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Sundance Film Festival 2018 : Journal de bord N°5, c’est l’heure du bilan !

Au menu de mon cinquième et dernier journal de bord du Festival de Sundance : les derniers bons films vus en cette fin de Festival et mon classement des films avant le palmarès.

Le Festival touche à sa fin, je finis sur les rotules mais je recommande cette expérience à tout le monde! Et quel plaisir d’avoir croisé Ann Dowd dans pas moins de quatre films présentés à Sundance (American Animals, Nancy, A Kid like Jake et Tyrel) qui interprète Patti Levin dans The Leftovers et Tante Lydia dans The Handmaid’s Tale !

Je vous livre mes critiques de quatre très bons films : AMERICAN ANIMALS , NANCYet I THINK WE’RE ALONE NOW en US Dramatic Competition et THE CATCHER WAS A SPY en Premières.

 

Ma critique de AMERICAN ANIMALS (★★★★★)

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Courtesy of Sundance Institute.

A mi-chemin entre la fiction et le documentaire, AMERICAN ANIMALS est un film formidable qui mêle action, réflexion et témoignages par les protagonistes sur cette histoire de vol de livres anciens dans le Kentucky. Le réalisateur Bart Layton réalise habituellement des documentaires et il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’il ait continué à utiliser ce vecteur pour son premier long métrage. Construit comme une reconstitution, un peu à la manière de Ocean’s Eleven, on fait connaissance avec les personnages un à un, avec pour chacun d’entre eux le témoignage des vrais protagoniste. Soit Spencer, Warren (excellent Evan Peters, qui interprétait avec le même humour Peter-Vif argent dans les X-Men), Eric et Charles, quatre jeunes étudiants qui essaient de donner un sens à leur vie et de tenter une expérience qui les marquera tout leur vie, mais sans doute pas de la manière dont ils l’espéraient. Car monter un casse a l’air simple sur le papier, mais le faire en vrai, c’est une tout autre histoire ! AMERICAN ANIMALS maintient le suspense jusqu’au bout, alternant brillamment entre suspense et introspection, action violente et prise de conscience, excitation jubilatoire et peur. Coup de maître!

 

Ma critique de NANCY (★★★☆☆)

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La réalisatrice Christina Choe présente son film NANCY

Christina Choe, la réalisatrice de NANCY, dont c’est le premier long métrage, souhaitait aussi « faire un film sur l’imposture » et voulait « à tout prix créer une anti-héroïne, qui soit au centre de l’histoire, et non pas un personnage secondaire« . Elle s’est inspirée de sa rencontre lors d’un voyage en Corée d’une femme qui s’appelait Nancy et vivait, comme son héroïne, avec sa mère et son chat. La réalisatrice se place donc du coté de Nancy (Andrea Riseborough, actrice britannique par ailleurs co-productrice, dont la prestation fait froid dans le dos, croisée dans Battle of the sexes). La jeune femme subit le mauvais caractère de sa mère (Ann Dowd) et la maladie de celle-ci. Elle écrit des histoires et, souffrant vraisemblablement de mythomanie,  s’invente des vies plus intéressantes que la sienne. Sa rencontre avec le couple dont la fille a disparu depuis 30 ans est une aubaine, et peut-être une explication à sa propre vie. NANCY tient en haleine jusqu’au bout et interroge subtilement sur la douleur de la perte d’un enfant, l’angoisse qui s’installe jour après jour et que l’on apprivoise. Mais aussi sur l’espoir, symbolisé par Nancy, même si la chance des retrouvailles est infime. Beau drame intime, NANCY force pourtant plus l’empathie pour les parents (Steve Buscemi et J. Smith-Cameron) plus que pour la jeune femme.

 

Ma critique de I THINK WE’RE ALONE NOW (★★★★☆)

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Et si les humains étaient brutalement décédés et qu’il n’y avait plus qu’un seul homme sur terre? C’est le postulat de base effrayant de I THINK WE’RE ALONE NOW, premier film de Reed Morano, plus connue comme réalisatrice des trois premiers épisodes de The Handmaid’s Tale. Le sujet n’est pas si nouveau, mais les autres films éprouvaient souvent le besoin de donner des explications. De ce qui est arrivé, on ne saura rien. Mais ce n’est pas le plus important de ce film qui nous prend aux tripes, notamment grâce à une musique hypnotique et anxiogène à souhait. Del (Peter Dinklage) est le seul humain encore en vie. Sans doute pour ne pas sombrer dans la folie de ce chaos et occuper son temps et son esprit, il semble s’être donné pour mission de nettoyer les maisons, enterrer les morts tout en conservant leurs photos et les livres en leur mémoire. Très organisé sa vie est ritualisée , il tient un compte exact des maisons visitées , range au fur et à mesure. Le rythme est lent mais la tension monte. Del a mis de côté ses sentiments et il agit tel un robot. L’arrivée fortuite de Grace (Elle Fanning) dans sa ville l’oblige à se comporter à nouveau en être humain. Grâce à l’interprétation tout en profondeur des deux acteurs , I THINK WE’RE ALONE NOW est un conte futuriste qui flirte avec la dystopie et tient le suspense jusqu’au bout. Il prouve que même si une partie de l’humanité entière peut disparaître,  la part d’humanité perdure chez chaque être humain.

 

Ma critique de THE CATCHER WAS A SPY (★★★☆☆)

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Le réalisateur Ben Lewin présente THE CATCHER WAS A SPY
Mo Berg était indéniablement un homme extraordinaire , une légende , mais un mystère aussi. Le réalisateur Ben Lewin, qui voulait raconter cette histoire jamais filmée auparavant, était intéressé par » l’absurdité et l’ironie qui se cache derrière les grands événements, comme envoyer un joueur de base ball juif tuer un physicien qui cherche à fabriquer la bombe atomique pour les nazis. » Et en effet, qui connaît son histoire aux États-Unis ? Et outre Atlantique?  Mais avant d’en arriver à ce non meurtre, le réalisateur Ben Lewin resitue THE CATCHER WAS A SPY en 1936, année déterminante de l’engagement de Mo. Catcher au base ball (celui qui attrape la balle de avant de la relancer), Mo est juif et parle 9 langues, dont le japonais. Le réalisateur n’a pourtant pas jugé utile de le montrer concerné par le sort des juifs en Europe en cette fin d’année 1944. C’est un homme discret, secret même qui suscite de nombreuses interrogations à propos de sa vie sexuelle . Il a pourtant une girl friend affichée Estella (Sienna Miller) mais il ne s’engage pas plus que cela. Volontaire, il se forme avec les militaires et est envoyé sur le terrain, en pleines scènes de guerre à Rome ( dont les reconstitutions spectaculaires ne sont pas très crédibles. Pas très à l’aise avec les armes, il semble meilleur en stratégie et fait surtout confiance à son instinct. L’histoire méconnue de THE CATCHER WAS A SPY est intéressante mais le film a deux défauts majeurs. D’abord son interprète principal Paul Rudd, par ailleurs producteur du film et dont Ben Lewin disait qu’il était « très motivé pour faire quelque chose en dehors de sa zone de confort« , loin des films de Judd Apatow (40 ans mode d’emploi). Pourtant,  Il n’est pas très crédible en joueur de base ball et son visage impassible ne laisse passer aucune émotion. Le second défaut provient de cette obligation fatigante que semblent avoir les scénaristes de films historiques américains de vouloir à tout prix faire des blagues dans les situations dramatiques (comme dans Monuments Men) ! Film d’espionnage assez moyenTHE CATCHER WAS A SPY ne permet hélas pas de percer le mystère de Mo Berg qui ne donna finalement aucune raison au fait de … na pas tuer Heisenberg qui,  de toute façon n’offrit pas la bombe atomique à l’Allemagne.
2 Montage US Dramatic competition Sundance 2018 e1515676915940 - Sundance Film Festival 2018 : Journal de bord N°5, c'est l'heure du bilan !
Courtesy of Sundance Institute

Voici un petit bilan des 22 films que j’ai vus à Sundance, dont 11 sur les 16 présentés en US Dramatic Competition et 9 sur les 17 présentés en Premieres.

 Mes coups de cœur (★★★★★)

– AMERICAN ANIMALS (US Dramatic Competition)
THE HAPPY PRINCE (Premieres)
A KID LIKE JAKE (Premieres)

Ceux que j’ai beaucoup aimés (★★★★☆)

THE KINDERGARTEN TEACHER (US Dramatic Competition)
BLINDSPOTTING (US Dramatic Competition)
– YARDIE (World Cinema Dramatic Competition): lire mon Journal de Bord n°3
– BEIRUT (Premieres) : Lire mon Journal de bord n°4
– MONSTER (US Dramatic Competition) : Lire mon Journal de bord n°4
– BURDEN (US Dramatic Competition)
– I THINK WE’RE ALONE NOW (US Dramatic Competition)

Entre (★★★☆☆) et (★★★★☆)

WILDLIFE (US Dramatic Competition)
– DAMSEL (Premieres) : Lire mon Journal de bord n°4
– NANCY (US Dramatic Competition)
THE TALE (US Dramatic Competition)
– COLETTE (Premieres) : Lire mon Journal de bord n°2
– Juliet, naked (Premieres): Lire mon Journal de bord n°2
– THE MISEDUCATION OF CAMERON POST (US Dramatic Competition) : Lire mon Journal de bord n°3
– THE CATCHER WAS A SPY (Premieres)

Moins de (★★★☆☆)

– BLAZE (US Dramatic Competition) : Lire mon Journal de bord n°2
– COME SUNDAY (Premieres)

 

Voilà, c’était mon dernier Journal de Bord de ce formidable Festival, dont le palmarès sera annoncé samedi soir!

Sylvie-Noëlle

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