phrase de transition = nouvelle qualité. Car oui, il me semblait essentiel de consacrer un paragraphe entier à la réalisation.
Je ne sais pas vous, mais moi – parce que ouais je vais parler encore de moi, mais bon, comprenez que je suis heureux, et quand je suis heureux, ben j’envoie de la logorrhéique litanie personnelle à qui veut bien l’entendre – je trouve que depuis 2007 avec Zodiac, David Fincher n’a tout simplement fait aucune erreur mise en scène. Même, je trouve que sa réalisation s’est affinée et recroquevillée sur elle-même pour donner, au fur et à mesure des années, une touche absolument sublime et reconnaissable dans chacun de ses fims.
Bon, avant de poursuivre, je pense que c’est le moment de préciser que c’est David Fincher qui est aux commandes de la série, afin d’éviter de vous perdre définitivement. Et donc, cadrages à la précision meurtrière, travelling en tout sens, finesse et élégance de chaque plan, appropriation de l’espace, environnements saisis en un tiers de seconde et bien entendu petite touche bleutée sur la photo sont au rendez-vous et participent à l’enrobage déjà délicieusement attirant.
Politique, Spacey, Fincher, esthétique à tomber, comment la série pourrait-elle être encore plus alléchante ? Tout simplement grâce à son mode de diffusion spécial qui sera apprécié par tout sériephage. En effet House of Cards est la première série à être diffusée par Netflix, un site de VOD, et ce, entièrement, du premier au dernier épisode, et en une seule fois. Chacun est donc libre de regarder à son rythme et la frustration de ne jouir que d’un épisode par semaine et alors éviter pour certains.
Cadrages à la précision meurtrière, travelling en tout sens, finesse et élégance de chaque plan, appropriation de l’espace, environnements saisis en un tiers de seconde et bien entendu petite touche bleutée sur la photo sont au rendez vous et participe à l’enrobage déjà délicieusement attirant.
La série est donc farouchement sexy, de sa réalisation à sa distribution. Alors pourquoi pas 10/10 ? Oui, dans ce nouveau paragraphe, il est temps d’aborder les (quelques) points négatifs de la série.
Il y a Kate Mara. D’abord plaisante et bien dans son rôle, elle finit par être insupportable. Aussi, Robin Wright, très bien tout le long, ralentit le rythme lors des passages qui lui sont consacrés. Non pas parce qu’elle est inutile à l’histoire, bien au contraire, mais tout simplement parce que son personnage, aussi développé soit-il, ne rivalise pas avec celui de Kevin Spacey. Il s’agit pour elle, malheureusement, que d’un « sous-charisme » totalement indépendant de sa bonne volonté.
Et c’est tout. C’est pas beaucoup hein ? Et vu que les seconds rôles sont parfaits (Peter Russo, Doug Stamper), on supporte alors largement les quelques failles sans soucis.
Alors bon, je ferai court sur la conclusion vu que je me suis assez étalé. Une définition officielle de mon dictionnaire imaginaire des séries dirait de House of Cards : une série féroce, manipulatrice, passionnante, enthousiasmante, détestable, sournoise, jouissive, excitante, meurtrière, diabolique, exaltante, magnifique…
Après, je n’ai plus de vocabulaire qui ne dérive pas dans le trivial et le graveleux pour décrire la série, et j’ai la flemme de regarder dans le dictionnaire des synonymes. Donc je vous laisse avec des points de suspension que vous pourrez combler librement après avoir vu les 13 épisodes.